Battu l’an passé, Audi s’est rappelé au bon souvenir de la concurrence aux 24 Heures du Nürburgring même la tâche n’a pas été facile. La compétition réserve parfois des surprises. Entre les soucis de l’Audi/Land qui a vu ses espoirs de victoire s’envoler à 90 minutes du damier et l’apparition de la pluie à 24 minutes de l’arrivée sur une partie du tracé, la fin de course a été pour le moins pimentée. Audi Sport Team Land est finalement sorti vainqueur de la 45e édition grâce à Christopher Mies, Connor De Phillippi, Markus Winkelhock et Kelvin van der Linde.
Retour sur une dernière heure et demie de folie…
A 1h30 du terme, l’Audi/Land qui dominait la course depuis quasiment le départ est repassée brièvement par les stands tout juste après un ravitaillement. Ce rebondissement inattendu a fait les affaires du Audi Sport Team WRT qui n’en demandait pas tant pour s’installer aux commandes. Le team Land Motorsport était au bord du précipice avec la tête des mauvais jours. WRT n’avait plus qu’à terminer le travail pour aller cueillir un deuxième succès en trois ans. Mais, c’était sans compter sur l’arrivée de la pluie. Ils étaient encore trois pour la gagne avec WRT, Land et ROWE. WRT et ROWE ont fait le choix de conserver les slicks lors du dernier arrêt, contrairement à Land qui a hésité, mais finalement opté pour les ‘wet’. Le choix s’est avéré payant pour Kelvin van der Linde qui a pu combler son retard au sein d’un peloton à l’arrêt en pneus slicks. WRT et ROWE sont repassés par les stands à l’entame du dernier tour, mais trop tard pour rattraper l’Audi/Land. WRT s’est même fat chiper la 2e place par une BMW/ROWE équipée de gommes Michelin ‘wet’ redoutables sous l’eau.
La deuxième place est finalement revenue à la BMW M6 GT3/ROWE Racing de Nick Catsburg, Richard Westbrook, Alexander Sims et Markus Palttala à 29s. Audi Sport Team WRT (Müller/Rast/Fässler/Frijns) doivent se contenter de la dernière marche du podium à 50s de la victoire. Le top 5 a terminé dans le même tour.
Les formations WRT et Land ont vite perdu une auto pour la gagne. Trois R8 LMS ont abdiqué sur des sorties (#10 WRT, #5 Phoenix, #28 Land). Toujours en quête d’un succès depuis 2010, BMW n’a rien pu faire pour contrer les Audi même si les M6 GT3 se sont montrées très fiables avec quatre autos dans le top 10.
Cette 45e édition des 24 Heures du Nürburgring a été très calme dans son ensemble en partie à cause d’une météo très estivale, fait très rare dans l’Eifel. La victoire s’est vite limitée à un duel Audi/BMW. Les 10 kg rajoutés aux Audi R8 LMS à quelques heures du départ n’auront rien changé. Le constructeur a fait le choix de faire passer ses montures des gommes Michelin à Dunlop durant le meeting. Avant ce changement de dernière minute, seules les Audi/Phoenix étaient équipées de gommes Dunlop. La nouvelle réglementation mise en place pour sanctionner les manufacturiers qui proposaient des gommes confidentielles (règle que l’on peut qualifier d’anti Michelin) a donné du fil à retordre à Bibendum, dont les développeurs ont dû s’accommoder de pneus que l’on peut qualifier vulgairement de ‘compétition-client ++’.
Dans le camp Mercedes-AMG GT3, le quadruplé de 2016 est bien loin avec comme meilleur résultat une 5e place pour la #1 du Mercedes-AMG Team Black Falcon de Buurman/Engel/Christodoulou/Metzger. Baumann/Buhk/Mortara/Sandström (HTP) ont longtemps pointé dans le top 10 avant de rétrograder dans les dernières minutes.
Le Frikadelli Racing a sauvé les meubles chez Porsche avec la 6e place de Christensen/Bachler/Siedler/Luhr. Les Porsche 911 GT3-R du Manthey Racing n’ont guère brillé. La #911 magnifiquement pilotée par Dumas/Lietz/Makowiecki/Pilet a été tapée par un autre concurrent en début de soirée. Même mal pour celle du Falken Motorsport de Vanthoor/Ragginger/Bergmeister/Werner. Quant à Mathieu Jaminet, il n’aura pas pu s’exprimer à sa juste valeur, sa monture rendant l’âme très tôt dans la course. Les Porsche ont connu des soucis de dégradation des pneumatiques dès le début du meeting et n’ont jamais pu jouer le haut de tableau après deux succès plus tôt cette année en VLN.
Il convient de signaler la très belle prestation de l’unique Ferrari 488 GT3/Wochenspiegel soutenue par le Rinaldi Racing. Daniel Keilwitz, Georg Weiss, Jochen Krumbach et Oliver Kainz ont rallié l’arrivée au 7e rang. Bentley comptait bien faire mieux que la 7e place de 2016, mais les Continental GT3 ont comme seule satisfaction un double podium en SP9-LG (anciennes GT3), 16e au général.
James Glickenhaus devra patienter pour voir sa SCG003C s’imposer. La pole décrochée par Jeff Westphal (Traum Motorsport) restera à coup sûr dans les annales. La course a été plus compliquée, même si la #702 de Mailleux/Piccini/Mutsch/Laser s’est imposée dans la classe SP-X (20e au général). La voiture soeur, mieux classée le dimanche matin, a abandonné sur sortie de piste. La Porsche Cayman 981 GT4 MR a pris la 2e place, devant l’Audi R8 LMS GT4 de Abt/Frey/Huisman/Terting, qui pour ses débuts a montré de bien belles choses.
La double crevaison de la BMW M4 GT4 à quelques heures de l’arrivée a bien failli mettre à mal la course de Adorf/Collard/Weidinger/Bovingdon qui s’est tout de même imposée en SP8T.
Le classement de la course est ici
