Des crevaisons à répétition au Paul Ricard…

Depuis l’ouverture de la saison Fanatec GT World Challenge Europe Powered by AWS, les crevaisons se succèdent. On l’a clairement vu à Monza sur une piste séchante avec des autos montées en pluie et au Paul Ricard avec le clan Mercedes durement touché par les crevaisons.

Faut-il y voir là des pneus Pirelli, manufacturier unique de la série, en délicatesse ? Depuis 2020, le P Zero DHE, évolution du DHD2, équipe toutes les GT3 avec des pneus typés compétition-client, l’objectif du manufacturier italien étant de fournir une gomme qui convient la mieux aux différents constructeurs. En GT3, pas de développement en cours de saison, une seule gamme qui comprend un pneu slick et un pneu pluie. 

Alors, à quoi sont dues les crevaisons ? Du côté des équipes, on montre du doigt le pneumatique. Des pilotes nous ont confié à Monza ne pas trop savoir à quoi s’attendre en partant avec des pneus neufs avec des écarts de performance selon les trains. Au Paul Ricard, les équipes ont ajusté leurs réglages pour réduire la pression sur les charges élevées infligées à l’avant gauche, principalement à Signes au bout de la longue ligne droite du Mistral. 

Matteo Braga, manager des activités circuit de Pirelli, donne son sentiment sur les crevaisons rencontrées au Paul Ricard. « Certaines crevaisons sont dues à des contacts et sur une voiture en particulier », a déclaré Matteo Braga à Endurance-Info. « Le problème provenait d’un passage de roue endommagé. Nous ne sommes pas dans une situation critique. Le pneu est identique à celui de 2020 dans un championnat où le niveau de compétitivité très relevé. Les équipes optimisent leurs réglages car tout le monde est à l’attaque du début à la fin. Ce qu’on voit le vendredi n’a pas forcément la même image le samedi. Il peut aussi y avoir une trop grande sollicitation du pneumatique. Selon la marque, vous compensez là où vous perdez. Si vous manquez de vitesse de pointe, les réglages auront une influence dans les virages et les pneus sont en première ligne. C’est peut-être cela qui a poussé quelques équipes au-delà de la limite. » 

Haupt Racing Team connaît bien ce phénomène des crevaisons. Vincent Abril a perdu pied avec la tête aux 1000 km du Paul Ricard dès le début de course après une crevaison. Maro Engel, coéquipier du Monégasque dans la Mercedes-AMG GT3 #4, a expliqué que HRT avait augmenté la pression des pneus pour tenter d’éviter d’autres problèmes, ce qui a repoussé la Mercedes en dehors de sa fenêtre optimale. 

« Nous savons que le Paul Ricard est une piste qui peut être difficile pour les pneus, ce qui fait nous roulons déjà avec une pression assez haute », a confié Maro Engel à Sportscar365. « Le souci est que quand vous roulez encore plus haut, ce n’est pas idéal pour la performance. C’est le seul moyen de passer un relais avec les pneus. Nous pensions avoir pris toutes nos précautions avant la course, mais nous avons tout de même crevé. Cela se produit au Paul Ricard, qui est une piste où le pneu subit beaucoup de pression. D’une certaine manière, il semble que nous ayons un problème évident avec la charge dans le pneu avant gauche » 

Haupt Racing Team, AKKA-ASP, SPS automotive-performance et Toksport WRT font partie des équipes roulant en Mercedes-AMG GT3 qui ont crevé. « Il est clair que c’est arrivé à beaucoup d’équipes différentes », a précisé Engel.  « Chaque équipe a géré sa configuration en prenant des précautions. Pour nous, avant la course, rien n’indiquait que ce serait un problème, mais cela nous a frappé immédiatement dans le premier relais. Je pense qu’il y a un problème sous-jacent à ce niveau. Il est important de travailler avec Pirelli pour le comprendre et le résoudre. En tant que pilote, vous devez passer sur les vibreurs car dans le cas contraire, vous pourriez aussi bien ne pas commencer la course car vous ne serez pas à quelques dixièmes, mais à quelques secondes. La seule chose que nous pouvions faire au niveau des réglages était d’augmenter les pressions. »