24H Daytona : Wayne Taylor Racing rafle une édition 2019 tronquée par la pluie !

#10 KONICA MINOLTA CADILLAC DPI VR (USA) CADILLAC DPI CADILLAC RENGER VAN DER ZANDE (NDL) JORDAN TAYLOR (USA) FERNANDO ALONSO (ESP) KAMUI KOBAYASHI (JPN)

Quand on vient en Floride en hiver, c’est généralement pour éviter la grisaille européenne. Les concurrents de la 57e édition des 24 Heures de Daytona n’ont pas vu le soleil en cette fin janvier 2019. Pire que cela, la course a été interrompue à deux reprises par un drapeau rouge, tant la pluie a rendu la piste impraticable. Les sorties de piste ont été nombreuses. La direction de course a mis un terme à la course 10 minutes avant le damier alors que celle-ci était déjà sous régime de drapeau rouge depuis près de deux heures.

C’est finalement la Cadillac DPi-V.R #10 de Wayne Taylor Racing qui remporte les 24 Heures de Daytona 2019. Fernando Alonso, Kamui Kobayashi, Renger van der Zande et Jordan Taylor n’ont jamais quitté le haut de tableau malgré les nombreuses neutralisations. Le quatuor a parfaitement maîtrisé la situation. Le double Champion du Monde de F1 a été solide durant la nuit et sous la pluie avec de très bons chronos à la clé. Alonso a pris les commandes de la course sur la Cadillac de Nasr deux tours seulement avant la sortie du drapeau rouge. L’Espagnol est le troisième Champion du Monde de F1 à remporter les 24 Heures de Daytona après Phil Hill et Mario Andretti.

Les 17 neutralisations n’ont pas aidé les équipes à donner la meilleure stratégie à leurs pilotes. Cadillac s’est offert le doublé avec la 2e place de Whelen Engineering Racing avec Pipo Derani, Eric Curran et Felipe Nasr (écart de 13.258s). Comme pour la #10, la course de la #31 a été solide.

Le podium est complété par l’Acura ARX-05 #7 d’Acura Team Penske de Ricky Taylor, Alexander Rossi et Helio Castroneves. La seconde Acura (#6) de Pagenaud/Cameron/Montoya a pris la 8e place après des soucis de moteur. Les deux voitures ont été dans le match pour la victoire finale jusqu’à la mi-journée.

Pour ses débuts avec la Nissan-Onroak DPi, CORE autosport termine au pied du podium grâce à Romain Dumas, Loïc Duval, Jon Bennett et Colin Braun. La #54 a été retardée par un problème de boîte de vitesses et quelques glissades sous la pluie. En passant de la catégorie LMP2 au DPi, JDC-Miller Motorsports rentre dans le Top 5 avec sa Cadillac DPi-V.R (#85) partagée par Vautier/Barrichello/DeFrancesco/Goikhberg.

A noter la 9e place de la Cadillac DPi-V.R/Mustang Sampling Racing (#5) de Albuquerque/Fittipaldi/Barbosa qui avait remporté l’épreuve l’an dernier. Le problème de feux stop (12 tours perdus) rencontré en début de course plus une sortie de piste sous la pluie ont pesé lourd dans la balance.

Du côté de Mazda Team Joest, la progression est bien là, notamment avec la pole d’Oliver Jarvis. Les deux RT24-P n’ont toutefois pas vu l’arrivée, la faute au moteur. Si plusieurs pilotes s’étaient plaints de la BOP avant le départ, on peut dire qu’elle a été bien établie.

Avec seulement quatre LMP2 face aux DPi, il ne fallait pas s’attendre à voir une ORECA 07 sur la plus haute marche du podium. DragonSpeed, PR1/Mathiasen Motorsports et Performance Tech Motorsports ont montré de belles choses. C’est finalement l’ORECA 07/DragonSpeed de Pastor Maldonado, Sebastian Saveedra, Ryan Cullen et Roberto Gonzalez qui s’impose (6e au général), devant Masson/Masson/Cassels/Wright. Le second équipage DragonSpeed (Hedman/Lapierre/Hanley/Allen) pouvait l’emporter, mais une roue baladeuse n’a pas permis de confirmer. Dommage pour l’ORECA 07/PR1 Mathiasen Motorsports des deux frenchies, Enzo Guibbert et Gabriel Aubry. La sortie de piste de Mark Kvamme a fait du mal à la #52 mais aussi bien Guibbert que Aubry se sont faits un nom sur le continent américain.

Bien malin qui aurait pu prédire le vainqueur en GTLM avant le départ. Neuf autos sur la grille de départ et autant de prétendants à la victoire. Comme pour le scratch, les conditions de piste n’ont pas rendu la vie facile aux concurrents et le drapeau rouge a quelque peu tronqué le final. Où que soit Charly Lamm, la victoire de la BMW M8 partagée par Colton Herta, Connor De Phillippi, Philipp Eng et Augusto Farfus lui fera plaisir. Deux GTLM ont terminé dans le même tour. La Ferrari 488 GTE/Risi Competizione de Calado/Pier Guidi/Rigon/Molina a pris la 2e place devant la Ford GT #67 de Westbrook/Briscoe/Dixon. Les Porsche 911 RSR suivent au classement, la #912 de Bamber/Jaminet/Vanthoor devant la #911 de Pilet/Mako/Tandy. La livrée historique des Porsche ne leur aura pas porté bonheur contrairement au Mans et au Petit Le Mans même si le potentiel était là. On trouve la mieux classée des Corvette C7.R à la 6e place (Magnussen/Garcia/Rockenfeller). Les C7.R ont connu bien des déboires sur cette édition 2019 dont une grosse sortie de piste de la #4 (Tommy Milner) sous la pluie. Sur la seconde BMW, Alex Zanardi a rempli sa mission en dépit de pépins de connectique de volant. La #24 a vu le damier au 9e rang de la catégorie.

A noter que suite à la pénalité infligée à la Ford #67, c’est la Porsche 911 RSR #912 qui récupère la 3e place.

Quasiment toutes les GTLM ont été handicapées par les conditions de piste difficiles et des figures. La BMW victorieuse et la Ferrari ont réalisé une course parfaite.

A la surprise générale, la victoire en GTD est revenue à la Lamborghini Huracan GT3 Evo #11 de Grasser Racing Team de Mirko Bortolotti, Christian Engelhart, Rolf Ineichen et Rik Breukers. Le team autrichien fait la passe de deux à Daytona. La version Evo de l’Huracan débute sa carrière par une victoire d’envergure. Malmenée en essais, les Audi R8 LMS GT3 Evo ont retrouvé des couleurs en course. Malgré plusieurs figures, Montaplast by Land Motorsport (#29) monte sur la 2e marche du podium avec Mies/Morad/Vanthoor/Feller. La dernière marche est revenue à la Lexus RC F GT3 #12 d’AIM Vasser-Sullivan de Montecalvo/Bell/Teiltz/Segal. L’Audi R8 LMS GT3 Evo #88 WRT Speedstar Audi Sport a fait plus que se défendre en terminant au pied du podium. On attendait l’Acura NSX GT3 Evo/Meyer Shank Racing #86, qu’on sait très véloce sous la pluie, mais Farnbacher/Hindman/Marks/Allmendinger n’ont pu faire mieux qu’une 5e place.

Le classement de la course est ici