Le Salon de Genève 2017 a constitué un moment important pour Rebellion Racing. Non content d’exposer une R-One aux couleurs Vaillante, prélude au partenariat entre le pilote, héros de BD et l’équipe suisse, l’horloger Rebellion Timepieces annonçait également son nouveau statut de chronométreur officiel de l’ELMS. C’était donc l’occasion aussi pour nous de rencontrer Callim Bouhadra, le vice président de Rebellion Timepieces et de parler de cette aventure avec Michel Vaillant.
Calim, pourquoi cette présence à Genève pour Rebellion Racing ?
« Rebellion fête cette année ses 10 ans de compétition (débuts en 2007 sous le nom de Speedy Racing Team Sebah, le nom actuel apparaissant pour la saison 2010, NDLR) et pour fêter cela, nous avons cette belle histoire avec Vaillante, histoire qui s’est nouée l’an passé au ePrix de Paris. J’ai eu l’occasion d’y rencontrer Jean-Louis Dauger qui s’occupe de la marque Michel Vaillant. Il avait pour l’occasion créé un album spécial Formula E, album qu’il était très content de me présenter. Il me disait alors qu’il serait ravi de pouvoir le faire autour de la course des 24 Heures du Mans et pourquoi pas en plaçant Michel Vaillant à bord d’une Rebellion. L’idée est venue de là. Michel Vaillant fait la course en BD à bord d’une Rebellion mais pourquoi ne pas faire réellement la course ? J’en parle alors au propriétaire qui trouve l’idée très bonne et me propose “d’aller plus loin en renommant l’équipe Vaillante Rebellion. On prend des pilotes de renom et on fait un gros buzz pour les 24 Heures du Mans.”
Cela a été un projet assez compliqué à mettre en place. Il nous fallait renommer une équipe qui s’appelle Rebellion Racing de longue date. Dans le même temps, nous avons changé de catégorie en passant du P1 au P2, avec une nouvelle ORECA 07 en lieu et place de la R-One… Nous avons du aussi travailler sur le plan des pilotes. Ainsi en IMSA, nous sommes les seuls à pouvoir prétendre, aligner à la fois des pilotes officiels Porsche (Neel Jani), Toyota (Sébastien Buemi et Stéphane Sarrazin) et Rebellion (Nick Heidfeld) dans la même voiture. Et pour Le Mans, nous aurons Nicolas Prost, Nelson Piquet Jr et Bruno Senna à bord de nos Rebellion Vaillante ! Fêter nos 10 ans ainsi est pour nous extraordinaire ! »
Alors nous sommes d’accord, il ne s’agit pas là de la décoration définitive des Vaillante Rebellion ?
« Non, c’est une version intermédiaire, évidemment. »
Ressemblera-t-elle à celle que l’on voit sur la couverture de l’album Michel Vaillant ?
« Je ne vais pas trop vous en dévoiler mais il y aura des similitudes. Nos fans ont été déçus par cette version intermédiaire. Ils sont habitués à des décos Rebellion superbes. Donc je tiens à les rassurer, elles vont être magnifiques avec une belle robe assez surprenante. Elle est signée Gaazmaster qui est vraiment un grand graphiste. Cette livrée sera dévoilée lors d’une conférence de presse à Spa. Toutefois, les voitures de Spa rouleront avec une livrée encore intermédiaire. Nous souhaitons en effet réserver la livrée spéciale Vaillante aux 24 Heures du Mans. »
L’une des traditions de Michel Vaillant, c’est que la Vaillante de Michel soit bleue tandis que celle de Steve Warson est blanche. Alors, allez-vous en quelque sorte, respecter cette tradition en différenciant les deux voitures ?
« Tout à fait, nous allons la respecter mais avec juste un soupçon, de manière très subtile et élégante. Nous conservons d’ailleurs notre traditionnel numéro 13 qui lui aussi, est lié à l’histoire de Michel Vaillant (Le 13 est au départ, album de 1961, NDLR). »
Revenons sur les 24 Heures de Daytona. Pas trop frustrante cette course ?
« Si, un peu, c’est évident même s’il était satisfaisant de finir la course. Nous avions une équipe de rêve du point de vue des pilotes. Nous n’avions reçu l’ORECA 07 que depuis peu de temps mais elle s’est avérée bien née. Hugues de Chaunac et ORECA nous prouvent à nouveau leur savoir-faire et cela nous conforte quant à notre choix de repartir avec eux en P2. Notre équipe est l’une des meilleures mais le boitier Cosworth nous a posé des problèmes électroniques. Cela nous a handicapé fortement. Et je dois le dire, les performances des DPi étaient étonnantes. Je n’enlève cependant rien à la valeur de leur victoire car les Cadillac ont gagné haut la main en étant extrêmement fiables et je les félicite pour cela. Mais il est vrai que leur rapidité sur un tour était assez étonnante et je me demande s’ils n’avaient pas un petit avantage. Mais Sebring est maintenant tout proche et c’est pour nous l’occasion, après des essais en Espagne qui se sont bien passés, de régler ces problèmes qui nous ont ralenti à Daytona et d’espérer pouvoir ramener la coupe des vainqueurs ! »
Cette « descente » en LMP2 n’est donc pas trop frustrante ?
« C’est un choix que nous avons été contraints de faire. Rester en P1 impliquait de trouver un nouveau moteur et par conséquent de très gros frais alors que finalement, les P2 2017 avec le moteur Gibson, rouleront aussi vite. Le choix était donc logique pour cette année et la suivante. De plus, la concurrence en P2 est de très haut niveau et c’est très stimulant pour nous. Mais notre but est bien de nous battre contre les meilleurs. C’est la raison pour laquelle nous voulons revenir en LMP1 dès 2019. C’est notre objectif absolu. Il nous faudra donc retrouver pour cela un moteur capable d’aller concurrencer les meilleurs. »
On peut donc être confiant, la R-One verra un jour une R-Two lui succéder !
« Oui, R-Two, pourquoi pas ! Avec un grand R comme Rebellion. »