Deux ans après son succès aux 12 Heures de Sebring, Tequila Patron ESM s’est offert une seconde victoire à l’issue d’une course rondement menée. Pipo Derani, Johannes van Overbeek et Nicolas Lapierre ont imposé la Nissan-Onroak DPi #22. Derani et van Overbeek étaient déjà de l’équipage gagnant en 2016, Lapierre s’imposant cinq ans plus tôt avec ORECA. Après le Petit Le Mans, la Nissan-Onroak DPi basée sur une Ligier JS P217 décroche un nouveau succès majeur aux Etats-Unis. Dans les trois catégories, il aura fallu être PARFAIT pour s’imposer.
Pour jouer devant lors de cette 66e édition, il fallait sans aucun doute disposer d’une DPi. A aucun moment les LMP2 ont été capables de titiller les prototypes américains. Seuls United Autosports et CORE autosport ont pointé le bout de leur nez dans les positions de tête. Les deux LMP2 sont rentrées dans le top 5, Dumas/Bennett/Braun (ORECA) au pied du podium, devant Di Resta/Hanson/Brundle (Ligier).
Les Cadillac DPi-V.R ont toutes été dans le coup, notamment celle de Spirit of Daytona mais à 1h40 du terme, Tristan Vautier est parti à la faute au Turn 17. Action Express Racing a connu des hauts et des bas. La #5 de Fittipaldi/Barbosa/Albuquerque a connu un accrochage d’où la 16e place finale. La voiture soeur de Curran/Nasr/Conway a longtemps lutté pour la victoire mais le trio a dû se contenter de la 3e place, derrière une autre Cadillac, celle du Wayne Taylor Racing de Taylor/van der Zande/Hunter-Reay (à 12s de la tête).
La très bonne surprise est venue du camp Mazda Team Joest. Jusqu’au dernier arrêt, la RT24-P #55 de Bomarito/Tincknell/Pigot pouvait revendiquer la victoire mais un arrêt prolongé a eu raison d’un podium. L’autre Mazda a vu l’arrivée mais des problèmes de freins très tôt dans la course ne lui ont pas permis de défendre ses chances, malgré une probante 8e place. Sebring ne restera pas dans les annales pour les deux Acura ARX-05 du Acura Team Penske. Les deux DPi n’ont pas vu l’arrivée à cause de pépins mécaniques (moteur). La seconde Nissan-Onroak/ESM s stoppé sa course dès le premier virage (contact avec la #90). Oliver Jarvis restera comme l’homme le plus rapide en course au volant de la Mazda #77.
Il aura fallu attendre le damier pour connaître le vainqueur de l’édition 2018 en GTLM. Comme à son habitude, la catégorie a été intense du début à la fin. Les plus véloces ont été Porsche, BMW et Ferrari. La Porsche 911 RSR de Fred Makowiecki, Patrick Pilet et Nick Tandy s’est imposée avec 6.2s d’avance sur la BMWM8 GTE de Sims/De Phillippi/Auberlen. La dernière marche du podium est revenue à la seconde Porsche de Vanthoor/Bruni/Bamber. Le camp Porsche GT Team n’a pas commis la moindre faute. La Porsche n’était pas la plus rapide mais tout a fonctionné. De quoi bien débuter les festivités du 70e anniversaire de la marque 50 ans après le 1er succès de Porsche à Sebring.
On savait la BMW M8 GTE bien née et la 2e place de Sims/Auberlen/De Phillippi a de quoi réjouir BMW Team RLL. Malgré la perte d’une partie de l’arrière de la 911, la #912 de Bruni/Vanthoor/Bamber est montée sur la dernière marche du podium. Ford Chip Ganassi Racing a connu du bon et du moins avec le retrait de la #66 (problème électrique) et la 4e place de la #67, tout juste devant la Ferrari 488 GTE/Risi Competizione. Il faut descendre à la 6e place pour trouver trace de la meilleure des Corvette C7.R, celle de Gavin/Milner/Fässler.
Après Daytona, Lamborghini décroche un nouveau succès en GTD, cette fois grâce à la Huracan GT3/Paul Miller Racing de Madison Snow, Bryan Sellers et Corey Lewis. Le trio n’a rien lâché parmi une féroce concurrence dans la catégorie. Le podium est complété par la Ferrari 488 GT3/WeatherTech Racing de Balzan/Jeannette/MacNeil et la Mercedes-AMG GT3/Riley Motorsports de Keating/Stolz/Bleekemolen. Toutes les marques ont eu leur mot à dire en GTD si bien qu’on retrouve sept marques différentes dans le top 7 : Lamborghini, Ferrari, Mercedes, Audi, Lexus, Porsche, Acura.
L’édition 2018 aura connu 11 neutralisations pour un total de 2h23mn32s.
Le classement de la course est ici
