Il y aura tout juste 50 ans aujourd’hui disparaissait une des plus grandes figures du sport automobile du XXème siècle.
Jim Clark -James Clark pour l’état-civil- s’est en effet tué le 7 avril 1968 sur le circuit d’Hockenheim lors d’une course de Formule 2, à une époque où les pilotes de F1 ne se consacraient pas exclusivement au Championnat du Monde.
Jim Clark, c’est, malgré une mort prématurée, un des plus beaux palmarès du sport auto, toutes époques confondues : Champion du Monde de Formule 1 en 1963 et 1965 (2ème en 1962), vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis en 1965 (2ème en 1963 et en 1966), troisième des 24 Heures du Mans 1960, entre autres faits d’armes.
Jim Clark était écossais, né le 4 mars 1936 à Kilmany, d’une famille de fermiers. A l’âge de 16 ans, après ses études, il commença à travailler à la ferme familiale. Habitué depuis sa petite enfance à conduire les tracteurs de la ferme, il s’intéressait à la course automobile et obtenait une licence de pilote en 1953, débutant dans des courses Club et des rallyes locaux. Sa première course sur circuit eut lieu en 1956 à Crimond, à bord d’une DKW.
L’année suivante, il intègre le team écossais Border Reivers, courant dans des courses régionales avec des Jaguar D et des Porsche. En 1958, il termina deuxième en GT à Brands Hatch, derrière un certain…Colin Chapman !!
En 1959, il dispute pour la première fois les 24 Heures du Mans, sur une Lotus Elite engagée par Border Reivers. Il finit 10ème, associé à John Whitmore, et 2ème en GT 1,5l. Il reviendra au Mans en 1960 et 1961, toujours avec Border Reivers, mais à bord d’une Aston Martin DBR1. En 1960, il termine 3ème au général avec Roy Salvadori, le vainqueur de l’édition précédente, et en 1961, avec Ron Flockhart (vainqueur au Mans en 1956 et 1957), il est contraint à l’abandon.
Il fit ses débuts en Formule 1 en 1960 au Grand Prix des Pays-Bas avant de marquer des points dès sa deuxième course dans le Grand Prix de Belgique, à Spa-Francorchamps. C’est sur ce même circuit qu’il allait remporter son premier Grand Prix, en 1962, avec une Lotus 25-Climax V8, prenant la deuxième place du Championnat du Monde en fin d’année. Il remporta son premier titre de Champion du Monde F1 en 1963, toujours avec la Lotus 25, avec sept victoires. En 1964, le début de saison fut remarquable, avec trois succès en cinq GP, mais le passage de la Lotus 25 à la Lotus 33 ne fut pas bénéfique, et Clark se contenta de la troisième place du classement pilotes avant de reconquérir son titre en 1965, avec six victoires -cinq avec la Lotus 33 et une avec la Lotus 25-. A la fin de cette année 1965, il fut nommé Officier de l’Empire Britannique.
En 1966, les Lotus (33 Climax V8 et 43 BRM H16) étaient moins performantes, Clark ne remportant que le GP des USA. En 1967, dès le passage à la Lotus 49 Ford les résultats s’enchaînèrent mais le début de saison avec les Lotus 33 et 43 s’était soldé par des abandons, Clark prenant la troisième place du classement pilotes.
1968 commençait en fanfare, le 1er janvier, avec la victoire de sa Lotus 49 Ford au Grand Prix d’Afrique du Sud. Ce devait être le dernier Grand Prix de l’écossais qui se tuait donc le 7 avril à Hockenheim, un mois avant le deuxième Grand Prix de la saison.
La carrière de Jim Clark en Formule 1 : 72 GP, 25 victoires, 33 pole positions, en des temps où les GP étaient beaucoup moins nombreux qu’actuellement.
Jim Clark est également devenu, en 1965, le premier des cinq Champions du Monde de F1 à avoir remporté les 500 Miles d’Indianapolis, avec une Lotus 38-Ford, avant Graham Hill, Mario Andretti, Emerson Fittipaldi et Jacques Villeneuve. Il a été également deuxième à Indianapolis en 1963 et 1966.
Le pilote écossais s’est donc tué lors de la première manche du Deutschland Trophée – ici – , une course de F2 sur le Hockenheimring, un circuit très rapide dans sa configuration de l’époque. Sa Lotus a quitté la piste -sans qu’on n’ait jamais eu d’explication- dans le cinquième tour et s’est enroulée autour d’un arbre. Clark eut la colonne vertébrale fracturée et décéda avant son arrivée à l’hôpital.
La mémoire de Jim Clark est perpétrée par le Jim Clark Trust, fondé par les parents du pilote et toujours sous le contrôle de sa famille, avec le Jim Clark Museum renfermant les Trophées gagnés par l’écossais, le Président d’Honneur du Trust étant un autre écossais célèbre, Sir Jackie Stewart.
Pour honorer ce cinquantième anniversaire du pilote, trois journées -le Jim Clark week-end- ont lieu, débutées hier vendredi et s’achevant dimanche, avec l’ouverture du Musée, une exposition des voitures ayant été pilotées par Jim Clark, une exhibition du Club Lotus et une vente de charité sous l’égide de Bonhams.
R.I.P