Les quelques piges d’Adrien Tambay chez Saintéloc Racing ne lui avaient pas permis de se faire une idée bien précise de la catégorie GT3. Sans volant en DTM chez Audi Sport depuis la réduction des effectifs, le jeune pilote de 27 ans a passé cinq saisons dans le championnat allemand. 2017 a été une année sans pour le sudiste qui fait son retour aux affaires cette année sur une Mercedes-AMG GT3 du Strakka Racing en Blancpain GT Series Endurance. De quoi se remettre dans le bain avant pourquoi pas de voir plus haut.
Comment se passe l’adaptation en GT3 ?
“Je n’avais pas d’expérience dans la Mercedes-AMG GT3 avant d’arriver à Monza. A Silverstone, j’avais deux nouveaux coéquipiers avec Thomas (Jäger) et Oliver (Rowland). Par chance, Thomas a beaucoup roulé pour le développement initial de l’auto. Quant à Oliver, il n’avait pas la moindre expérience en GT mais on connaît son talent. Tout cela fait que nous ne sommes pas à 100%. La Blancpain GT Series demande une bonne habitude car on fait face à des pilotes qui sont là depuis longtemps.”
Vous êtes confirmé sur toute la saison ?
“L’idée est clairement de rouler pour le Strakka Racing à plein temps. Je suis à leur disposition. Nick (Leventis) a bien l’intention de me conserver. J’espère avoir la chance de rouler aux Total 24 Heures de Spa en juillet.”
La piste GT3 était la seule ?
“J’ai travaillé différents dossiers durant l’hiver, aussi bien aux Etats-Unis qu’au Japon. Malheureusement, il n’y a pas eu de concrétisation. Je prends beaucoup de plaisir à rouler en GT3 au sein d’un championnat très professionnel. Bien entendu, l’approche est différente de ce que j’ai connu dans le passé en DTM. Je retrouve le plaisir de piloter même si la catégorie est encore nouvelle pour moi. Je dois partager l’auto, ce qui rend le travail moins égoïste. C’est un travail d’équipe, ce qui me plaît beaucoup. Il faut échanger, partager et faire des compromis car il faut que la voiture convienne aux trois pilotes.”
2017 a été un passage à vide ?
“Je voulais tout couper en 2017 en prenant une année sabbatique. Je n’ai pas du tout roulé à l’exception d’un test en Lamborghini Huracan GT3 fin 2017 à Hockenheim. Après le DTM, je ne savais pas si j’allais continuer ma carrière. J’ai compris que le sport auto ne se limitait pas à ce championnat. Il fallait que je roule à nouveau et les conditions étaient réunies pour le faire avec Strakka Racing.”
Une Mercedes-AMG GT3 est tout de même bien loin d’une Audi RS 5 DTM…
“J’ai toujours aimé les autos avec beaucoup d’aéro et de puissance. Le DTM aide à m’adapter aux autres disciplines. J’espère un jour avoir la chance de piloter un prototype. J’avais un peu d’appréhension en arrivant en GT3 mais les chronos sont bons. Je prends beaucoup de plaisir à chaque fois que je monte dans l’auto. Le pilotage d’une GT3 est différent de celui d’une auto DTM, mais avec 50 autos d’une même catégorie, le plaisir est là.”
Les 24 Heures du Mans font partie des envies à l’avenir ?
“Je regarde depuis quelques années à y participer mais c’était peu compatible avec un programme DTM. Je suis prêt à étudier les différentes opportunités. Mener deux programmes de front n’était pas évident.”