A tout juste 30 ans, Adrien Tambay fait son retour sur le devant de la scène. Le Parisien retrouve Audi sur un double programme GT3 et GT4, lui qui a roulé pendant cinq ans pour la marque allemande en DTM. Après un passage à vide, Adrien Tambay a trouvé refuge chez Saintéloc Racing pour son plus grand plaisir. La partie GT3 passe par le GT World Challenge Europe (Endurance) avec Christopher Haase et Alexandre Cougnaud. Pour le GT4, l’ancien pilote officiel Audi apporte toute son expérience à Cyril Saleilles. Le renouveau de l’Endurance, qui pointe le bout de son nez avec l’Hypercar, est le timing parfait pour le Français qui vise une place dans un prototype.
L’ouverture de la saison GT3 s’est soldée par un abandon prématuré à Monza. Place ce week-end au deuxième meeting FFSA GT à Magny-Cours. Avant le meeting nivernais, Adrien Tambay s’est confié à Endurance-Info sur sa vie actuelle, ses envies pour le futur et sa traversée du désert.
Quel bilan tirez-vous de Monza ?
“Il y a du négatif et du positif. Malheureusement, je n’ai pas fait un seul tour en course. Alex a été victime d’un accrochage que l’on peut qualifier d’incident de course. Cela fait partie des courses d’endurance. Pour ma part, j’ai pu confirmer ma bonne forme des essais hivernaux. Le meilleur temps en essais pré-qualificatifs était important pour moi car cela rassure. En qualif’, comme beaucoup, je n’ai pas eu un tour clair. Monza est de toute façon le circuit le moins adapté à l’Audi R8 LMS GT3. Je fais tout mon possible pour aider Alex qui découvre le monde du GT.”
Poursuivre avec Saintéloc Racing était important pour vous ?
“Je connais l’équipe depuis très longtemps pour y avoir roulé ponctuellement en GT3 et pour la deuxième année en GT4. Je connais Sébastien Chetail depuis très longtemps. Nous roulions pour la même équipe en karting. J’avais 13 ans et lui roulait en KZ. Il y a eu ensuite le Trophée Andros puis le Rallye Monte Carlo. Tout cela est grâce à Seb. Je suis comme à la maison chez Saintéloc Racing. Il y avait une volonté commune de faire quelque chose ensemble depuis longtemps. Nous avons Sébastien Breuil avec nous pour la partie technique même si c’est triste d’avoir perdu Fred Thalamy. 2021 est une année très importante pour moi.”
Cela vous permet de mieux appréhender le futur ?
“J’avais besoin de cette opportunité de disputer une saison complète en GT3 pour ancrer ce que j’ai fait en DTM. Il fallait acter que j’étais compétitif dans une GT3. Il faut sans arrêt prouver qu’on est dans le coup. Quand tu t’amuses dans un environnement compétent et agréable, c’est plus facile d’être rapide.”
Vous avez évolué depuis le DTM ?
“Ma trajectoire est spéciale avec des hauts et des bas. Je suis plus un pilote plus complet qu’en 2012 avec une maturité différente. J’ai changé et compris certaines choses dans mes objectifs de carrière. J’ai besoin de partager avec des gens. En roulant seul, j’ai été élevé à la sauce égoïste. D’un point de vue du package global, j’estime être plus complet pour intéresser un constructeur. En passant cinq ans en DTM, ta vue du sport auto est quelque peu biaisée. J’avais besoin de temps pour réfléchir à ma motivation. J’ai pris un bol d’air sur les perspectives de vie, ce qui a été très positif. J’ai commis des erreurs de jeunesse qui ne se reproduiront pas.”
Vous avez roulé en LMP2. L’arrivée de la catégorie Hypercar est taillée pour vous…
“A ce jour, j’ai préféré le GT3 au LMP2. C’est important pour moi de compléter mon CV avec du GT3. Je n’ai plus rien à prouver dans une voiture avec de l’aéro. La catégorie GT3 est très relevée avec beaucoup de voitures et de très bons pilotes.”
Rouler en GT4 est aussi du plaisir ?
“Il y a quelques années, je ne suis pas certain que j’aurais dit oui. Au fil du temps, j’ai appris à apprécier les choses différemment. J’en tire beaucoup de positif. La catégorie GT4 m’a permis de me remettre le pied à l’étrier et d’exister. L’entente avec Cyril et les autres pilotes est très bonne. Je retrouve les premières heures de ma carrière sans le côté négatif. Il y a une saine émulation entre les différents pilotes. Le challenge de rouler en GT4 est aussi dur qu’en GT3. Il ne faut pas croire que c’est évident de s’y faire une place.”