Pour leurs premiers pas dans la discipline, Lotterer, Kobayashi et Jani ont souffert à Hong-Kong, au contraire de certains habitués comme Sam Bird ou Jean-Eric Vergne.
Ils étaient prévenus : piloter une Formule E ne ressemble à aucune autre discipline automobile. André Lotterer (Techeetah), Kamui Kobayashi (Andretti) et Neel Jani (Dragon Racing), habitués des joutes en Endurance, ont fait leur début officiel dans la discipline 100 % électrique au cours des deux manches inaugurales disputées à Hong-Kong. Or, s’adapter à la conduite d’une monoplace de F.E. n’a rien d’aisé.
Il est en effet impossible d’accélérer sans compter au risque de ne plus avoir assez d’énergie pour terminer la course. Il convient également de veiller à la récupération d’énergie, d’échanger en permanence avec ses ingénieurs, et de tirer le meilleur de ses pneumatiques. A noter que la Formula E a adopté la stratégie du manufacturier unique, et a porté son choix sur Michelin. Les deux entreprises ont d’ailleurs signé un accord de collaboration les engageant ensemble jusqu’à la fin de la saison 7, soit en 2021.
Course 1 : l’expérience qui manque, le zeste de réussite aussi
Pour le trio venu du WEC, la première manche, samedi, a été plus que difficile. En évitant Nelson Piquet dans une chicane, dès le premier tour, André Lotterer est poussé à la faute et cause une interruption de la course pendant une demi-heure, 4 monoplaces ayant été bloquées sans dommage. Kamui Kobayashi (Andretti) et Neel Jani (Dragon Racing) n’ont pas brillé non plus : le Japonais, parti 13e, finit à la 15e place alors que le Suisse, lui, est resté scotché à la dernière place. « C’est l’une des pires journées de ma carrière ! » expliquait Jani quand Lotterer préférait ironiser : « maintenant, je suis baptisé ! »
Mais il fallait plus que de l’expérience pour briller dans cette course sous tension où les accrochages ont été nombreux. Autres habitués de l’Endurance, les deux derniers champions de la Formule E, Lucas Di Grassi (Audi Sport) et Sébastien Buemi (Renault) ont repris leur duel en s’accrochant dès le 5e tour avant que les deux pilotes, ralentis par le trafic et en proie à des soucis techniques, terminent dans les bas-fonds du classement (respectivement 18e et 12e).
À l’inverse, Sam Bird (DS-Virgin) et Jean-Eric Vergne (Techeetah) – qui eux aussi partagent leur calendrier entre le WEC et la Formule E – se sont livrés une bataille de chaque instant. Le Français, qui avait arraché la pole position jusqu’à partir en tête-à-queue après la ligne d’arrivée, n’a pas résisté aux assauts du Britannique en course. Pourtant, le pilote DS a lui aussi connu son lot de sueurs froides : en manquant son garage lors du changement de monoplace, il a écopé d’une pénalité sans l’empêcher de s’imposer pour la 6e fois en Formule E.
Course 2 : des pilotes dans le dur
Le lendemain, les « petits nouveaux » issus de l’Endurance n’ont toujours pas été en mesure de jouer les premiers rôles. Certes, Lotterer est parvenu à gagner quatre places (parti 17e, il finit 13e) mais Kobayashi (de la 16e à la 17e place) et Jani (18e) n’ont pas réussi à se mêler à la bataille. Même manque de réussite chez les pilotes Renault (Prost 8e, Buemi 10e). « Je ne pensais pas que ça serait aussi difficile, a reconnu Alain Prost, le co-propriétaire de l’écurie. Il y a plein de choses à améliorer ». Lucas Di Grassi, lui non plus, n’a pas brillé : il termine à une modeste 14e place et ne marque donc pas un point du week-end, après sa 17ème place du samedi.
Son coéquipier, Daniel Abt, a longtemps pensé pouvoir redonner le sourire aux équipes d’Audi Sport. Parti 3e, il a profité des tête-à-queue de Rosenqvist (1er tour) et d’Edoardo Mortara à deux tours de l’arrivée pour s’imposer. Cette première victoire en Formule E tombait à pic, le jour de ses 25 ans. « On va fêter ça comme il se doit » triomphait l’Allemand. Sauf que quelques heures plus tard, il est disqualifié, les commissaires de course sanctionnant un problème de correspondance de code-barres, laissant penser qu’une pièce a été changée entre les deux courses.
La victoire revient donc sur tapis vert à Felix Rosenqvist. Le Suédois se voit récompenser de sa journée mouvementée. Malgré sa pole position, son tête-à-queue l’avait relégué au cœur du peloton avant qu’il n’entame une lente remontée. Il pointe donc à la 3e place (29 points) du classement derrière Sam Bird (1er, 35 pts), cinquième ce dimanche, et Jean-Éric Vergne (2e, 33 points). Avec ses vainqueurs du week-end, son lot de revanchards et ses « rookies » avides de progresser, cette 4e saison a démarré sur les chapeaux de roues. Tous attendent désormais avec impatience le nouvel acte du championnat, le 13 janvier prochain, à Marrakech.
Course 1 – Le classement des ex ou actuels pilotes d’Endurance :
Sam Bird (DS-Virgin), 2- Jean-Éric Vergne (Techeetah), 4- Nelson Piquet Jr (Jaguar), 10- Nicolas Prost (Renault), 12- Sébastien Buemi (Renault), 15- Kamui Kobayashi (Andretti), 16- André Lotterer (Techeetah), 18- Lucas Di Grassi (Audi Sport) 19- Neel Jani (Andretti)
Course 2 – Le classement des ex ou actuels pilotes d’Endurance :
4- Jean-Éric Vergne (Techeetah), 5- Sam Bird (DS-Virgin), 8- Nicolas Prost (Renault), 10- Sébastien Buemi (Renault), 12- Nelson Piquet Jr (Jaguar), 13- André Lotterer (Techeetah), 14- Lucas Di Grassi (Audi Sport), 17- Kamui Kobayashi (Andretti), 18- Neel Jani (Andretti)
Course 2 – Le classement des ex ou actuels pilotes d’Endurance :
4- Jean-Éric Vergne (Techeetah), 5- Sam Bird (DS-Virgin), 8- Nicolas Prost (Renault), 10- Sébastien Buemi (Renault), 12- Nelson Piquet Jr (Jaguar), 13- André Lotterer (Techeetah), 14- Lucas Di Grassi (Audi Sport), 17- Kamui Kobayashi (Andretti), 18- Neel Jani (Andretti)