Chaque année, elle est attendue et la pandémie que l’on traverse toujours n’y change rien. La révélation de la liste des engagés des 24 Heures du Mans est toujours un moment fort de la fin de l’hiver.
Cette année encore, l’épreuve ne se déroulera pas au mois de juin, mais en août afin de se donner un maximum de chance de recevoir du public, même en nombre limité. La situation actuelle ne ravit personne et surtout pas l’organisateur de la course.
Cette liste des engagés est-elle à la hauteur des espérances ? Déjà, il y a une liste de 62 concurrents. Il est vrai que le moindre forfait sera synonyme d’un trou sur la grille, d’où l’idée de mettre en place une liste de réserve pour les concurrents qui le souhaitent entre le 12 et le 26 mars. Le fait qu’il n’y ait pas le moindre réserviste montre que la période actuelle est incertaine et compliquée. Le manque de visibilité pour voyager n’arrange pas les choses. Il faut aussi réunir un budget qui reste conséquent.
Avec cinq prototype dans la catégorie Hypercar, la liste est fidèle à ce que l’on savait. Il s’est dit à un moment qu’on aurait pu avoir une seconde “Oreca-Rebellion’, mais le projet a vite été abandonné. L’absence de ByKolles n’est pas surprenante car la voiture n’est pas prête. On verra en 2022 si le proto est sur la grille.
La catégorie LMP2 laisse apparaître quelques surprises. On compte 23 châssis ORECA et 2 Ligier. Onze des 25 LMP2 sont engagées en Pro-Am.
L’arrivée de Risi Competizione avec une Oreca 07 pour Oliver Jarvis et Ryan Cullen est une surprise. Le team de Giuseppe Risi a la connaissance du prototype, du temps de la Ferrari 333SP à la fin des années 90. Après avoir fait rouler une Oreca 07 en Asian Le Mans Series avec Algarve Pro Racing, les Indiens auront une Ligier JS P217 au Mans, cette fois avec le soutien technique de Eurasia Motorsport, la structure de Mark Goddard. Graff devient SO24-Dirob by Graff suite au partenariat renouvelé avec Sarthe Objectif 24 et l’arrivée de Dirob qui oeuvre dans la promotion d’immobilier industriel. PR1 Motorsports Mathiasen fera bien le déplacement en France avec le soutien technique d’une équipe française. Racing Team Turkey, qui recevra l’appui d’une équipe britannique, se contentera de l’European Le Mans Series pour ses débuts en LMP2.
Pas de surprise en GTE-Pro avec 7 autos où il faut s’attendre à voir un pilote français sur une des deux Ferrari 488 GTE.
Avec 24 GTE-Am (31 GTE au total), la catégorie GTE ne faiblit pas : 12 Ferrari, 8 Porsche, 4 Aston Martin. La seule vraie surprise est la présence d’une Porsche 911 RSR pour Absolute Racing, l’équipe de Fabien Fior et Ingo Matter. Porsche Motorsport Asia Pacific soutient l’engagement du team chinois. Trois des quatre invitations décernées par l’Asian Le Mans Series ont été validées. Inception Racing et Herberth Motorsport feront confiance à une Ferrari, laissant de côté McLaren 720S GT3 et Porsche 911 GT3 R. Kessel Racing espérait faire rouler deux Ferrari, mais une seule figure sur la liste avec celle de Car Guy. HubAuto Racing délaisse la Ferrari pour une Porsche 911 RSR.
On saluera la présence de l’Oreca 07 de la Filière Frédéric Sausset by SRT41 qui sera soutenue par l’équipe Graff de Pascal Rauturier.
Huit équipes débuteront cette année : Glickenhaus Racing, PR1 Motorsports Mathiasen, Team WRT, Absolute Racing, Herberth Motorsport, Inception Racing, Rinaldi Racing, D’station Racing. Cinq des huit équipes arrivent de l’Asian Le Mans Series, d’où l’importance de la série asiatique dans l’échiquier Le Mans.
On croise les doigts et on se donne tous rendez-vous en août au Mans pour la 89e édition des 24 Heures du Mans qui ne sera pas une édition au rabais. Penser cela serait faire injure aux concurrents et à l’organisateur qui se bougent le derrière.