Nicolas Lapierre a réalisé une belle saison 2018 avec, entre autres, une victoire aux 12 Heures de Sebring et aux 24 Heures du Mans. Impliqué en WEC au sein de l’écurie Signatech-Alpine Matmut, il vient d’être confirmé chez Cool Racing pour la prochaine saison d’European Le Mans Series. Tour d’horizon avec l’un des ténors de la catégorie LMP2.
Quel bilan dressez vous de votre saison ELMS 2018 chez DragonSpeed ?
« Ça n’a pas très bien commencé lors de la manche du Paul Ricard car nous avons été victimes d’un accrochage qui n’était pas de notre faute, mais qui nous a coûté, je pense, un podium. Ensuite, ça s’est mieux passé avec deux 2e places, une à Silverstone acquise sur la piste et une à Spa-Francorchamps avec un peu plus de réussite vu les circonstances, mais nous avons eu le mérite d’être là. Nous avons été jusqu’à la finale de Portimão en position d’être vice-champion. C’était notre objectif, nous voulions finir sur le podium du championnat avec notre équipage qui inclut un vrai Bronze. C’était ambitieux mais nous savions que c’était à notre portée. »
Vous venez d’être annoncé chez Cool Racing l’année prochaine. Pourquoi ce choix et pourquoi cette jeune équipe ?
« C’est un nouveau défi très intéressant avec des gens avec qui je partage la même philosophie de la course, c’est important. J’avais envie d’accompagner une nouvelle équipe roulant en ORECA dans une catégorie LMP2 très relevée en ELMS. Je souhaite les aider à progresser et je pense que Cool Racing est le parfait challenge pour moi. C’est un peu une copie de ce que j’ai pu faire avec DragonSpeed. C’est un programme sérieux avec des personnes bien. J’aime l’endurance car c’est l’équipe et les hommes qui priment. Il faut aider ses équipiers et le fait de me retrouver avec Antonin (Borga), jeune pilote très prometteur, et Alex (Coigny), un amateur en pleine progression, me fait vraiment plaisir. Je vais leur donner le plus de conseils possibles et guider l’écurie qui arrive du LMP3. Nous nous sommes fixés des objectifs assez importants, je vais mettre toute mon expérience à leur disposition et j’espère que nous allons progresser rapidement. En tout cas, je suis heureux de démarrer cette nouvelle aventure! »
Qu’en est-il de la Super Saison FIA WEC ?
« Au niveau performance, à Spa-Francorchamps, ce n’était pas super. Nous avons bien rectifié le tir aux 24 Heures du Mans où nous étions vraiment sur un bon rythme. Cependant, nous étions incapables de rattraper G-Drive Racing car ils étaient vite sur la piste et dans les stands, ils ont donc été rapidement hors de portée pour nous. Nous avons donc préféré sécuriser cette 2e place qui, au final, se termine par une 1ere. Nous sommes contents car Le Mans représente 50% du travail au niveau du WEC. Ensuite, à Fuji, nous étions bien mieux. Certes, sur le papier, cette 3e place au Japon peut paraître décevante, mais en termes de performance et de relais, nous étions vraiment bien. Nous étions à armes égales avec Jackie Chan DC Racing. Pierre (Thiriet) et André (Negrão) ont super bien roulé, c’est ça qui fait aussi la différence en WEC, le travail du Silver. C’est une bonne chose pour la suite car le championnat est extrêmement serré, disputé (trois équipages en un point ! ndlr) et très long car il reste encore Sebring et une 2e fois les 24 Heures du Mans. »
Quel goût a cette victoire aux 24 Heures du Mans ?
« Il est vrai que c’est une victoire un peu particulière car nous ne sommes pas montés sur le podium et l’avons récupérée sur tapis vert. Cependant, dans trois ou quatre ans, on aura oublié les circonstances et seul notre nom restera au niveau du palmarès. Il est vrai que c‘est dommage car c’était en plus la célébration des 40 ans d’Alpine. Nous aurions aimé entendre la Marseillaise du le podium. »
2019 passera-t-il aussi par d’autres courses que l’ELMS et la demie-saison WEC restante ?
« Oui, je vais disputer les 24 Heures de Daytona avec DragonSpeed. En parallèle, j’aimerais bien faire les courses de la Michelin Endurance Cup et je garde aussi un œil sur l’Intercontinental GT Challenge car le calendrier est magnifique. J’ai quelques pistes et je me dis que peut être que 2019 sera l’occasion de faire un championnat comme celui-là. Cela me permettrait aussi de refaire les Total 24 Heures de Spa, une course que j’ai adorée. Il y a aussi Suzuka, Bathurst et Kyalami, c’est difficile de faire mieux. C’est très sympa, il a y de supers équipes et de très bons pilotes. Je dois juste faire attention de ne pas me surcharger, mais il n’y a pas de clash de dates avec le WEC, l’ELMS, Daytona ou Sebring. »
Vous avez remporté les 12 Heures de Sebring en mars dernier. En 2019, la course sera le même week-end que le WEC. Est-ce que ce sera compliqué physiquement ?
« La course IMSA est le lendemain de celle du WEC. Lors des 12 Heures de Sebring, le rythme est moins soutenu que sur la course du WEC où il y a bien moins de safety-car, c’est plus intense. En IMSA, on sait que 60% de la course sera sous drapeau vert, je pense que ce sera moins épuisant qu’en WEC. Cela devrait donc être jouable de faire les deux. »