Tout le monde connaît Hubert Haupt, le pilote qui a longtemps roulé pour Black Falcon et qui dirige maintenant Haupt Racing Team. Depuis l’été dernier, l’écurie allemande fait rouler des Mercedes-AMG GT3 en GT World Challenge Europe (Endurance) et Nürburgring Endurance Series. Le DTM vient s’ajouter à la liste cette année.
Fidèle au Roock Racing à la fin des années 90, Hubert Haupt compte une participation aux 24 Heures du Mans 1999 sur une Porsche 911 GT2. Le triple vainqueur des 24 Heures de Dubai a longtemps roulé sa bosse sur le continent américain, toujours chez Roock Racing. Entrepreneur à succès dans l’immobilier, Hubert Haupt a lancé son équipe l’été dernier en pleine crise sanitaire.
Soutenu par Mercedes-AMG, le team allemand qui va disposer d’une nouvelle base près du Nürburgring, met les moyens humains pour briller. Avec Maro Engel, Luca Stolz et Vincent Abril dans le baquet, Sean Paul Breslin à la tête de l’équipe, et Renaud Dufour en ingénieur, HRT a de quoi briller. Hubert Haupt a conscience du développement rapide de sa structure qui pourrait aller jusqu’au Mans en fonction des opportunités.
Haupt Racing Team prend une nouvelle dimension cette saison ?
“Avec toutes les restrictions, l’hiver n’a pas été simple à gérer. Après les 24 Heures de Dubai en janvier, nous disputons notre deuxième course de l’année à Monza. Toute l’équipe a beaucoup travaillé en amont. Haupt Racing Team reste une équipe très jeune qui prend part à trois championnats cette saison. C’est important de prendre un bon départ. La compagnie grandit, elle se développe.”
Vous avez de sérieux atouts en GT World Challenge Europe…
“Nous avons des équipages pour briller dans les trois championnats. Le package global est très bon. Le championnat GT World Challenge Europe est très relevé. C’est très facile d’être malchanceux durant la qualification sachant que la Mercedes n’est pas la voiture la plus rapide. Il faut prendre un maximum de points en Pro et en Silver. Avec aucun point marqué à Imola lors de l’ouverture de la saison 2020, le championnat était déjà compromis.”
Quelles sont les envies de l’équipe dans les prochaines années ?
“Monter une équipe comme celle-ci demande beaucoup d’investissement. On doit encore la développer tout en étant prudent avec ce qu’il y a derrière. Mon but n’est pas de financer chaque saison. L’équipe est très professionnelle avec un bon soutien de Mercedes-AMG. En un an, nous avons beaucoup appris et accumulé d’expérience. Le futur doit passer par de la compétition-client en GT3. Le GT4 ne fait pas partie des options à ce jour.”
Il y a 20 ans, vous rouliez en DTM sur une Opel. Vingt ans plus tard, vous y revenez en tant qu’équipe. Quel est votre regard sur ce nouveau DTM ?
“J’ai pris beaucoup de plaisir à rouler pour Audi et Opel. Le DTM se réinvente cette année avec un plan de développement très ambitieux. La série est très populaire en Allemagne, les retombées sont importantes. C’est aussi une chance pour les jeunes pilotes qui ne peuvent pas aller en Formule 1 de se montrer.”
Vous êtes confiant sur la Balance de Performance ?
“Je pense que le début ne va pas être simple. SRO et le Nürburgring ont de nombreuses années d’expérience derrière eux. On sait que la BOP est aussi politique. Avec six ou sept Mercedes-AMG GT3, il n’est pas possible d’aller lentement. Une marque avec une ou deux voitures peut cacher une partie de sa performance. Mon sentiment est de tout montrer car j’estime que c’est plus équitable pour tout le monde. Tout le monde va se chercher sur les premières courses. 2021 est une année d’apprentissage.”
Vous avez déjà une idée sur le moyen terme ? Le prototype fait partie des pistes ?
“A ce jour, nous restons focalisés sur la catégorie GT3. Nous évaluons différents championnats pour l’avenir et le LMP2 fait partie des réflexions. On verra ce qui va se passer car le LMDh va arriver. Pour 2022, nous déciderons en septembre. Aller au Mans en GT3 serait fantastique et je pense que ce serait la meilleure option.”
Les idées ne manquent donc pas…
“Nous avons beaucoup d’idées, mais nous voulons la qualité. Trop se disperser n’est pas bon. A un moment, il faut savoir dire non. Actuellement, on ne peut pas dire oui à une troisième auto car nous ne sommes pas encore suffisamment structurés pour cela.”