Avec treize autos aux 24 Heures du Mans, AF Corse s’occupe de 21% du plateau. AF Corse, Cetilar Racing, Spirit of Race, MR Racing, Luzich Racing, Iron Lynx et Red River Sport sont autant d’équipes soutenues par la structure italienne. Loin d’être un rouleau compresseur, AF Corse a su se développer tout en gardant un côté convivial et même familial.
Chez AF Corse, pas de superflu, on ne s’embête pas avec des communiqués de presse qui vantent les résultats de l’équipe. On pourrait presque dire qu’à Piacenza, on aime le secret. Amato Ferrari, qui n’a aucun lien de parenté avec le constructeur, n’est pas demandeur d’interviews et on dirait même que ça le gêne. Pourtant, vous pouvez lui envoyer un message ou un mail, vous aurez une réponse. Vous ne trouverez pas une seule personne dans le paddock pour dire du mal du patron d’AF Corse. Vous le croisez un jour à Abu Dhabi, le lendemain à Bahrain et dans la foulée au Japon.
Amato Ferrari reçoit cette année le trophée Spirit of Le Mans. Une récompense amplement méritée…
François Perrodo, qui roule pour AF Corse, dresse un portrait pour le moins flatteur du patron d’équipe : “Amato fait partie des personnes qui ont une franchise et une loyauté sans faille. C’est l’une des rencontres les plus exceptionnelles dans ma vie, un peu à l’image d’un Manu Collard. Même avec le temps, je n’ai toujours pas compris comment il faisait pour tout gérer. Il répond tout de suite aux messages, peu importe l’heure et le décalage horaire. Il est toujours prêt à défendre les intérêts de l’équipe.”
Le pilote AF Corse a pourtant connu une mésaventure aux 24 Heures de Daytona 2015 avec un accident en début de course alors qu’il partageait son volant avec, excusez du peu, Gianmaria Bruni, Tonu Vilander et Manu Collard : “Amato ne m’en a jamais voulu. Pour lui, la vie continue et l’essentiel est bien là. Il est à fond derrière ses pilotes. Amato dirige tout de même la plus belle équipe de voitures de sport au monde. Quand tu roules pour AF Corse, tu n’es jamais lésé même si tu es en Am. Il est aux antipodes de ce qu’on peut imaginer quand on roule pour une marque comme Ferrari. Tout le budget va dans l’art de la course, les voitures et ça se voit dans les résultats.”
Avant de diriger AF Corse, Amato Ferrari a fait rouler des Renault et des Peugeot. Plutôt original quand on est italien et qu’on s’appelle Ferrari. En 1993, on le retrouve en Championnat d’Italie de Supertourisme sur une 405 MI16 du Junior Team. Il croise le fer avec les Ravaglia, Giovanardi, Cecotto, Capello, Capelli et Tarquini. Neuf ans plus tard, il lance AF Corse et s’occupe du championnat Maserati Trofeo avant de prendre en charge l’engagement des premières MC12 en FIA GT.
L’aventure avec Ferrari débute en 2006 par le FIA GT et c’est là que la machine AF Corse se met en marche. Dès ses débuts en GT2 avec deux Ferrari 430 confiées à Melo/Bobbi et Salo/Aguas, les titres FIA GT (Equipes, Pilotes) sont au bout. Depuis 2007, les 24 Heures du Mans font partie du menu. AF Corse a réussi quelque chose que même les constructeurs LMP1 n’ont pas réussi : avoir une auto aux couleurs Red Bull. Il est vrai qu’avoir Adrian Newey dans l’équipage a certainement aidé. Quatrième en 2007 et 2008, 6e en 2009, 4e en 2010 avec l’équipage composé de Jean Alesi, Giancarlo Fisichella et Toni Vilander, l’équipe italienne monte enfin sur le podium du GTE-Pro en 2011 avec la 2e place de Fisichella/Bruni/Vilander. Le premier succès intervient en 2012 avec ce même trio. En 2013, ce sont les deuxième et troisième places du GTE-Am qui attendent AF Corse.
A suivre…