Nous ouvrons aujourd’hui le deuxième volet de notre abécédaire des 24 Heures de Mans.
C comme Carey, Chase
Il a fallu attendre très longtemps pour connaître l’identité du starter des 24 Heures du Mans 2017. Dans la salle de presse, de nombreuses hypothèses ont été émises, d’aucuns pariant sur une star du monde de la chanson, d’autres sur l’astronaute Thomas Pesquet, d’autres encore sur le nouveau Président de la république Emmanuel Macron, certains, à l’annonce de la venue de A.J. Foyt, vainqueur ici même en 1967 avec une Ford Mk IV -elle aussi présente au Mans cette année-, pariant sur le pilote américain, le nom du Dr Ullrich avait également été cité comme beaucoup d’autres.
C’est finalement le nouveau Président et Directeur Exécutif de la Formule 1, Chase Carey, qui a eu l’honneur d’agiter le drapeau tricolore pour libérer la meute des 60 concurrents samedi 17 juin à 15 heures. Chase Carey est d’ailleurs resté un bon moment sur la passerelle après le départ, aux côtés de Jean Todt, Président de la FIA, les deux hommes ayant manifesté leur intention d’harmoniser les calendriers, afin d’éviter des doublons fâcheux.
C comme Chine (ou C comme Jackie Chan, ou C comme David Cheng…)
Alain Peyrefitte avait écrit il y a de nombreuses années un ouvrage intitulé « Le jour où la Chine s’éveillera ». En matière de sport automobile, c’est fait…Après KCMG en 2015, le Jackie Chan DC Racing s’est imposé en LMP2, et avec des bonus en prime. La démonstration du team a été parfaite, les deux ORECA 07 prenant les deux premières places de la catégorie LMP2, ainsi que les deuxième et troisième places du classement général. L’ORECA #38 a même été un long moment en tête de la course, ce qui était totalement inédit pour une LMP2. L’association entre l’équipe de Rémy Brouard et l’équipe technique de Jota Sport a fonctionné harmonieusement. Les pilotes ont également marqué l’édition 2017 avec un Thomas Laurent épatant et avec Ho-Pin Tung, premier vainqueur chinois d’une catégorie au Mans et également premier pilote chinois à avoir été leader au général des 24 Heures. Déjà leader du classement LMP2 du WEC, le Jackie Chan DC Racing a de belles perspectives devant lui.
C comme Communication (Prix de la Communication)
Alessandro Barlozzi, Responsable du Serice Presse de Michelin Compétition, a reçu pour la troisième fois le Prix de la Communication ACO/UJSF (Union des Journalistes de Sport Français), décerné par un jury composé de journalistes et de membres de l’ACO.
On imagine que la déception a dû être immense à l’arrivée de ces 24 Heures. Encore en tête à l’amorce du dernier tour, Jordan Taylor et la Corvette C7.R #63 ont été dépassés à la sortie du virage du raccordement par l’Aston Martin #97 de Jonathan Adam. Le cadet de la famille Taylor faisait des miracles depuis quelques tours pour contenir les assauts du britannique, avec une Corvette dont les freins et les pneumatiques étaient bien usés après deux relais menés tambour battant et qui avaient déjà valu à Jordan Taylor de tirer tout droit à la Chicane Forza Motorsport et le pilote américain, après avoir été doublé par Adam, tirait une nouvelle fois tout droit, cette fois dans le complexe Dunlop, et perdait la deuxième place au profit de la Ford GT #67, sauvant toutefois sa troisième place en GTE Pro, un podium bien mérité. La neuvième victoire de catégorie de Corvette attendra encore….
Le constructeur italien faisait débuter au Mans la Dallara P217 et était représenté par trois teams : la Scuderia Villorba Corse, le Racing Team Nederland et le SMP Racing.
Les italiens de la Scuderia Corse avaient marqué les esprits avec la meilleure vitesse de pointe pour la Dallara #47 lors de la Journée Test, Roberto Lacorte étant flashé à 341,3 kmh avec une Dallara bien effilée, rapide donc mais avec une efficacité en courbe moindre. Pour la course, on est revenu à des choses plus raisonnables, même si la vitesse de pointe restait élevée.
Dallara aura la satisfaction d’avoir ses trois voitures à l’arrivée, la Dallara Villorba Corse se classant dixième au général, huitième en LMP2 et devançant même les Ligier. A revoir, avec un package un peu plus cohérent…
ESCRA (Prix de l’ESCRA)
Le Prix de l’ESCRA, récompensant la meilleure assistance technique aux 24 Heures du Mans, a été attribué aux mécaniciens de la Ligier JS P217 #17 IDEC Sport Racing : Nicolas Filipe Bairras, Stéphane Menu, Maxime Roger et Nicolas Leblanc. Toutes nos félicitations.
Déception en GTE Pro pour les italiens, devancés dans l’ordre par Aston Martin, Ford, Corvette et Porsche et donc en dernière position d’un quintette de constructeurs endiablé…Il faut cependant relativiser, car la Ferrari 488 GTE AF Corse #71, cinquième, ne finit qu’à un seul tour de l’Aston Martin victorieuse. Cette année, dans cette catégorie, le moindre pépin se payait cash et était donc rédhibitoire . Un drive through et une crevaison pour cette Ferrari #71, et les espoirs s’envolent. La voiture sœur, la #51, qui a elle aussi figuré en tête des GTE Pro, a été irrémédiablement mise hors du jeu après un contact avec une Aston Martin, contact endommageant le radiateur. La Ferrari du Risi Compeizione avait fait un début de course sage mais sa course s’est arrêtée suite à un accrochage avec une LM P2.
Ferrari a en revanche dominé la catégorie GTE Am, avec un triplé et donc le monopole du podium, avec la victoire de la 488 GTE #84 du JMW Motorsport devant la #55 de Spirit of race et la #62 de la Scuderia Corsa qui termine pour la troisième année d’affilée sur le podium après la deuxième place de 2015 et la victoire de 2016. La Ferrari JMW a dominé la catégorie après le recul de l’Aston Martin #98 et a mené durant 241 tours. Les trois Ferrari ont passé chacune moins de quarante minutes au stand, preuve d’une grande fiabilité.
F comme Ford
Majoritaire dans la catégorie avec quatre Ford GT engagées comme l’année dernière, le constructeur américain n’a pu réitérer le succès de 2016, se contentant de la deuxième place du trio Andy Priaulx/Pipo Derani/Harry Tincknell, profitant des malheurs de la Corvette de Jordan Taylor pour prendre cette deuxième place/ Les Ford GT ont tenu leur rang, restant au contact, mais n’ont été en tête de la catégorie que pendant quatre tours et une suite de pépins mineurs les a retardées.
Cependant, une des images de cette quinzaine des 24 Heures du Mans 2017 sera le retour de l’authentique Ford Mk IV #1 victorieuse de l’édition 1967 avec Dan Gurney et A J. Foyt, revenant sur les lieux de son succès historique, lors qu’elle avait pulvérisé le mur des 5000 km avec 5233,9 km en 24 Heures, ce qui reste encore une des distances les plus importantes de l’histoire des 24 Heures. La belle Mk IV rouge a pris la pose sur le circuit, dans la montée du Dunlop, avec la Ford GT #67. L’image était belle Sans doute pour lui rendre hommage, cette Ford GT a été la meilleure des quatre Ford engagées et a terminé sur le podium.
A suivre…