26 septembre 2014, Nürburgring : Avec un championnat Blancpain qui se porte bien, Stéphane Ratel peut entrevoir un développement avec de nouveaux projets en tête.
La quatrième saison Blancpain Endurance Series a connu son dénouement le week-end dernier au Nürburgring. Stéphane Ratel, président de SRO Motorsports, peut être satisfait du développement de son bébé avec un plateau alliant qualité, quantité et diversité. Il reste encore deux meetings Blancpain Sprint Series avec une finale attendue à Baku début novembre. L’homme fort du GT est toujours sur le pont. Jamais à court d’idées, Stéphane Ratel n’est pas homme à rester les bras croisés. De nouveaux projets sont dans les cartons, notamment le lancement de deux meetings évènements « Hypercars ». Bilan de fin saison et perspectives d’avenir avec l’inventeur du GT3…
Quel est le bilan à l’issue de cette quatrième saison ?
« Positif ! Nous avons débuté avec 40 autos à Monza et terminé avec ce même nombre au Nürburgring. Le bilan de l’année est bon. Mon chiffre idéal est d’avoir 48 GT3 en Endurance et 24 en Sprint. Pour 2015, il y a de l’intérêt de nouveaux teams. Les équipes roulant dans le championnat Endurance connaissent le calendrier 2015 et peuvent déjà préparer l’avenir. Ce calendrier a été assez facile à mettre en place car nous louons les circuits. Le Sprint reçoit un écho de plus en plus positif. On travaille sur divers projets. Il est prévu d’aller en Italie l’année prochaine, il y a une vraie volonté de se rendre en Allemagne, en Russie et même au Brésil avec l’aide d’Antonio Hermann. Cependant, il va falloir faire des choix. Si les projets d’aller en Russie et au Brésil, en plus de l’Azerbaïdjan, vont à leur terme, cela fait des déplacements compliqués et je ne souhaite pas refaire ce que l’on a connu en World GT1. Il y a un certain intérêt à aller en Russie avec différents projets dans plusieurs endroits. »
L’idée est de fidéliser un maximum d’équipes à disputer la Blancpain GT Series qui regroupe les deux championnats ?
« Oui et j’espère que les primes vont nous y aider. Le total des primes est de 1 500 000 euros, ce qui n’est pas rien. Le vainqueur des deux championnats recevra 100 000 euros. Les dotations sont importantes, et pour la première fois les primes vont arriver dans le championnat Endurance. L’intérêt est grandissant. Les primes seront remises en intégralité aux équipes qui disputent les deux championnats contre la moitié à celles qui ne prendront part qu’à un seul. »
La finale Blancpain Sprint Series du Baku World Challenge s’annonce garnie ?
« On compte avoir un plateau de 28 à 30 GT3, ce qui de toute façon est le maximum possible. »
Le bilan des Total 24 Heures de Spa est bon ?
« Le succès de cette épreuve ne se dément pas. La satisfaction est de rigueur même si sportivement tout n’a pas été facile. L’accident de Marcus Mahy a marqué les esprits et c’est quelque chose que l’on ne souhaite pas revoir. L’organisation a vécu un stress intense. Sur le plan sportif en général, la BOP a été bien mieux que l’année passée avec une BMW qui aurait dû gagner sans ses problèmes électriques. On a pu constater qu’Audi n’a pas caché son jeu contrairement à ce qu’on a pu entendre ici et là. Les Total 24 Heures de Spa restent une épreuve magnifique et qui sont redevenues un vrai succès populaire. Le spectacle est de qualité et je tiens à remercier Total qui fait évoluer cet événement majeur à nos côtés. La loge mise en place avec le concours d’Endurance-Info a permis à beaucoup de personnes de venir s’imprégner de cette course et du championnat en général. »
On sent bien que la BOP établie par SRO est la référence dans beaucoup de championnats GT3 à travers le monde. Il y a un vrai savoir-faire ?
« On affine le système au fil des saisons. Maintenant, nous sommes capables de faire de la triangulation. On équilibre les autos, pas les teams ou les pilotes. Ce n’est pas facile car tout le monde se plaint. Je pourrais publier un recueil des plaintes reçues (rires). Gabriel Cadringher (FIA) avait l’habitude dire : « quand tout le monde se plaint, c’est que la BOP est dans le vrai ». Un team du British GT s’est plaint de la BOP de la BMW Z4 GT3 alors que c’est une BMW qui a remporté le championnat GT britannique.
Masaaki Bandoh, promoteur du SUPER GT, est venu nous voir sur deux meetings (Zandvoort et Spa) et il est reparti convaincu du bien-fondé de notre BOP, et c’est pourquoi nous développons nos relations avec le championnat japonais. L’intérêt des GT3 se développe dans le monde entier et je n’ai pas besoin d’avoir systématiquement un retour financier. L’unique fait du développement suffit à mon bonheur. »
Qu’en est-il de la catégorisation de pilotes unique ?
« Les différentes parties travaillent en parfaite intelligence et transparence. Tout le monde joue le jeu, ce qui va dans le bon sens. Personne ne met de pression sur l’autre. Avoir une seule catégorisation est bénéfique pour tout le monde. »
Le projet Hypercars se met en place petit à petit ?
« (sourire) Il y a un vrai intérêt et je tiens à faire quelque chose de bien. Je suis très excité par ce nouveau projet. Cela va nous aider dans la promotion des évènements au Paul Ricard et au Nürburgring. J’ai bien conscience que c’est assez compliqué de faire venir des spectateurs sur les courses GT3, non pas que les meetings ne soient pas intéressants, mais bien du fait de la multitude des séries. Les Hypercars, tout le monde en rêve ! Même avec l’âge, on essaie de rester créatif. Faire rouler ce type d’autos ne peut être que fabuleux car là on touche au sublime. C’est le must du must mais nous souhaitons mettre en place quelque chose de très limité avec deux meetings par an. On ne veut pas une course à l’armement. L’objectif est bien que les propriétaires de ces Hypercars se fassent plaisir et régalent le public. Le Paul Ricard est l’endroit parfait pour cela tout comme le Nürburgring. La deuxième année, nous irons sur un autre circuit. Deux évènements par an, c’est le bon chiffre. »
SRO montre de l’intérêt pour organiser la Coupe du Monde GT3 ?
« Nous avons proposé cette Coupe du Monde GT3 à la FIA. La catégorie GT3 n’existerait pas sans la FIA et nous souhaitons garder des relations étroites. Les GT3 sont présentes partout dans le monde et le succès ne se dément pas. Cependant, il n’y a pas de place pour un autre championnat. Si un promoteur se déclare pour organiser cette Coupe du Monde GT3, alors pourquoi pas… A titre personnel, j’aimais bien le concept de l’A1 GP. L’idée serait de faire deux autos/marque et deux pilotes de la même nationalité par GT3 tout en gardant le principe Pro, Pro-Am et Gentleman. Avoir 12 marques et 24 autos est le rêve absolu. Cependant, il faut pour cela un vrai budget qui permet d’inviter les teams qui seraient présents en fonction des résultats nationaux. Si je parviens à trouver un pays, une ville ou un gouvernement, alors je proposerai mon propre projet. »
Il y a d’autres idées dans les cartons ?
« Les idées sont toujours dans les cartons qui ne sont pas encore ouverts, donc on ne va pas tout dévoiler. SRO va fêter ses 20 ans l’année prochaine. Nous allons communiquer sous peu sur le SRO Race Centre qui sera une base de test permanente pour les constructeurs. »