2001 marquait la première édition des 24 Heures de Spa réservée aux GT et 2019 s’annonce comme l’édition la plus relevée avec son plateau d’au moins 30 prétendants GT3 à la victoire. Ne le dites surtout pas à Vincent Franssen qui attend de pied ferme les Ford Sierra Cosworth, BMW 635 CSi et autres BMW M3 E30. Oui, mon bon Vincent, la belle époque du Tourisme est bien révolue et non Salvatore Adamo ne fera pas un duo avec Bakermat sur la scène des Total 24 Heures de Spa samedi en début de soirée, pas plus qu’un duo de Bakermat et son compatriote Dave. Le très célèbre “Tombe la neige” de Salvatore Adamo restera bien au garage.
Il aura donc fallu attendre la 53e édition de la classique belge pour que celle-ci soit dévolue aux GT, d’abord les GT1, puis les GT2 et maintenant les GT3. Retour sur le passage du Tourisme au GT…
“Il suffisait de regarder autour de nous pour comprendre que la seule porte de sortie réellement crédible était celle qui conduisait à une autre discipline”, expliquait à l’époque Jean-François Chaumont, responsable des événements spéciaux auprès du RACB. “Or, je dois reconnaître que les solutions de rechange qui s’offraient à nous ne se bousculaient pas au portillon. Nous tenions vraiment à remonter l’échelle de la popularité et de l’internationalisation de notre épreuve. Je pense que dans cette optique, le GT était le bon choix. Le spectateur n’est jamais dupe. Quand il y a spectacle, il vient. Sinon, il s’abstient. Les baisses de fréquentation constatées en 1998, 1999 et 2000 sont là pour le prouver.”
Avant de passer définitivement à l’ère GT, le RACB a fait appel à Paul Frère en tant que consultant. Place au GT et rien qu’au GT…
“La preuve est faite que ce club plus que centenaire est encore capable de se remettre en question”, soulignait Chaumont. “En optant pour le changement, le RACB a montré qu’il sait prendre des risques, fussent-ils calculés. Les Proximus 24 Heures de Spa, qui sont le produit phare de cette institution, ont entamé une nouvelle ère. Dorénavant, le règlement ne doit plus composer avec des éléments générateurs de confusion dans l’esprit du spectateur. Ce sont des Porsche, des Ferrari et des Viper qui s’affrontent.“
Stéphane Ratel a lui aussi relevé le défi d’inscrire les 24 Heures de Spa au championnat FIA-GT. Avec l’arrivée de la FIA dans l’échiquier, fini les droits d’engagement qui tombaient dans l’escarcelle de l’organisateur. “Dans le cadre d’un championnat international de la FIA, les droits d’engagement sont versés par les concurrents à la fédération internationale”, déclarait Chaumont. “Mais ils sont rétrocédés à travers le promoteur du championnat qui est SRO. Les droits en question font alors l’objet d’une quote-part qui est reversée à l’organisateur local, à RACE en l’occurrence. Cette quote-part couvre les frais spécifiques imposés à l’organisateur par le cahier des charges de la FIA : entrée dans le championnat FIA, droits de calendrier, droits techniques, droits de présence des officiels de la FIA… Comme ni au RACB, ni chez RACE, il n’y a d’administrateurs qui partent avec des boni parce que telle ou telle opération a bien fonctionné, le résultat financier d’un événement influe en effet directement sur la mise en oeuvre de l’événement suivant.”
Pour cette première édition des 24 Heures de Spa de l’ère GT, près de 40 autos étaient au départ pour 24 classées. Trois catégories étaient en piste. La catégorie 1 regroupait les autos du FIA-GT (GT et N-GT). Les autos des championnats GT nationaux étaient dans la catégorie 2 et celles des coupes mono-marques dans la catégorie 3.
L’édition 2001 revenait à Larbre Compétition Chereau qui offrait un doublé aux Chrysler Viper GTS-R, Bouchut/Belloc/Duez devant Goueslard/Dumez/Bourdais. Le podium était même 100% Viper avec la 3e place de Silver Racing (Dierick/Dupont/De Doncker).
L’histoire d’amour entre Spa et le GT ne faisait que commencer…