Si les 10 Heures de Suzuka restent une course japonaise avant tout, SRO Motorsports Group a dépêché une partie de son staff au Japon pour les parties technique et sportive. Alain Adam, directeur de course Blancpain GT Series, est présent à Suzuka avec la casquette de commissaire. Le directeur de course des Total 24 Heures de Spa est revenu avec nous sur les 10 Heures de Suzuka, mais aussi sur la classique spadoise de fin juillet.
“Le règlement sportif utilisé ici est celui que nous connaissons en Europe”, nous a confié Alain Adam. “A titre d’exemple, le ravitaillement en carburant peut se faire en même temps que le changement de pneus. Les Japonais ont assisté aux Total 24 Heures de Spa. Cependant, ici c’est la version japonaise du règlement sportif qui prime. Il faut donc bien s’assurer que la traduction soit la bonne, comme par exemple bien faire comprendre que le mot ‘pourra’ n’a pas la même signification que ‘devra’. Il peut y avoir quelques confusions. Un interprète me suit et traduit mes demandes. On aimerait que tous les championnats labellisés SRO aient exactement les mêmes règles.”
Si les équipes roulant en Blancpain GT Series ont l’habitude de communiquer avec les officiels via une messagerie interne, ce n’est pas le cas des équipes japonaises qui arrivent du SUPER GT. Les Japonais ne parlent pas tous la langue de Shakespeare et les anglais qui parlent japonais sont rares, ce qui peut poser des soucis de compréhension pour la communication entre les équipes et les officiels. En deux mots, il faudrait un clone japonais d’Alain Adam. “En Asie, SRO a fait jusqu’à maintenant une infiltration”, a expliqué Alain Adam. “Le but est d’aligner dans le futur l’Asie, les Etats-Unis et l’Europe. Le Pirelli World Challenge est aussi un autre défi car les Etats-Unis ne connaissent pas les règles FIA. Le promoteur loue les circuits et amène toute son organisation. Sans que ce soit péjoratif, c’est en quelque sorte un cirque ambulant qui va de circuit en circuit. Dans les différentes séries labellisées SRO, on se doit d’être catégorique en évitant toute tolérance.”
Le bilan des Total 24 Heures de Spa…
Les Total 24 Heures de Spa ont été un franc succès sur le plan de la course mais aussi de l’affluence. “Un debriefing a été fait à l’issue de l’épreuve”, souligne le directeur de course. “Le point positif est que les équipes ont apprécié le safety-car après un FCY. L’autre satisfaction est la nouvelle échelle des pénalités en cas de non respect des limites de la piste.”
Plusieurs accidents ont donné des sueurs froides à la direction de course, notamment celui impliquant une Bentley et une Lamborghini, mais aussi celui de Stéphane Ortelli dans la Lexus. “Le point négatif est que nous avons connu de sérieux accidents dans le Raidillon”, retient Alain Adam. “C’est quelque chose qui m’ennuie même si j’ai bien conscience que le sport automobile est dangereux.”
“En 2014, les questions des équipes avant la course étaient nombreuses”, se souvient Alain Adam. “L’année suivante, elles étaient moins nombreuses. En 2016, elles avaient encore diminué et elles ont disparu depuis deux ans. On adapte le règles du jeu. La relation avec les équipes est franche et honnête. On joue franc jeu avec la sécurité qui prime sur tout.”
La direction de course a dû faire face à de nouveaux interlocuteurs à Spa : “Les constructeurs sont de plus en plus derrière les équipes à Spa. On voit des teams managers qui ne sont pas teams managers le reste de la saison. Ils ne sont là qu’à Spa et n’ont pas l’habitude du championnat. Ils ne sont pas dans le jeu et essaient de l’influencer.”