Un beau suspense…dans la dernière heure.
Dire que l’on a vibré tout au long de cette 87e édition des 24 Heures du Mans serait mentir. Les deux Toyota ont dominé cette course s’échangeant la première place à tout de rôle. Très vite, Mike Conway a signé le meilleur temps en 3’17”297 sur la #7.
La Toyota #8 l’emporte une deuxième fois de suite avec Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso même si elle a le plus souvent passé son temps en 2e place. Cependant, elle a su profiter de la crevaison de la #7 dans la dernière heure pour s’adjuger une victoire qui lui tendait alors les bras. Peu de soucis pour cette auto si ce n’est un capot avant changé. Pourtant, Fernando Alonso se plaignait de la vitesse de pointe de son auto, avouant même être moins rapide que la #7. Après 24 heures, les deux TS050 ne sont séparées que par 16 secondes. Coup double pour cet équipage qui est champion du monde WEC, il s’agit du 3e titre mondial de Fernando Alonso.
La Toyota #7 est la vainqueure “morale” si on peut se permettre de dire cela même si ce titre honorifique n’existe pas. Mike Conway, Kamui Kobayashi et Jose Maria Lopez ont vraiment eu la poisse lors de cette Super Saison. Ils ont été plus rapides que leurs coéquipiers de la #8 mais Le Mans est une course tellement dure et imprévisible. Certes, Toyota a dominé, mais ce constructeur est (presque) là depuis le début du WEC en 2012, est fidèle à l’endurance et a déjà annoncé son programme Hypercar.
La 3e place est prise par la BR1#11 de SMP pilotée par Vitaly Petrov, Mikhail Aleshin et Stoffel Vandoorne. Elle fut la meilleure des « autres » avec de bons relais de chacun et ne connut pas de souci majeur. L’ancien pilote de F1 a été très bon pour sa première participation et a même signé la vitesse la plus élevée en piste. Le meilleur temps de cette auto est à 2.5 secondes de la #7.
La Rebellion R13 #1 et 3 terminent 4e et 5e. Ces deux autos n’ont pas été exemptes de problèmes : crevaison, souci de capot et tête à queue pour l’une (#1) et sortie de piste (Tomas Laurent), problèmes de freins pour l’autre (#3). Elles terminent respectivement à 9 et 14 tours des Toy !
Les autres LMP1 n’ont pas fini. Dommage pour la Dallara SMP #17 qui a dû abandonner suite à la sortie de piste au niveau du Karting avec le pilote russe, Egor Orudzhev. Cette auto était, à ce moment, 3e avec un bon rythme. Les autres autos n’ont jamais été dans le coup et ont abandonné tour à tour. D’abord la BR1 #10 DragonSpeed (boîte de vitesses) à 01 h 15 après avoir connu une prise d’échappatoire et un problème d’éclairage. Puis l’ENSO CLM #4 ByKolles Racing (moteur) à 5 h 04 qui a eu des soucis mécaniques et un drive through pour non respect du Full Course Yellow.
Brillante victoire Alpine en LMP2
L’Alpine A470 #36 de Signatech Alpine Matmut a dominé cette course grâce à son trio Pierre Thiriet, André Negrão et Nicolas Lapierre. Les trois hommes sont titrés en WEC en LMP2 et s’adjugent une seconde fois les 24 Heures du Mans “sur la piste” cette fois-ci comme ils disent après la disqualification de la G-Drive Racing l’an dernier. Ils ont été très bons et n’ont rien laissé aux autres. En dehors d’une superbe bagarre en début de course avec l’Aurus 01 #26 de Jean-Eric Vergne, Roman Rusinov et Job van Uitert, elle n’a pas eu de vraies rivales.
Ces deux autos été au dessus du lot mais la Russe a eu un souci de démarreur à 9 heures ce matin, ce qui lui a enlevé toute chance de victoire. Elle finit 6e. Une autre auto qui s’est distinguée a été l’ORECA #38 de Jackie Chan DC Racing de Ho-Pin Tung, Stéphane Richelmi, Gabriel Aubry. Malheureusement, une crevaison les a mis en dehors du coup. ce trio termine 2e mais laisse filer le titre chez les Français.
D’autres Français terminent sur le podium, il s’agit de l’ORECA 07 #28 de TDS Racing de François Perrodo, Matthieu Vaxiviere et Loïc Duval qui franchit la ligne avec un tour de retard. Une belle perf’ pour l’équipage de la #28.
En 4e place, on trouve la meilleure des Ligier JS P217, la #22 de United Autosports de Phil Hanson, Filipe Albuquerque et Paul Di Resta. Elle est aussi la meilleure représentante ELMS du plateau. Cette équipe remporte ce titre honorifique de meilleure “hors ORECA” , elle est vraiment celle qui exploite le mieux cette Ligier.
Le top 5 est complété par l’ORECA 07 #48 d’IDEC Sport qui n’a jamais vraiment été aux avant-postes mais qui a fait une belle course. Vraiment pas de chance du coté du rookie, Duqueine Engineering. L’ORECA 07 #30 a connu deux crevaisons au mauvais endroits (début du circuit), mais l’équipage Nicolas Jamin, Pierre Ragues et Romain Dumas avait le rythme pour faire mieux que 7e.
La Ligier JS P217 #23 de Panis-Barthez Compétition signe la 8e place (Stevens / Canal / Binder) devant l’ORECA 07 #39 de Gommendy / Hirshi / Capillaire qui avait signé une belle 2e place l’an dernier. Le top 10 des LMP2 est complété par l’ORECA 07 #25 d’ALgarve Pro Racing de Falb / Zollinger et Pizzitola…
Deux animatrices ne terminent pas : l’ORECA #37 Jackie Chan DC Racing (David Heinemeier-Hansson, Jordan King et Ricky Taylor) qui a figuré dans le top 5 et surtout l’ORECA #31 DragonSpeed de Pastor Maldonado / Roberto Gonzalez et Anthony Davidson. Présent dans le trio de tête, le Vénézuélien a malheureusement mis la voiture dans le mur au Tertre Rouge à 7 h 20…
La course a été pour le moins calme en LMP1. Par chance, la catégorie LMP2 a été nettement plus disputée. Signatech-Alpine Matmut et G-Drive Racing ont mené la vie dure à la concurrence.
Le classement de la course est ici