Dans la famille Buncombe, il y a John, le grand-père, Jonathan, le père, Alex et Chris les deux fils. Les quatre ont la particularité d’être des férus de sport automobile. Alex et Chris sont engagés ce week-end en Blancpain GT Series Endurance, le premier sur une Nissan, le second sur une Mercedes. Depuis 2011, Alex Buncombe a pris 38 départs sur 40 courses Blancpain GT Series Endurance, soit deux moins que le recordman Stéphane Ortelli. Si le Monégasque tient son record sur plusieurs autos, le natif de Taunton a disputé toutes les courses pour le compte du team RJN de Bob Neville et donc sur une Nissan.
« 2017 était ma dixième année avec RJN », a expliqué Alex Buncombe. « Mon père connaissait Bob depuis les années 60 et mon frère Chris a roulé pour RJN pendant plusieurs années. Je n’ai quasiment pas fait de karting car mon père ne pouvait se permettre que mon frère et moi roulions tous les deux en karting. Chris étant un peu plus âgé, il était privilégié, j’ai donc dû m’effacer. » Les deux frères, dont la famille est amie avec les Button, ont deux ans d’écart.
« Nous nous sommes impliqués très tôt avec Jenson en faisant du karting ensemble », souligne le pilote RJN. « Mon père m’a acheté le kart avec lequel Jenson a remporté le championnat avec son père, John. Donc j’ai eu ce kart, j’ai fait des essais, mais aucune course. Mes débuts en compétition remontent à 1998, année où j’ai remporté la bourse Jim Russell à Donington. J’ai gagné cette bourse, mais je n’ai pas pu remporter le prix car il fallait avoir 16 ans, ce qui n’était pas le cas. C’était frustrant, je crois me souvenir que le prix était une saison en Formule Vauxhall Junior. Puis en 1999, j’ai fait La Filière Elf à Silverstone. Il y avait environ 50 participants et les six premiers d’entre nous sont allés au Mans rouler sur des Formule Renault Campus. Les deux premiers ont pu piloter en Campus mais j’ai terminé troisième.
« Malgré cela, je savais que je pouvais faire le travail pour obtenir le soutien dont j’avais besoin en 2000 pour faire la Formule Renault Winter Series. Ma carrière a vraiment débuté là. » Alex a pris part à trois saisons de Formule Renault UK de 2001 à 2003, sans toutefois terminer la dernière pour des raisons budgétaires.
« En 2006, mon frère a rejoint le FIA GT chez Maserati », se souvient Alex. « Il avait un partenaire et il m’a impliqué, alors j’ai roulé en Maserati Trofeo en 2006. Malheureusement, le partenaire a manqué de moyens après la première course à Monza où je m’étais imposé. Il a donc poursuivi avec mon frère, mais pour ma part, j’ai été contraint d’arrêter. »
Le fait d’avoir un frère aîné a finalement porté ses fruits car Chris a aidé son jeune frère à trouver un volant chez RJN, comme l’explique Alex : « En 2007, Bob participait à la Coupe d’Europe GT4 avec Joe Tuckey. Malheureusement, Joe s’est retiré en milieu de saison, et Bob a appelé mon frère en lui demandant s’il voulait rouler dans sa GT4. A cette époque, Chris roulait en Le Mans Series et la course GT4 de Spa tombait en même temps. Chris a donné mon nom à Bob qui m’a fait rouler à Spa avec deux deuxièmes places à la clé. Après Spa, Bob a trouvé l’argent nécessaire pour continuer à me faire courir et nous avons terminé la saison ensemble.
Bob et sa femme Liz sont comme ma famille. Bob m’a fait confiance en me mettant au volant de certaines voitures rapides avec de très bons pilotes au début de ma carrière. Il a toujours cru en moi et notre partenariat s’est construit au fil du temps, tandis que la relation de Bob avec Nissan a également progressé au fil des ans. Je me souviens de la première fois où j’ai roulé pour Bob à Spa en 2007. Pour les qualifications, nous nous sommes dit : « Bon, nous n’avons qu’un pneu neuf. Devons-nous le mettre sur le côté gauche ? » C’est incroyable quand on voit le chemin parcouru depuis cette époque. »
Le point d’orgue de la carrière d’Alex Buncombe est venu en 2015 avec le titre Blancpain GT Series Endurance décroché avec Katsumasa Chiyo et Wolfgang Reip : « C’était une course si serrée où tout allait se décider dans le dernier tour. Pour être honnête, du début à la fin de semaine, je pensais que nous pouvions gagner le championnat, mais je ne pensais pas que c’était possible. La voiture s’est avérée fantastique au Nürburgring en terminant 3e derrière la Bentley de Steven Kane. J’ai vraiment été surpris de gagner. Nous avions gagné au Paul Ricard, mais la 8e place de Spa n’a pas permis de prendre autant de points que nous l’aurions souhaité. Ensuite, nous avons terminé 3e au Nürburgring. Cela montre qu’il faut avoir le plus de constance possible et rester dans les points. »
2018 passe par les débuts de la nouvelle Nissan GT-R GT3 NISMO sur un programme unique en Endurance avec, comme meilleur résultat, une 7e place aux Total 24 Heures de Spa en compagnie de Matt Parry et Lucas Ordonez. « La nouvelle auto a été bonne », a confié Buncombe. « Malheureusement, les essais ont été très limités. Nous avons roulé une seule journée d’essais avant la première course et nous avons appris à chaque fois que nous sommes montés dans la voiture.
Nous n’avons pas été trop mauvais, mais nous n’avons tout simplement pas tout réussi. Nous avons appris et changé les réglages, ce qui n’est pas ce que vous voulez faire sur un week-end de course lorsque le temps de roulage est limité. Mon objectif est de revenir avec NISMO et RJN pour me battre pour le championnat Endurance l’année prochaine. Ce serait formidable de faire en parallèle l’Intercontinental GT Challenge et le Sprint, car cette nouvelle voiture est bien meilleure dans les virages plus lents sur des circuits plus serrés. »
Si Alex Bucnombe est hors du coup pour la couronne 2018, son frère Chris peut encore rafler le titre Pro-Am sur une Mercedes-AMG GT3/Strakka Racing.