Alexandre Coigny s’est blessé il y a maintenant trois semaines lors de la 4e manche de l’European Le Mans Series qui se disputait à Silverstone. Il a été percuté par le malheureux Nicolas Jamin (ORECA 07 #30 Duqueine Engineering) qui n’a rien pu faire. Le Suisse a alors dû déclarer forfait pour la manche WEC se disputant le lendemain. Un coup dur pour lui et l’équipe Cool Racing car cela représentait sa première course mondiale surtout que l’ORECA 07 #42 l’a emporté. Il est alors monté sur le podium en béquilles. Dimanche dernier, toujours indisponible pour la manche ELMS à Spa-Francorchamps, il est venu soutenir l’écurie en Belgique. Bien lui en a pris puisque le duo Nicolas Lapierre / Antonin Borgo a terminé 2e. Nous avons fait un point avec lui…
Le plus important, comment allez-vous ?
« Ca va ! Comme vous le savez, j’ai eu une fracture du bassin. J’ai dû être opéré parce j’avais quatre gros fragments d’os qui se baladaient dans le bassin. Le chirurgien n’a pas trop aimé la blague (rire). Donc, cela a été enlevé et je dois récupérer maintenant. Il faut laisser du temps à la « machine » pour se refaire et ce n’est pas encore complètement le cas. »
Que s’est-il passé lors de votre accident ?
« C’était au moment de la relance de la voiture de sécurité. Je voulais dépasser la Norma M30 #19 de M.Racing. Quand je me suis lancé, l’ORECA #28 IDEC Sport m’a fait l’intérieur, ce qui fait que je ne voulais pas fermer sur elle. Du coup, j’ai freiné, mais pas la LMP3 de M.Racing, ce qui fait que je me suis retrouvé à la même hauteur et dans l’angle mort de Laurent Millara. Il n’a rien pu faire, il a refermé sur moi de manière involontaire et il m’a mis en tête-à-queue, ce qui n’était pas très grave en soit. Malheureusement, derrière, l’ORECA #30 de Duqueine Engineering était masquée par deux GTE. Ces deux autos ont écarté pour m’éviter, mais pas la LMP2. Il s’est retrouvé en face de moi, il n’a rien pu faire. C’est la loi du sport, cela peut arriver, on le sait. Les conséquences sont un peu embêtantes, mais c’est ainsi… »
Comment avez-vous vécu la victoire de l’équipe, de votre voiture et de votre équipage à Silverstone en WEC ?
« J’ai beaucoup aimé car c’est ce que je voulais. C’était une sorte de récompense de la veille et de tout le travail que l’équipe accompli depuis des années. On a énormément travaillé et on arrive en rookie comme cela et, dès notre première course en WEC, nous gagnons ! Certes, j’aurais préféré être dans la voiture, mais comme je le dis souvent, nous sommes une équipe, je n’en suis pas un pilier, mais un maillon. Ce n’est pas parce que je ne suis pas là que l’équipe ne doit pas fonctionner. Nous avons fait ‘l’ascenseur émotionnel’ tout le week-end et c’est magique d’avoir fini comme cela. Il y a eu énormément d’émotions dans cette course…»
et de monter sur le podium…?
« Ça, j’ai adoré car je ne m’attendais pas à y aller ! C’était juste magique… Nous avons une belle équipe, nous vivons une belle aventure. Aujourd’hui (lire dimanche, ndlr), nous avons terminé 2e de la manche ELMS ici à Spa, nous ne savons pas où l’on va, mais on y va et nous faisons notre boulot du mieux que nous pouvons. »
Quand allez-vous revenir ?
« Je pense que, pour la manche WEC de Fuji, c’est compromis car ce n’est que dans deux semaines. Il faut être réaliste, je préfére revenir à 100% à Portimão que d’être à 50 % à Fuji ! De plus, le Japon, c’est sur un circuit que je ne connais pas. Nous arrivons en tête du championnat du monde LMP2 suite à notre victoire en Grande-Bretagne. Antonin et Nicolas vont pouvoir défendre ce qu’ils ont construit à Silverstone. Pour l’équipe, c’est important de pouvoir continuer sur cette lancée. Ce serait un peu égoïste de ma part de rouler alors que je ne suis pas à 100 %. Le Portugal, c’est dans un mois, cela me laisse du temps pour faire de la physio et revenir plus fort. J’ai 44 ans, je ne vais pas m’amuser à boiter toute ma vie parce que j’ai voulu refaire une course plus tôt que ce que je devais… »