En ouvrant aux GT en 2001, les 24 Heures de Spa ont dû se réinventer. Dès 2002, le championnat FIA-GT était réduit de 11 à 10 épreuves, 24 Heures comprises. Contrairement à 2001, les équipes étaient obligées de participer à toutes les manches du championnat 2002. L’objectif avoué des organisateurs était clairement d’éviter l’escalade des coûts. “Chat échaudé craint l’eau froide” aurait pu être le leitmotiv de Stéphane Ratel.
Après le succès de 2001, les constructeurs commençaient à voir d’un bon oeil les 24 Heures de Spa. “Il est vrai que les critères absolument sûrs et incontournables n’existent pas en la matière”, reconnaissait Stéphane Ratel à l’issue des 24 Heures de Spa 2001. “Mais ce constat ne suffit pas le moins du monde à m’inquiéter. Dans les faits, nous sommes tout à fait capable de faire la différence entre une usine et un préparateur privé. Après tout, nous lisons la presse comme tout un chacun. Et puis, si une écurie comme Schnitzer s’allie à BMW, si l’homme d’un constructeur se retrouve dans une formation privée, si une voiture bénéficie de budgets suspects ou de sponsors habituellement associés à une marque automobile, nous refuserons cette candidature. Il n’est pas notre intérêt d’accepter de faire le jeu des constructeurs car leur présence se traduirait nécessairement par une escalade des coûts plus que nuisible.”
Après la fin de l’épopée BPR, sacrifiée sur l’autel de l’augmentation des coûts, Stéphane Ratel a souhaité calmer le jeu, ce qui était également l’avis de Paul Frère, le consultant des 24H de Spa : “Il faut absolument obliger les marques à fournir deux ou trois teams. Cette mesure n’écartera pas tout danger de participation directe d’un constructeur. Mais elle minimisera les risques et permettra d’étoffer le plateau.”
Sitôt Spa 2011 terminée, il se disait déjà que Aston Martin, BMW, Mercedes et Ferrari via Maserati, étaient sur les rangs. Il n’était pas question de répéter les erreurs du BPR, de ne pas mettre sur le côté Larbre Compétition, Paul Belmondo Racing, Carsport Holland ou encore Lister Storm Racing. Pour aligner une auto en N-GT, il fallait que celle-ci soit produite à au moins 200 exemplaires.
“La condition sine qua non, c’est que les constructeurs permettent aux autres écuries d’acheter leur produit”, expliquait Jean-François Chaumont, responsable des événements spéciaux auprès du RACB. “Le cas de BMW est assez symbolique. Rien ne s’oppose à ce que Schnitzer soit de la partie pour autant qu’il ne soit pas le seul.”
Dix-huit ans plus tard, les 24 Heures de Spa sont toujours le terrain de jeu des équipes privées, certes soutenues pour certaines par un constructeur.