On ne vous apprendra rien en vous disant que les courses à l’américaine ont une philosophie différente de l’Europe. Il en va de même dans la façon de promouvoir le sport automobile.
Il suffit de faire un tour dans la zone publique dans l’infield de Daytona pour comprendre que l’objectif est de mettre le sport auto au coeur de l’évènement. Ferrari, Acura, Lexus, Porsche, Cadillac, Continental, Lamborghini, Mazda, Audi, Ford. Chaque marque a sa propre structure même si Ferrari n’a qu’un Store, ce qui n’était pas le cas les années précédentes.
Si on vous montre un SUV, c’est le modèle le plus sportif. Les sportives sont bien entendu mises à l’honneur et trônent sur chaque stand. Les constructeurs jouent le jeu à fond pour le plus grand plaisir des fans qui repartent avec des goodies. Toutefois, seules les marques américaines exposent et donnent contrairement aux européennes qui se contentent d’exposer.
Et nous on a quoi ? De grandes structures réservées aux VIP… Faites un tour aux 24 Heures du Mans et venez ensuite voir une course majeure aux Etats-Unis. Croyez-moi, il vaut mieux le faire dans cet ordre. Par chance, l’ACO fait son possible pour mettre en place des expositions historiques et perpétuer le mythe. Mais les constructeurs ? La Porsche de course exposée au Mans est en Lego. A l’heure où on écarte de plus en plus le public du coeur de la course, ce même public qui débourse une somme conséquente pour venir voir un spectacle ne peut même plus rêver ou s’asseoir dans une sportive. En France, rouler vite est criminel, avoir une belle voiture est signe qu’on a volé quelqu’un, avoir de l’argent est mal vu et aimer le sport automobile est has been. Tout le contraire des Etats-Unis. L’arrivée récente de Donald Trump au pouvoir n’a pas (encore) empêché les marques européennes de mettre en valeur leurs modèles de compétition.
Il est vrai que nos constructeurs français sont à cent lieues d’avoir de vrais monstres de la route dans leurs gammes respectives. On préfère faire la promotion d’une petite citadine qui consomme 3 litres aux 100 km qui va ravir Madame Hidalgo. Il va pourtant bien falloir séduire le public de demain sous peine de voir les jeunes se désintéresser du sport auto. Les Etats-Unis et le Japon l’ont bien compris, contrairement à l’Europe où il ne faut pas faire de bruit, pas polluer, pas consommer, pas bouger le petit doigt et surtout acheter un Renault Scenic DCI pour rentrer dans le moule. N’oublions pas que de grandes pages de l’automobile généraliste se sont écrites au Mans…
Les photos de la Fan Zone sont ici