Cool Racing est, comme toutes les équipes, touchée par la pandémie du Covid-19 qui s’étend sur toute la planète. Pourtant, le travail ne manque pas car la structure est impliquée en WEC, ELMS, Michelin Le Mans Cup, Ligier Cup et Ultimate Cup ! Confiné en Haute-Savoie où est basée l’écurie, son patron, Patrick Barbier est revenu pour vous sur les conséquences que va avoir cet arrêt brutal des compétitions de sport automobile ainsi que sur les débuts de Cool Racing en WEC !
Comment allez vous, vous et votre équipe ?
« Pour ma part, tout va bien, je vis confiné et je fais attention. Pour ce qui est de Cool Racing, ça va aussi car nous n’avons pas de cas de Coronavirus chez nous. Nous avons juste eu le cas avéré d’un free-lance qui est resté confiné chez lui. Il s’en est sorti, il n’a pas eu de souci, c’est la bonne nouvelle. En dehors de lui, tout le monde est épargné et on s’en réjouit. »
Selon vous, quelles sont ou quelles vont être les conséquences pour Cool Racing au niveau emploi et financier ?
« Au niveau des employés, nous avons malheureusement dû les mettre en chômage partiel. Je dirais que c’est un moindre mal car ils touchent 84% de leur salaire, mais ils ont au moins cette garantie là. Par contre, pour les free-lances avec qui nous travaillons depuis de nombreuses années, ils sont aussi confinés chez eux, mais, malheureusement, ils n’ont pas de revenus ! Ils ont tous montés un dossier pour obtenir l’aide gouvernementale de 1500 euros, ils sont désormais dans l’attente de réponse.
Pour ce qui est du financier pour Cool Racing, on gère au jour le jour pour éviter de dépenser de l’argent, conserver de la trésorerie, et on jongle le plus possible. Nous avons fait appel au fond qui a été mis en place par l’Etat, cela nous donne un peu d’oxygène et nous permet d’avoir un peu plus de visibilité dans le temps. Cependant, une chose est sûre : la situation actuelle ne doit pas durer toute l’année. Je ne vois pas de solution à repousser de mois en mois. Je dirais que jusqu’à l’été, on tiendra. L’automne, peut être, mais passer l’hiver sans avoir fait de course en 2020 sera compliqué…»
Comment voyez-vous la reprise ?
« On peut espérer que cela reprenne, mais tout sera une questions de disponibilité des circuits. Tout va être concentré sur trois mois et demi après les dernières annonces. On devrait repartir au moment de septembre jusqu’à novembre. Peut être que dans certains pays, ce sera mi-août, mais on ne sait pas encore. Nous savons que nous allons avoir besoin d’une organisation « tirée au couteau » car ce sera tous les week-ends avec le WEC, l’ELMS, la Michelin Le Mans Cup et l’Ultimate Cup Series dont on n’a pas encore le calendrier. Il va falloir que les machines tiennent, tout comme les hommes. Ce sera donc une période tendue. En termes de calendrier, on ne peut pas trop de s’avancer. Que va devenir le Castellet ELMS au mois de juillet ? Comment va ensuite se passer l’enchaînement des courses ? Que va-t-il se passer ? Nous n’avons que des incertitudes et pas de réponse, mais toutes les équipes savent que personne ne peut nous en apporter à l’heure actuelle. Nous ne contactons même pas les organisateurs car ils n’ont pas plus d’infos à nous donner. Tous les plans qu’ils ont établis jusqu’à maintenant, ils ont été obligés de les modifier. Il n’y a que les décisions gouvernementales qui nous donneront des certitudes quant à l’organisation de manifestations et la tenue des championnats. »
Le fait d’avoir décalé les 24 Heures du Mans les 19 et 20 septembre, qu’est ce que cela change pour Cool Racing ?
« Notre plus gros problème est de ne plus avoir la Journée Test. Il ne faut pas oublier qu’Alex (Coigny) et Antonin (Borga) sont débutants au Mans, c’est un handicap. Nous avons prévu des journées de roulage dès que les circuits vont rouvrir, mais nous n’avons pas de garanties. Nous n’avons plus roulé depuis février, il va falloir remettre toute la machine en route, que les pilotes reprennent leurs marques, qu’ils se remettent mentalement dans la course et je pense que cela va être compliqué. Au niveau gestion team, on décale de trois mois,ce qui était prévu en juin est remis au mois de septembre. Ce qui nous inquiète le plus, c’est le roulage ! »
Au niveau plus sportif, pouvez-vous nous faire un bilan de votre première saison de WEC ?
« Je dirais que nous sommes satisfaits de cette première expérience. Nous avons gagné une manche (celle de Silverstone, ndlr) et signé deux pole positions. Nous sommes toujours en apprentissage, nous avons un manque d’expérience à ce niveau, c’est clair, mais pour une première saison, c’est positif. Nous savons que nous devons progresser, qu’il y a des choses à améliorer partout. Au fur et à mesure, les choses se mettent en place ! »
L’ORECA 07 Cool Racing n’était pas sur la liste des engagés pour les 1000 Miles de Sebring. Quelle en est la raison ?
« Alex Coigny avait des impératifs, déjà prévus, de son côté. Ensuite, le changement entre São Paulo et Austin handicapait Antonin. Il avait prévu une grosse opération au Brésil, avec pas mal d’invités, des fonds déjà avancés. Financièrement, c’était devenu difficile ! »
Vous aviez parlé à un moment donné d’une seconde ORECA 07 en ELMS, mais elle n’apparait pas sur la liste des engagés…
« Il est vrai qu’on en avait parlé. Nous avions mis cela dans la case des possibilités. Nous avons réalisé qu’on devait finir le WEC et il aurait, en plus, fallu qu’on ait deux LMP2 en ELMS. Trois voitures de ce type à gérer sur deux championnats différents, on s’est dit que cela arrivait trop tôt dans le temps, surtout par rapport au manque d’expérience de l’équipe. Nous avons donc trouvé cela trop précipité surtout avec les 24 Heures du Mans à organiser ! Nous ne voulions pas mettre en danger les programmes en place pour faire une voiture supplémentaire… »