La 70e édition des 24h de Spa, bercée d’un bout à l’autre par un soleil généreux, fut des plus animées (le suspense restant entier jusqu’aux derniers instants de l’épreuve) mais aussi et surtout marquée par la mainmise totale des concurrents généralement actifs en VLN. Preuve s’il en est que le championnat se déroulant exclusivement sur la mythique Nordschleife est d’un très haut niveau mais également que les pilotes et écuries qui y tiennent l’affiche font partie du gratin de l’endurance!
Ainsi pour sa 2e participation au double tour d’horloge spadois, la 1ère en PRO, le Walkenhorst Motorsport ne s’est pas fait prié pour décrocher la timbale.
Une performance d’autant plus remarquable que cette jeune écurie n’a débuté en VLN qu’en 2012 et ce avec une “petite” BMW M3 GT4. Henry Walkenhorst se classant à une probante 28e place au championnat.
En 2013, l’écurie soutenue par Dunlop passait déjà à l’échelon supérieur, alignant une splendide BMW Z4 GT3 qui se classera, notamment, à une honorable 17e place lors des 24H du Nürburgring.
L’année 2014 voyait le Walkenhorst Motorsport augmenter la voilure en engageant deux coupés Z4 GT3.
Si le trio Oeverhaus-Posavac-Walkenhorst se signalait en décrochant une belle 4e place lors du 6e round du VLN, le quatuor F.Stuck-Sandritter-Brück-Rostek ralliait les 24H du ring à une jolie 8e position.
2015 fut une année faste pour l’écurie allemande, laquelle remportait un premier succès en VLN via Michela Cerruti, Felipe Laser et Jesse Krohn et obtenait bon nombre de podiums, de quoi lui permettre d’accrocher le Speed Trophae (trophée récompensant les 10 premiers concurrents de chaque épreuve suivant le barème en vigueur en F1) à son palmarès!
En outre, la formation teutonne réalisait un joli tir groupé lors des 24H du ring, Laser-Cerruti-Edwards-Keilwitz se classant brillants 6e de l’épreuve tandis que les “seconds couteaux” parvenaient à se hisser au 15e rang.
Si en 2016 Henry Walkenhorst continuait de se faire plaisir avec une mélodieuse Z4 GT3, monture à laquelle il est très attaché, il défrayait la chronique en alignant deux flambant neuves M6 GT3 confiées, suivant les épreuves, à quelques pointures tels Jörg Müller, Tom Blomqvist et…Christian Krognes!
Champion VLN en 2012 avec un coupé VW Scirocco affûté par le LMS Engineering, après avoir décroché la bagatelle de 7 victoires en SP3T tout en intégrant à 5 reprises le Top 20, le Norvégien déclara après avoir remporté le titre de haute lutte: “Depuis mon tout premier tour sur la Nordschleife, je n’ai cessé de rêver à décrocher un jour le titre! Le niveau de compétition en VLN est très élevé et cela me rend d’autant plus fier de figurer en haut du podium à l’issue d’une saison terriblement disputée!”
Le Nordique ne le savait pas encore mais son rêve ne faisait que de commencer! En effet, la cuvée 2016 du VLN allait lui permettre de grimper à trois reprises sur le podium (5 pour le Walkenhorst Motorsport, Jordan Tresson ayant conclu la 6e joute à une brillante 3e place) et ainsi confirmer sa redoutable pointe de vitesse.
Ces brillantes performances permettaient au Walkenhorst Motorsport d’à nouveau s’illustrer au Speed Trophae, l’écurie battant pavillon bavarois décrochant la médaille d’argent derrière l’Audi R8 LMS…Montaplast by Land. Quant au double tour d’horloge de l’Eifel, il voyait le quatuor Krognes-Bouveng-Blomqvist-Di Martino se classer 12e d’une édition disputée dans des conditions parfois dantesques.
2017 fut une année plus compliquée pour le clan Walkenhorst qui devait se contenter d’un seul podium en VLN et d’une 17e place dans la grand messe de l’Eifel et ce avec la vénérable Z4 GT3.
L’édition 2018 des 24H du Ring voyait le Walkenhorst Motorsport s’affirmer comme le meilleur représentant de la marque à l’hélice, quand bien même le quatuor Farfus-Palttala-Krognes-Schiller devait se contenter de la 13e place.
La suite, on la connait! Walkenhorst sera, non seulement, à nouveau le meilleur fer de lance de BMW dans les Ardennes belges mais il décrochera, en outre, une remarquable victoire grâce au talent combiné de Philipp Eng, Tom Blomqvist et Christian Krognes, et ce au nez et à la barbe des “cousins” du Rowe Racing.
Fondé en 2008 par Michael Zehe et Hans-Peter Naundorf, le Rowe Racing s’est d’abord signalé en alignant en VLN et aux 24h du Ring une BMW M3 pour notamment Marco Schelp avant d’apporter son soutien au Mamerow Racing lorsque cette dernière jouait le haut du tableau avec une Porsche 911 GT3 R puis une Mercedes AMG GT3.
Des Mercedes AMG GT3, que la formation basée à Sankt Ingbert, a également commencé à aligner à partir de 2011, et avec beaucoup de succès notamment en VLN et aux 24h du Nürburgring.
Début 2016, grosse surprise, le Rowe Racing “change de crèmerie” et devient l’un des fers de lance de BMW! Le succès ne se fait pas attendre: 3e de la course qualificative en vue des 24h du Nürburg, 5e de ces même 24H derrière quatre…Mercedes et enfin une étonnante victoire lors des 24h de Spa où Philipp Eng, Alexander Sims et “Moïse” Martin auront fait parler la poudre!
En 2017, Rowe confirme qu’il est bien un spécialiste des épreuves de longue haleine en se classant, sur le fil, deuxième des 24H de l’Eifel via le quatuor Palttala-Catsburg-Sims-Westbrook.[/caption]
Si en cette année 2018, la réussite lui a tourné le dos dans l’enfer vert, l’écurie allemande a de nouveau brillé de 1000 feux dans les Ardennes, ne loupant la victoire que pour 10 secondes à peine!
Troisième de ces même 24h de Spa avec les frères van der Linde et Jeffrey Schmidt, le Land Motorsport, un des concurrents les plus emblématiques du VLN, s’était déjà illustré dans la classique belge alors qu’il battait toujours pavillon Porsche. En effet, en 2003, lors d’une édition disputée majoritairement sous les hallebardes et remportée par la Porsche 996 GT3 RS de Lieb-Ortelli-Dumas, l’écurie de Wolfgang Land avait remporté la classe G3 (Single Make Series) avec une Porsche 996 GT3 Cup confiée aux bons soins de Peter Scharmach, Loïc Deman, Christian Land et de la Liégeoise Sylvie Delcour. Ce joli quatuor se classant, en outre, excellent 12e au général!
Pour ceux qui en doutaient encore, le VLN est une sacrée bonne école!