Philippe Sinault (Alpine Endurance Team) : “Ne pas surréagir !”

#36 ALPINE ELF MATMUT (FRA) ALPINE A480 – GIBSON HYPERCAR - ANDRE NEGRAO (BRA) / MATTHIEU VAXIVIERE (FRA) / NICOLAS LAPIERRE (FRA)

Pour Alpine Endurance Team, cette saison 2021 est importante. Elle permet à l’équipe de Philippe Sinault de jouer dans la cour des grands pour la victoire au général. Avec la BOP mise en place par l’ACO et la FIA, le titre mondial et la victoire aux 24 Heures du Mans face à Toyota (et Glickenhaus à partir de Portimao) sont dans tous les esprits.

L’Alpine A480, conçue par ORECA, affronte ce week-end les nouvelles Toyota GR010 HYBRID en WEC à Spa. A l’issue du Prologue, soit avant le début du meeting, la LMP2 engagée par Signatech-Alpine en 2020 aurait certainement été mieux placée dans la hiérarchie que l’A480 de Nicolas Lapierre, Matthieu Vaxiviere et André Negrao. N’y voyez pas là le moindre problème de fiabilité mais une Balance de Performance que l’on peut qualifier pour le moment de “Balance Out of Performance” avec des Hypercars qui sont derrière des LMP2. La FIA et l’ACO vont profiter des données récoltées durant le Prologue pour faire des ajustements. Si jusqu’à maintenant, personne n’a élevé la voix, il ne faudrait pas que la situation actuelle dure trop longtemps.

“Bien entendu, il y a des interrogations et des questions”, a déclaré Philippe Sinault à Endurance-Info. “C’est la première fois qu’on jette le tout en piste. Actuellement, nous sommes encore dans le gros oeuvre sachant qu’il faut bien commencer un jour.”

Avec une Alpine A480 qui a tourné en 2:05.230 en guise de meilleur temps contre un 2:04.168 à la plus rapide des LMP2, il y a un manque. “Je ne suis pas vraiment surpris de la situation”, explique Philippe Sinault. “Nous avions rapidement identifié que les chronos iraient dans ce sens. L’équipe a une LMP2 pour comparer.” La structure berruyère fait rouler l’Oreca 07 alignée sous la bannière Richard Mille Racing.

“Il ne faut surtout pas surréagir”, poursuit le patron d’équipe. “Il y a maintenant suffisamment d’éléments pour faire des comparaisons. Ce que nous avons est assez proche de la réalité. L’exercice de style est compliqué. C’est la première fois que nous avons un cadre imposé par la FIA, la première fois qu’une BOP est en place. Nous avons passé deux jours à rester dans les bonnes fenêtres.”

Durant les deux journées de roulage, l’A480 n’a pas rencontré le moindre problème de fiabilité.

“Il est vrai que les chronos sont perturbants”, souligne Philippe Sinault. “Il y a un curseur à remettre pour retrouver une certaine logique. La difficulté est de se dire qu’au soir du Prologue, nous abordons une nouvelle ère de l’Endurance. Il faut accepter que Spa serve de variable d’ajustement. C’est un vrai chantier à travailler. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas que ça dure. Je fais confiance aux différentes parties pour ajuster le tout.”