En ancien militaire qu’il est, Alain Adam pourrait remettre le treillis à Spa, reprendre le talkie-walkie pour diriger à nouveau son commando. Si le directeur de course de la plus grande épreuve GT au monde n’aura pas le treillis, il aura bien la radio pour diriger son commando de plus de 200 pilotes qui veulent tous la même chose : remporter les Total 24 Heures de Spa.
A l’instar d’une armée qui se prépare à affronter l’adversaire, Alain Adam doit préparer la bataille, ne rien laisser au hasard, se faire respecter et prendre des décisions. C’est lui qui va porter les étoiles de général sur sa chemise SRO Motorsports Group. Pendant 24 heures, tout le monde va suivre avec intérêt l’avancée de pilotes casqués prêts à en découdre sur la piste. Quand on parle de guerre, c’est bien de guerre sportive car un circuit n’a rien d’un champ de bataille.
Vous êtes plus stressé que les années passées ?
“Non ! Spa est la seule course où on travaille toute l’année. Une équipe dédiée travaille en permanence le dossier. Tout bouge en permanence. Plus on se rapproche de l’événement, plus on se doit d’être prêt. La Spa Speedweek a servi de warm up aux Total 24 Heures de Spa. On se devait d’être prêt dès le lendemain de la Speedweek. Ce week-end de préparation était un gros avantage pour finaliser les détails.”
Voir 73 autos sur un circuit de 7 km n’est pas trop ?
“Le circuit est homologué pour 98 autos, donc on en est encore loin. Il y a plus d’autos que les années passées, donc nous porterons encore plus d’attention sur le plan de la sécurité. On va aller encore plus dans le détail. On peaufine toujours les choses d’une édition sur l’autre. Il faut savoir que chaque chose qu’on améliore peut engendrer d’autres problèmes.”
Des évolutions réglementaires sont prévues ?
“Comme chaque année… Nous avons bien étudié l’accident de Meyrick et Krebs l’année passée dans le Raidillon. On voit de manière flagrante que la Bentley va tout droit. On doit trouver quelque chose quand la visibilité baisse. Des caméras sont installées dans le Raidillon avec la position GPS des autos.”
La procédure de safety-car va évoluer ?
“Le restart va être modifié avec l’extinction des feux en bord de piste dans le dernier tour sous safety-car. Un seul feu vert sera en place au niveau des stands F1. Avant la relance, il est préférable d’ôter les signalisations. Ce changement ne se sentira pas pour le spectateur.”
Le comportement en piste va être surveillé de près ?
“Nous avons fait des tests à Lédenon en FFSA GT en montrant les trajectoires à suivre. Il doit y avoir de la place entre les voitures. On a expliqué, mais les choses n’ont guère changé en piste. La voiture la plus lente doit rester sur sa ligne. Après de nombreuses discussions, les limites de la piste vont être modifiées au niveau de Blanchimont. Les pilotes professionnels passent à fond en restant dans la limite de la piste. Les Am, s’ils restent à fond, passent plus loin alors qu’il n’y a pas de gain de temps. Il n’y a donc pas de raison de pénaliser.”
Selon vous, le développement des simulateurs changent les choses ?
“Je reste convaincu que certains accidents sont dus en partie au travail fait sur simulateur. Les pilotes de la nouvelle génération font de plus en plus de simulateur, mais la piste n’est pas un simulateur. Certains ont le même comportement en piste.”
La direction de course va donc être bien garnie pour surveiller la plus grande épreuve GT au monde…
“Plus de vingt personnes travaillent en direction de course avec des rotations parmi le personnel. On compte entre autres quatre personnes dédiées aux limites de la piste, deux à trois s’occuperont de la messagerie interne, deux pour les enquêtes. Chaque personne aura un rôle bien précis.”