Un point avec Gérard Neveu, directeur général du FIA WEC…

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‘Super Saison’ 2018/2019, catégorie LM P1 unique, travail en profondeur sur le futur. Depuis Mexico, le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA fait sa révolution. Gérard Neveu, directeur général du FIA WEC, est venu à la rencontre des deux médias français présents à Spa en European Le Mans Series, à savoir Auto Hebdo et Endurance-Info pour évoquer divers sujets.

Qu’en est-il du joker pour les LM P2 ?

“Les premières conclusions ont été rendues par la FIA et l’ACO. L’esprit de la règle est de permettre à chaque auto d’être performante. Tout le monde est d’accord pour dire que l’ORECA 07 est devant sur tout type de circuit. Il faut trouver des solutions pour que les autres constructeurs soient au même niveau que la plus rapide des LM P2 sans que cela s’apparente à une BOP comme on peut le voir en GTE où des ajustements sont faits en cours de saison. Il faut que chacun ait les mêmes chances sachant qu’il y aura toujours une petite différence.”

Comment a été accueillie la ‘Super Saison’ ?

“Dans une très large majorité, elle a été très bien perçue, aussi bien par les constructeurs que les équipes, les pilotes et les fans. L’intérêt pour le LM P1 est aussi bien présent. Nos agendas n’ont cessé de se remplir depuis le Mexique. Le calendrier a quasiment fait l’unanimité. La grille 2018/2019 nous dira si c’était la bonne décision ou pas. Cela fait un bon moment que l’on discutait de ce changement. Notre travail est de bâtir chaque année quelque chose qui évolue. Il y a deux ans, on nous prédisait la fin du LM P2 et du GTE. On adapte les réponses aux situations.”

Le futur du LM P1 est au centre de toutes les attentions ?

“C’est l’urgence absolue pour aller jusqu’à 2020 mais aussi les années suivantes. On a répondu à cette urgence absolue. Si nous avons plus de cinq LM P1, c’est qu’on y a bien répondu. Dans le cas contraire, il faudra assumer. L’enjeu est principalement pour 2020. A quoi ressemblera le futur du LM P1 ? Un questionnaire a été envoyé à l’ensemble des constructeurs où chacun apporte sa vision globale. La motivation d’un constructeur pour venir en LM P1 reste la partie technologique pour une tranche de budget raisonnable. Nous étudierons le retour des constructeurs d’ici quelques semaines. Nous avons déjà une vision et les discussions avec les constructeurs doivent nous guider. Le règlement doit être présenté avant la fin de l’année. Il faut en dégager les grands axes avant d’affiner les détails. On saura en février 2018 si les travaux engagés sont couronnés de succès.”

La priorité reste les coûts ?

“Le budget LM P1 devra être inférieur à 100 millions d’euros.”

Il faut aussi susciter l’envie des fans…

“Il faut avoir suffisamment d’humilité pour tout observer. Aujourd’hui, le sport automobile demande que les voitures proposent des exploits extraordinaires. Ce qui fait rêver, c’est l’exploit. Si c’est juste conduire une voiture à 180 km/h, tout le monde est capable de le faire. Est-ce qu’on regarde un match de football si le résultat est écrit à l’avance ? On se doit de mettre de la technologie. Si un constructeur mise sur une gamme hybride et qu’il n’a pas d’hybride en course, où est l’intérêt ?”

Est-ce que l’idée sur le court terme n’était pas d’accepter les DPi ?

“Est-ce qu’aujourd’hui les constructeurs présents en DPi ont manifesté de l’intérêt pour le FIA WEC ? A l’heure actuelle, je n’y vois que des constructeurs américains (les programmes sont financés par les filiales américaines, ndlr). En 2020, notre souhait est d’avoir une catégorie LM P1 plus abordable, mais toujours avec de la technologie embarquée. Si la possibilité permet de trouver un chemin pour que les DPi nous rejoignent, alors ce serait génial. Harmoniser le tout comme on l’a fait en GTE fait partie des envies. Il faut juste trouver le bon point de rencontre. C’est une question de bon sens pour tout le monde. Aujourd’hui on peut le faire en LM P2 et GTE, mais pas avec le LM P1. Le LM P1 de demain ne peut pas être le DPi d’aujourd’hui et le DPi de demain ne peut pas être le LM P1 d’aujourd’hui. Il faut juste essayer de nous retrouver.”