Le copropriétaire de United Autosports, mais aussi directeur exécutif de McLaren, était présent aux 4 Heures de Spa-Francorchamps. Il a fait le point sur l’équipe, son futur, l’ELMS, le WEC, l’IMSA, et aborde la nouvelle catégorie Hypercar. Tour d’horizon des projets de l’écurie américaine.
Son bilan de l’année en ELMS : « Je suis déçu de la saison. Les pilotes ont fait du très bon travail, mais nous avons eu pas mal de malchance. Nous avons surtout manqué de vitesse. Les 24 Heures du Mans représentent pour le moment (interview réalisée une heure avant le départ des 4 Heures de Spa-Francorchamps, ndlr) notre meilleur résultat avec un podium possible (en attente du verdict du jugement concernant TDS Racing et G-Drive Racing). Le rythme n’est pas assez bon. Lorsque le joker a été utilisé, toutes les modifications n’ont pas été approuvées. Je sais que ce n’est pas une tâche facile pour l’ACO et la FIA. Peut-être qu’un nouveau développement des Ligier serait nécessaire. Ce n’est pas la voiture la plus rapide et nous avons décidé de changer les pneus. Nous terminons vice-champion avec plusieurs victoires en 2017 et nous n’en avons pas une seule en 2018, c’est décevant ! »
A propos d’un coup de pouce du règlement : “Il y a des discussions au sujet d’un autre changement, nous poussons pour cela. Quand on gèle un règlement pendant cinq ans, c’est difficile parce que si vous avez la voiture qui n’est pas au plus haut niveau… Nous en avons parlé avec la FIA et l’ACO. Je suis fan des différents châssis, mais c’est la combinaison équipe, voiture et pilotes qui devrait faire la différence. Il ne s’agit pas seulement d’un championnat d’équipe, il faut les trois ingrédients pour gagner.
Le futur avec Ligier : “Nous n’allons pas courir avec un constructeur avec lequel nous ne pensons pas pouvoir gagner. Quoique nous fassions l’année prochaine, nous avons l’intention de continuer avec Ligier parce que nous pensons que nous pouvons gagner avec eux.”
Le changement de gommes passant de Dunlop à Michelin : « C’est principalement la décision de Richard (Dean). Le but est de tirer le maximum du potentiel de nos voitures. Nous avons fait des tests récemment avant de prendre cette décision. Les Dunlop sont de très bons pneus, je ne pense pas que la différence soit énorme mais elle était suffisante pour que nous passions en Michelin. »
Une association United Autosports et McLaren : « Je ne combinerai jamais United Autosports et McLaren. Je ne sais pas si il y aurait conflit d’intérêt, mais je ne le veux pas tout simplement. Nous avons eu Fernando Alonso, certes pilote McLaren, mais tout comme d’autres pilotes souhaitent nous rejoindre pour prendre part à des courses. Par contre, s’il y a un programme client McLaren et si United Autosports était l’un de ces clients, alors pourquoi pas. Mais United Autosports devenant l’équipe usine de McLaren, c’est non. Point à la ligne ! »
Les discussions autour de “l’Hypercar” : « Je dois rencontrer Pierre Fillon, Gérard Neveu et Richard Mille demain matin (lire lundi). Ils sont maintenant très proches du règlement définitif. Les prochaines échéances seront en octobre et en décembre. Il y a beaucoup d’intérêt des constructeurs pour cette catégorie. Je pense que l’Hypercar rencontrera un vrai succès. Cinq à six constructeurs s’y intéressent, même si tous ne s’engageront pas dès le début. Je pense que l’endurance a de beaux jours devant elle et l’aura des 24 Heures du Mans est très important. J’apprécie aussi la découpe de la Super Saison, je pense que c’était la bonne chose à faire et le prochain calendrier est bon. »
McLaren et “l’Hypercar” : “Nous sommes très intéressés par ce projet et nous aimons la direction prise. Le WEC et les 24 Heures du Mans offrent une plateforme de premier choix. McLaren a fait une partie de son histoire au Mans. En termes de budget et de compétitivité, l’Hypercar est attractif pour McLaren. Idéalement, si nous voulons lancer le projet, il faut le faire en fin d’année ou au début année prochaine. Tout ce que nous faisons en dehors ne tirera pas sur les ressources de la F1. Nous avons 4 000 employés donc, si nous devions faire des courses d’endurance ou des courses d’IndyCar, nous pourrions utiliser une partie de la machinerie et de la technologie de la F1, mais les gens de la F1 n’iront pas travailler en WEC ou en IndyCar, ce serait des gens différents, une configuration différente. »
Les programmes en 2019 : « Nous aimons vraiment l’ELMS. Nous allons continuer à nous y engager pour les prochaines années en LMP2 et en LMP3. Le WEC est aussi dans nos têtes, nous avons bien avancé sur le sujet pour la saison 2019/2010. Ce serait bien d’y avoir deux autos, mais il faut être réaliste, une serait mieux. Il faut avancer étape par étape. Cependant, je précise que le WEC viendra en complément de l’ELMS, pas à la place !»
A propos du DPi : « Les LMP2 et les DPi vont dans des directions différentes et seront désormais séparées. Je ne souhaite pas être dans la 2e catégorie, le LMP2 est devenu du DPI “light”. C’est aussi la raison pour laquelle nous pensons nous tourner vers le WEC plutôt que de démarrer une équipe aux USA. Nous ferions les trois si nous pouvions… »
United Autosports en Asian Le Mans Series : “Je ne peux pas vous révéler les équipages qui évolueront en Asian Le Mans Series pour le moment. Cette série est en train de grandir et nous cherchions un programme complémentaire qui nous permettrait de courir encore plus. Nous savons que nous allons faire face à des équipes fortes.”
United Autosports Classic : “Tout a commencé avec mes propres voitures historiques. Puis nous avons pensé à une branche classique qui comprendrait la restauration d’autos. Cela marche bien, nous avons restauré de superbes voitures de légende et nous pensons que c’est un bon business. Certains de nos pilotes actuels, en moderne, possèdent eux-mêmes des voitures historiques comme Richard Meins ou Shaun Lynn (le père d’Alex Lynn qui roule pour le compte d’Aston Martin Racing en WEC). Je pense que le Classic a un bel avenir devant lui. “
Design McLaren : Dav Usal