Alexandre Coigny prend actuellement beaucoup de plaisir au volant de l’ORECA 07 LMP2 de l’équipe Cool Racing en ELMS et en WEC. De plus, le grand événement approche pour lui : les 24 Heures du Mans. Cependant, les choses pourraient bien changer. Il prévient que la catégorie doit évoluer. Explications…
L’homme, qui a eu 45 ans, hier, au lendemain des 6 Heures de Spa-Francorchamps WEC, n’est plus qu’à un mois de son rêve : disputer les 24 Heures du Mans pour la première fois de sa vie. Tout a été organisé autour de ce but ultime, passant par le LMP3 en Michelin Le Mans Cup, en ELMS, puis le LMP2 en ELMS d’abord puis en WEC par la suite. Le Suisse touche presque son objectif du bout des doigts. « L’équipe est prête, nous avons trouvé nos marques même si le meeting ELMS de Spa n’a pas été très bon, nous n’étions pas dans le bon rythme. Là, en WEC, cela va bien mieux. L’équipe fait du super travail, tout se passe bien et Le Mans approche ! »
Alexandre Coigny veut maintenant mettre toutes les chances de son côté pour ne pas « manquer » son rêve. Cela commence déjà par l’équipage qui est le même depuis plusieurs saisons maintenant. « Avec Antonin (Borga) et Nico (Lapierre), nous nous entendons super bien, je ne changerais pas l’équipage pour rien au monde. Il y a une vraie symbiose entre nous trois. Personne ne tire la couverture à ses pieds. » Ensuite, la forme physique a été affûtée. « Je suis un régime, je fais attention, et je suis une préparation physique pour être le mieux aux 24 Heures du Mans, je cours beaucoup. Par contre, nous avons pas mal roulé ces dernières semaines avec des essais privés au Castellet, le Prologue et la première manche ELMS sur le même circuit. Ensuite, l’ELMS à Spa, le WEC à Spa. On est pas mal là. Il restera encore le meeting ELMS qui se déroulera de nouveau au Castellet. Nous n’avons pas prévu de rouler de nouveau entre la manche ELMS et les 24 Heures du Mans. »
Par contre, Alexandre Coigny ne connaîtra pas les 24 Heures du Mans habituelles car cette fois-ci la classique française se déroulera sans public, sans Parade, sans Pesage. D’un côté, c’est une bonne chose, cela mettra moins de pression sur le rookie. « Le Mans sera certes différent dans ces conditions, sans public, mais cela reste mon rêve. Je voulais la faire pour le côté sportif, pas pour tout ce qui se passe autour. L’excitation est belle et bien là, je regrette juste que ma famille et mes partenaires ne puissent pas être présents lors de la course. Mais nous allons organiser des choses pour eux à distance. »
Après Le Mans, il sera alors temps de penser à la prochaine saison. Alors, WEC ? ELMS ? Pour le moment, rien n’est arrêté. Pire, la présence d’Alexandre Coigny en Endurance est conditionnée à plusieurs facteurs. « 2021 va dépendre du nouveau règlement. Cela doit changer, je veux être en mesure de me battre pour gagner quelque chose, monter sur un podium au Mans. Nous sommes compétitifs, nous le savons, mais nous ne sommes pas sur le même pied d’égalité que des équipages qui ne possède pas de Bronze. Alors quelle est la solution, je ne sais pas : imposer un Bronze par équipage, mais est-ce la bonne technique ? Imposer deux pilotes Silver ? Une chose est certaine, le règlement doit changer et mettre les différents équipages au même niveau de compétitivité. Il est aussi nécessaire de travailler sur les budgets, de réduire les coûts, de revoir le business model. De plus, la situation actuelle a nettement compliqué les choses. » Comme beaucoup de professionnels du transport, la crise est passée par là et le confinement a mis la compagnie aérienne d’Alex Coigny au ralenti. « Oui ce fut compliqué pour mon entreprise pendant la période de confinement comme pour beaucoup de compagnies aériennes. On s’en est pas mal sorti et on est maintenant revenu à la même vitesse de croisière qu’avant le Covid-19. Mais qu’en sera-t-il en 2021 ? »
Par contre, Alexandre Coigny prévient. « Si cela ne bouge pas, j’irais faire autre chose, c’est certain. » Cela pourrait passer par du track day ou d’autres choses. Une autre piste ne le laisse pas insensible. « Je regarde du côté des Etats-Unis ce qu’il s’y passe. Je suis de près ce que fait Henrik Hedman qui a quand même remporté les 24 Heures de Daytona en LMP2. Mon seul souci, c’est que les Platinium ne sont pas acceptés au niveau du championnat et je ne ferai rien sans Nico ! »