Vincent Capillaire dispute cette année l’European Le Mans Series sur la Ligier JS P320 LMP3 #9 de Graff. Il encadre Arnold et Maxime Robin, permettant ainsi d’y associer les couleurs SO24 et de créer le premier équipage 100 % sarthois en ELMS. De plus, Vincent Capillaire va disputer ses 7e 24 Heures du Mans en septembre…
Quel est votre bilan de votre début de saison ?
« Un très bon bilan avec une 5e place au Castellet et une 4e à Spa qui récompensent le beau travail de préparation de mes coéquipiers. Il ne faut pas oublier que ce sont leurs premières courses en ELMS. On a vu l’arrivée à deux reprises, ils ont pris de l’expérience et deux places dans le Top 5 sont de bons résultats. Nous savons que nous devons encore gagner sur la performance pure, mais le tableau de marche est pour le moment respecté. »
Les frères Robin que vous encadrez, comment se comportent-ils, comment progressent-ils ?
« Sur la préparation en dehors des circuits, ils ont énormément évolué. Je suis très content de leur approche des courses, de leur préparation physique où ils ont bien suivi le programme que je leur ai proposé. On voit clairement les résultats maintenant et je dirais même que nous sommes un peu en avance sur le prévisionnel d’objectifs ! »
Sur quel point doivent-ils encore s’améliorer ?
« Leur prise d’expérience en sport automobile, ils en ont, mais pas à ce niveau là. Ils intègrent des choses au fur et à mesure et cela suit son cours. Après ce sont des détails, il n’y a plus de « gros chapitres », on a déjà balayé les fondamentaux. Cela se consolide, on commence à franchir les étapes suivantes : savoir bien gérer une moyenne de relais, lire le trafic, comprendre l’évolution de la piste. Si un jour ils veulent faire les 24 Heures du Mans, ce sont des choses sur lesquelles il faudra être sensible et lucide. Je ne leur charge pas trop la tête encore sur la partie mise au point de l’auto même si, sur certains élements, je peux leur faire confiance pour tester certaines choses. »
Le but est de les emmener en LMP2 et ensuite aux 24 Heures du Mans ?
« Oui, c’est l’ambition. Arriver à les former pour qu’un jour ils soient prêts à disputer les 24 Heures du Mans ! »
Vous roulez en LMP3 en ELMS cette année, quel est votre regard sur cette catégorie ?
« Je pense qu’il y a un super niveau. Il n’y a pas de gentleman inexpérimenté, il y a même quelques Bronze à la limite du Silver. Cela donne de belles performances avec des pilotes très rapides devant. »
On est sur une nouvelle génération de LMP3 cette année avec 40/50 chevaux de plus. La différence est-elle flagrante ou pas tant que cela ?
« Objectivement, nous n’avons pas un gain de puissance énorme, mais cela permet d’être un petit peu plus facile dans le trafic par rapport aux GT. C’était un des principaux enjeux. Cela a un peu redistribué les cartes car je pense que entre la Ligier et la Duqueine, en vitesse de pointes, elles font jeu égal. Cela a quand même un peu redistribué la balance de l’auto sur le plan aéro et même mécanique car l’aéro et les amortisseurs ont changé sur la Ligier. »
Le gros événement arrive avec les 24 Heures du Mans où vous retrouverez l’ORECA 07 #39 LMP2…
« Nous retournerons d’abord au Castellet pour une course qui se terminera de nuit et cela m’intéresse en vue de préparer Le Mans. J’ai déjà Le Mans présent dans ma préparation et mes entraînements au quotidien. Ce seront des 24 Heures du Mans particulières. Nous aurons la chance d’y être, la passion et le sport sont là. Avec So24, on sera présent et les gens, qui auront la chance d’y assister, seront un peu privilégiés (interview réalisée avant l’annonce du huis clos, ndlr). L’ambition sportive reste présente et forte et je m’y prépare du mieux possible. Le plateau LMP2 est juste génial, on ne pouvait pas rêver mieux ! La compétition sera très relevée, c’est génial. En tout cas, je tiens à remercier Graff et So24 de me permettre de disputer à nouveau les 24 Heures du Mans ! »
Remonter sur le podium du Mans comme en 2018 reste l’objectif ?
« Le but est d’avoir un niveau de préparation au moins égal si ce n’est supérieur en amont et après Le Mans décide ! »
En quoi cette édition sera différente ?
« Il n’y aura déjà pas de public, c’était notre soutien et les spectateurs créent l’effervescence à travers la Parade ou le Pesage. Sur l’aspect purement sportif en piste, les températures peuvent jouer un rôle important. On peut avoir les mêmes à travers un été indien, mais aussi des températures bien plus basses notamment la nuit. On aura un temps de pilotage de nuit plus important. Le plateau va jouer aussi car il y a 23 GTE Am, ce qui fera plus de GT à dépasser. Il faudra tenir compte de tous ces paramètres avec une petite semaine qui sera hyper rythmée. Il ne faudra pas faire de bêtises en essais, engranger les bonnes informations et être prêt le samedi. L’équipe technique va devoir s’accrocher car, entre la fin des essais et le début de course, il sera nécessaire de bien anticiper car il y aura peu de temps pour reconfigurer les voitures. Il ne faudra pas que les mécaniciens soient trop fatigués. C’est là que l’on verra la valeur des équipes à travers leur préparation et leur anticipation. Comme toujours le facteur humain au Mans sera très important. »