Depuis la fin de son programme DTM avec Audi, Adrien Tambay n’a pas pu rebondir sur une saison complète. On l’a vu épisodiquement chez Strakka Racing en GT3, Inter Europol Competition en LMP2 et Cool Racing en GT4. Ses activités de consultant F1 pour la radio RMC ont aussi ralenti ses envies de compétition à plein temps. Son planning de consultant va lui laisser plus de temps cette année pour se consacrer à son rôle de pilote.
2020 va passer par le Championnat de France FFSA GT chez Saintéloc Racing avec Cyril Saleilles. On le verra également pour la première fois aux 24 Heures du Mans où il est attendu sur une LMP2 alignée par Eurointernational avec deux coéquipiers qui restent à être annoncés.
La saison 2020 est celle du renouveau pour vous ?
“Je n’ai jamais cessé de travailler mais mon rôle de consultant F1 à la radio me prenait beaucoup de temps, à savoir 22 week-ends par an. Je ne pouvais donc pas monter n’importe quel programme à cause du timing. Je vais avoir plus de temps libre cette année, ce qui m’a permis de me remettre au travail. C’est un mal pour un bien. Je continue à travailler pour mettre en place deux autres programmes qui ne sont pas encore finalisés.”
Vous allez rouler pour Eurointernational au Mans. Comment se sont noués les contacts ?
“J’ai roulé pour l’équipe d’Antonio Ferrari en Formule BMW en Allemagne. A côté de cela, je suis allé rouler à Indianapolis dans cette même série en ouverture de la Formule 1. C’était pour Antonio Ferrari. Le contact était bien passé dès le début entre nous et la collaboration s’est ensuite poursuivie à Road America et lors de la finale mondiale. On s’apprécie mutuellement et Antonio avait dans un coin de sa tête l’objectif de me faire rouler à nouveau. Je suis très content et fier de rouler pour Eurointernational au Mans.”
Les 24 Heures du Mans ont toujours fait partie de vos objectifs ?
“C’était forcément un objectif mais il fallait trouver la bonne opportunité pour mettre un pied au Mans. Lorsque j’étais en DTM chez Audi Sport, j’ai failli basculer une année sur le progamme Audi au Mans pour la troisième auto mais cela ne s’est pas fait. J’ai toujours regardé les 24 Heures du Mans et j’ai toujours su que j’allais y participer un jour mais la question était de savoir quand. J’ai eu la chance de disputer le Rallye Monte Carlo et de rouler dans les rues de Monaco. Maintenant, c’est Le Mans et Le Mans est un mythe. Tous les pilotes ont envie de faire Le Mans un jour ou l’autre.”
Le Mans, pour vous, c’est le prototype ?
“Je n’ai pas spécialement envie de regarder dans mes rétroviseurs toutes les cinq secondes. Je pense que si j’avais dû faire Le Mans en GT, ça aurait été pour un constructeur. Là, j’ai l’opportunité de rouler dans une LMP2 avec de l’aéro. J’ai toujours roulé avec des autos ayant de l’aéro.”
Pour vous, le timing est bon avec l’arrivée du LMDh ?
“Exactement ! L’arrivée conjuguée des classes ‘Le Mans Hypercar’ et LMDh offrent de nouvelles possibilités. L’Endurance est une discipline qui me plaît. Je suis passé tout près de rouler pour Alpine dans le passé et je sais que si je veux continuer en Endurance, il faut que j’ai fait Le Mans au moins une fois et que j’y roule bien.”
Votre père vous a parlé du Mans ?
“Il y a maintenant pas mal d’années, mon père m’avait dit ‘tout sauf Le Mans’ (rires). A son époque, c’était dangereux et il y avait pas mal de pilotes pas au niveau. Maintenant, les choses ont bien évolué et les gentlemen savent rouler. Il est très content pour moi surtout qu’il a pris beaucoup de plaisir au Mans même s’il n’a pas été très chanceux.”
Vous allez aussi retrouver le FFSA GT sur une Audi R8 LMS GT4/Saintéloc Racing avec Cyril Saleilles. Un challenge différent de ce que vous avez connu dans le passé ?
“Je prends beaucoup de plaisir à rouler avec Cyril avec qui je m’entends très bien. On partage des moments de rigolade une fois le travail terminé. On passe de Cool Racing à Saintéloc Racing qui aligne plusieurs Audi. C’est important pour Cyril d’avoir une référence avec d’autres pilotes de la même équipe. Là, il aura des Am à ses côtés pour s’étalonner. Je connais aussi très bien Saintéloc Racing qui fait partie des références. Il y a des vraies personnes du sport auto dans cette équipe. Cela me permet aussi de garder un pied en France, ce que je n’avais pas en partant en DTM.”