Simon Gachet (Saintéloc Racing) : “Je ne vais rien lâcher sur et en dehors de la piste”

Après un passage en LMP3 qui n’a pas débouché sur du LMP2, Simon Gachet a réorienté sa carrière vers le GT3. Saintéloc Racing est l’équipe qui lui fait confiance depuis ses débuts en GT. L’écurie stéphanoise dirigée par Sébastien Chétail et managée par Fred Thalamy a mis l’Isérois dans de bonnes conditions pour progresser. La saison 2018 lui a permis de se montrer et 2019 de confirmer. Malgré de bons résultats avec une victoire à Zandvoort en compagnie de Christopher Haase et un podium aujourd’hui sur le Nürburgring en Blancpain GT World Challenge Europe, l’avenir du jeune pilote de 26 ans n’est pas assuré. Son rêve ? Décrocher un contrat de pilote officiel en GT3, ce qu’il mériterait amplement chez Audi Sport customer racing au vu de ses performances. C’est pour lui la dernière étape à franchir.

Quel bilan tirez-vous jusqu’à présent ?

“Ma saison est ponctuée de hauts et de bas mais c’est plutôt encourageant car avec Christopher, nous sommes sur une bonne dynamique. La victoire décrochée à Zandvoort fait que nous sommes arrivés encore plus forts ici au Nürburgring. L’année passée, c’est au Nürburgring et à Budapest que nous avons a obtenu nos meilleurs résultats. La confiance est là mais la concurrence est rude.”

Vous estimez avoir franchi une nouvelle étape cette année ?

“Sur le plan de la performance, cela ne fait pas de doute. J’ai aussi gagné en confiance, ce qui se ressent sur la piste. L’équipe m’a beaucoup aidé à progresser. Notre équipage peut gagner des courses même si l’ouverture de la saison à Brands Hatch n’a pas été simple. Il ne faut pas se relâcher, la clé est le travail.”

C’est plus compliqué dans le championnat Endurance ?

“Là aussi, on a le package pour faire quelque chose de bien avec Steven (Palette) et Christopher (Haase). A Monza, sans une crevaison, la course était pour nous. Malheureusement, nous n’avions pas le rythme à Silverstone. C’était un peu mieux au Paul Ricard où nous avons terminé meilleure Audi. Les Total 24 Heures de Spa ont été un vrai calvaire avec une auto en panne dès les essais libres 2 et ce jusqu’à la première heure de course. On avait un équipage pour faire quelque chose en Pro-Am (avec Steven Palette, Pierre-Yves Paque et Michaël Blanchemain, ndlr). Nous sommes forcément tous les quatre déçus. C’est compliqué mentalement mais le point positif est que nous étions rapides tous les quatre.”

Vous voyez votre avenir en GT ?

“J’ai trouvé ma voie en GT mais il me manque encore un volant officiel. Comme je l’ai dit, c’est une année avec des hauts et des bas. J’ai la chance d’avoir des partenaires qui me suivent mais je n’ai pas la certitude de faire du sport auto en 2020. je travaille toute l’année, je montre des choses sur la piste et je fais tout pour que ça paie. Il faut garder en tête que cela peut mener à rien. A un moment, je dois gagner ma vie. Je ne vais rien lâcher sur et en dehors de la piste. Saintéloc Racing a fait des sacrifices pour moi. Le programme Endurance n’était pas prévu mais Seb (Chétail) a compris que cela me faisait plus de roulage. Cette saison, l’objectif principal reste le Sprint et l’Endurance m’apporte autre chose.”

Vous faites partie des pilotes qui sont arrivés assez tard en sport automobile…

“J’ai attaqué à 18 ans après le football et le rugby. Ma première course remonte à 2010 dans une Formule Renault. Je suis passé ensuite en VdeV et le volant Euroformula. J’ai remporté les deux championnats et la bourse de 60 000 euros (volant Euroformula) m’a permis de rouler en Formule 4 avant la Formule Renault et le LMP3. Maintenant, j’arrive à la fin d’un cycle et j’espère que cela va payer.”

Avoir Christopher Haase à vos côtés est un vrai plus ?

“C’est une vraie chance pour moi. Christopher va très vite et c’est un très bon prof pour les explications sachant qu’en piste il prend les bonnes décisions sans faire d’erreurs. Il m’a beaucoup aidé dans l’approche de la course, comment réagir en fonction des circonstances et le travail sur le pneumatique.”