Vincent Vigier : “L’Ultimate Cup Series est d’attaque pour le reste de la saison”

Alors que l’Ultimate Cup Series qui a démarré en 2019, va arrive déjà au cap de la mi-saison en Italie sur le circuit du Mugello à fin de ce mois de juin, nous avons rencontré Vincent Vigier, son Promoteur, pour faire un bilan de ce début de saison après trois meetings disputés à Estoril, à Dijon et sur le Slovakia Ring.

Vincent, peut-on tirer un premier bilan de la saison ?

« On arrive à la charnière, puisqu’on a déjà fait trois meetings, et qu’il en restera trois autres après celui du Mugello. Le premier bilan est positif, parce qu’on a organisé l’Ultimate Cup Series en très peu de temps. On a mis ce championnat en place en quelques mois. On aimerait toujours plus, on aimerait toujours mieux, mais globalement nous sommes dans les objectifs qu’on s’était fixés. On est assez satisfait parce que, malgré un démarrage où il y a toujours des petits ajustements effectués à partir de la demande des pilotes et des teams, malgré les erreurs qu’on a pu faire, tout se cadre assez bien. Au Mugello, ça ne se présente pas mal. On a aussi une bonne visibilité sur ce qu’on va avoir pour la fin de saison et pour l’année prochaine. Nous avons bien compris les besoins de nos clients qui sont en phase avec nous sur ce qu’on veut faire. Ce qu’il faut faire, c’est développer le niveau commercial. On a attaqué cette première saison trois mois trop tard, beaucoup d’équipes avaient déjà fait leur programme, surtout en GT. En GT, globalement à partir de début octobre, les teams ont déjà signé pour l’année d’après, alors que nous sommes arrivés en novembre, et c’était tard. »

Le plateau des LMP3 est correct…

« Oui, tout à fait, celui des Formule Renault aussi.

En LMP3, on aura de 18 à 20 voitures au Mugello. En Formule Renault, on a déjà 20 voitures engagées. Je pense qu’en CN il y aura une dizaine de voitures, en GT, j’espère qu’on y arrivera aussi.

On aura aussi les Mitjet avec une vingtaine de voitures. Nous aurons aussi des Ligier JS P4 puisque le Mugello marquera le début du Lgier JS P4 Ultimate Challenge. Pour une première saison de démarrage, ce n’est pas si mal, même si on compare avec d’autres championnats qui sont là depuis plusieurs années. Il ne faut pas se satisfaire de ce qu’on a, il faut rester lucide et continuer à travailler.

Au Mugello, la grille devrait être plus étoffée avec davantage de Wolf…

« Il y aura, je pense, davantage de Wolf, parce qu’ils seront sur leur territoire.”

Le Mugello, c’est un beau circuit…

« Le Mugello, c’est un très beau circuit, mais qui a beaucoup de contraintes environnementales, c’est compliqué à gérer, c’est dommage car le circuit est vraiment bien. Notre vrai challenge l’an prochain, c’est d’être à l’écoute, de se mettre en relation avec des circuits où on a des solutions, avec des décisions beaucoup plus souples que certains circuits qui sont très beaux mais qui ne permettent plus de rouler avec une amplitude correcte par rapport à nos besoins. C’est vrai que le sport automobile, ça fait du bruit, mais le sport auto n’est pas seul. L’aviation, ça fait aussi du bruit, ça pollue davantage. La pollution créée par le sport auto, en comparaison de la circulation urbaine, c’est tout à fait anecdotique. »

Au niveau de la réglementation sportive de l’Ultimate Cup, ça fonctionne bien ?

« Au niveau sportif, nous avons fait deux ou trois ajustements en début de saison parce que, comme toute nouvelle organisation, on n’avait peut-être pas mis assez de choses ou bien ce n’était pas forcément clair pour tout le monde. On a réécrit le règlement, car en plus entre le français et l’anglais, ce n’est pas toujours évident. Nous avons refait quelques additifs, je pense que pour cette année il ne devrait plus y avoir d’évolutions à l’exception du GT.

Le GT ?

« Oui, à partir du Mugello, on accepte les Ligier JS2R et les TCR dans le plateau des GT. Nous sommes contents d’accueillir les Ligier JS2 R car c’est une victoire très bien née, avec un coût de revient bas, avec une facilité d’exploitation qu’on peut comparer aux GT4. Si on prend des GT4 d’aujourd’hui, dont certaines sont prisées parce que c’est la voiture du moment, parce qu’elle roule vite. Je pense que la JS2R a tout à fait sa place, d’autant plus que son entretien n’est pas onéreux. On a intérêt à aider Ligier à développer cette auto parce que c’est une auto pour se faire plaisir à un prix très bas. La Ligier JS Cup fonctionne déjà bien avec 25 voitures. M3 -Max Mamers Management- a très bien organisé ça et fait un très bon travail qu’il faut saluer. On aura aussi des Porsche qui devraient arriver, on a deux, trois touches. Pour les Porsche, c’est des problèmes d’engagement déjà pris, donc attendons 2020 pour voir les gens considérer notre série comme un potentiel intéressant pour eux. Le problème du sport auto aujourd’hui, ce sont les budgets. De ce côté-là, c’est un peu l’effondrement. La partie haute, celle des gros moyens, se porte bien, mais pour la partie médiane, c’est beaucoup plus difficile, et ce sont ces gens-là dont on a besoin. On a un vrai challenge, c’est un peu le lot de tous les promoteurs, c’est d’avoir des plateaux bien garnis. C’est très bien d’avoir de très belles autos, mais si elles ne sont pas nombreuses et qu’il n’y a pas de compétition, c’est beaucoup moins bien. Notre challenge, c’est de revitaliser le sport automobile et d’amener des solutions techniques, industrielles pour pouvoir accueillir des gens qui ont envie de se faire plaisir mais qui n’ont pas envie d’éclater leur bourse. A cet égard, ce que fait Ligier va dans le bon sens, c’est en phase avec les besoins du marché. »

Vous avez déjà pensé au calendrier de l’année prochaine ?

« Oui, nous sommes en partenariat avec l’ACO sur la partie LMP3, de façon à ce qu’il n’y ait pas de concurrence entre le calendrier de l’European Le Mans Series et le nôtre. Le but de notre championnat, c’est de laisser la capacité à des teams de pouvoir aller en ELMS et d’optimiser leur calendrier. L’Ultimate Cup Series doit être un levier pour les pilotes, nous sommes un championnat d’entrée pour aller ensuite en Michelin Le Mans Cup ou en ELMS. Comme nous sommes un championnat d’entrée, il faut évidemment ne pas être en concurrence avec les autres. « 

Qu’advient-il de la Ginetta Cup ?

« Malgré la volonté de Ginetta et leur implication, il faut voir que les propriétaires de Ginetta avaient déjà un programme cette année, double et même triple parfois, donc pour venir chez nous, c’était très compliqué. On espère pour l’année prochaine. »

On peut espérer voir l’Ultimate Cup au Mans l’année prochaine ?

« C’est en cours de discussion. Pour moi, c’est très important. Il est primordial  pour un organisateur de rouler au Mans. Ce que j’aimerais beaucoup, c’est une course au Mans qui se finisse de nuit, une course nocturne sur le Bugatti. Les pilotes sont demandeurs, pour avoir une course qui commence le jour et qui se finisse la nuit. Une arrivée et un podium la nuit au Mans, ce serait vraiment sympa. »

Quel est le ressenti des concurrents de l’Ultimate Cup Series. ? Sont-ils satisfaits ?

« Globalement, ils sont contents. Il faut toujours travailler de plus en plus pour qu’ils soient encore davantage satisfaits. Bon, maintenant si on revient en arrière, depuis  la mi-novembre 2018,  je pense qu’il y a beaucoup de travail accompli  mais il faut aller encore plus loin, chercher à ce que chacun puisse avoir des réponses à ses attentes, chercher  ‘’le calendrier idéal  ‘’ qui corresponde aux besoins des concurrents, il faut écouter d’une manière pragmatique ce que disent nos gentlemen drivers. “

En parlant de calendrier, le déplacement en Slovaquie n’a pas été trop compliqué ?

 « Un meeting comme la Slovaquie, une fois dans l’année, c’est bien. S’il y a en un dans l’année, ce n’est pas gênant, mais il n’en faut pas plus. Nous  travaillons sur le calendrier 2020, pour voir quels circuits conviendront le mieux à la demande de nos pilotes et de nos teams. »

Combien de meetings en 2008 ? Sept, huit ?

« Oui,  avec un début au mois de mars , ça me semble à peu près cohérent d’après les retours qu’on a pu avoir, après ça  dépendra des circuits et des événements qui y seront organisés. «