Pour Alexandre Cougnaud, l’année 2021 est clairement celle d’un nouveau challenge. Après deux saisons en LMP3 et trois en LMP2, le Vendéen change de registre pour faire ses débuts en Fanatec GT World Challenge Europe Powered by AWS sur une Audi R8 LMS GT3/Saintéloc Racing en compagnie d’Adrien Tambay et Christopher Haase. L’ancien pensionnaire de la Porsche Carrera Cup France compte une course Creventic à son actif chez GPX Racing aux 24 Heures de Portimão 2019. C’est maintenant un programme Endurance complet qui l’attend. Si Le Mans s’est pour le moment refusé au pilote de 29 ans, Spa sera au menu cette année.
C’est pour vous le début d’une nouvelle étape dans votre carrière ?
“Je prends cette arrivée en GT3 comme un nouveau challenge. Tout est une histoire d’opportunités. Ma pige en GT3 chez GPX Racing m’avait séduit, mais, à cette époque, j’étais focalisé sur le LMP2. Chaque saison, mon objectif est de rouler pour des équipes qui me permettent de jouer les premiers rôles en participant à des championnats relevés. Durant l’hiver, il y a eu pas mal d’échanges, plus que les dernières années.”
La piste LMP2 s’est éteinte rapidement ?
“J’ai discuté avec Duqueine Team durant plusieurs mois, mais l’équipe a pris Memo Rojas. C’est dommage car l’écurie venait de signer Greg Wheeler, mon ingénieur chez Graff. J’avais le désir de continuer à travailler avec lui. De plus, l’alliance avec Tristan (Gommendy) me séduisait. La deuxième piste était chez Panis Racing, mais là aussi les discussions ne sont pas allées au bout.”
Il a donc fallu tirer un trait provisoirement sur le prototype ?
“J’ai roulé cinq ans en European Le Mans Series entre le LMP3 et le LMP2. Il n’y avait pas de place pour moi pour jouer devant. Les budgets sont de plus en plus importants et des jeunes arrivent de la monoplace pour préparer le LMDh ou le LMH. Il y a moins de places et plus de demandes. Toutes les négociations n’ont pas abouti. Mes partenaires ont validé que je puisse changer de catégorie, ce qui m’a rassuré.”
La catégorie GT3 s’est vite imposée à vous ?
“Je suis ami de longue date avec Adrien Tambay qui m’a parlé de Saintéloc Racing. Je me suis alors dit : pourquoi pas. J’ai appelé Sébastien Chétail, le patron de l’équipe, j’ai roulé en essais et nous sommes tombés d’accord. L’équipe est très professionnelle.”
Vous voyez ce passage en GT3 comme une régression ?
“Absolument pas ! Je vois cela comme un nouveau challenge, pas du tout comme un plan B. Ce championnat GT World Challenge Europe remplit mes deux objectifs : une série relevée et une équipe professionnelle. C’est tout ce que j’attends du sport auto.”
L’acclimatation à l’Audi s’est bien passée ? La porte LMP2 est refermée ?
“La voiture est moins physique qu’une LMP2, mais j’ai été surpris par la chaleur dans l’habitacle. Rouler en GT est une corde de plus à mon arc. A l’avenir, pourquoi pas allier les deux. Je reste en lice pour participer aux 24 Heures du Mans cette année. Cette course est mon chat noir. Je devais y rouler en 2020, mais le huis clos n’a pas rendu cela possible car je ne pouvais pas accueillir mes partenaires. Je reste ouvert aux différentes opportunités pour rouler au Mans et à Daytona. Je veux garder un pied dans le prototype.”
Vous ne débutez pas vraiment en GT car vous avez deux saisons de Porsche Cup derrière vous…
“J’ai gardé un goût d’inachevé en Cup sur une voiture qui était spéciale à appréhender. J’ai eu du mal et lorsque GPX Racing m’a proposé de disputer les 24 Heures de Portimão sur une 911 GT3 R, je ne pensais pas être compétitif. Finalement, j’ai été agréablement surpris de ma performance pure. L’Audi est différente de la Porsche, elle me convient bien.”
Disputer les Total 24 Heures de Spa vous ravit ?
“Je suis enchanté de faire Spa. Cette course me fait rêver depuis longtemps et je la suis chaque année devant mon écran. L’équipage changera pour Spa avec pour objectif de jouer la victoire en Silver. En attendant, Adrien et Christopher jouent leur rôle à fond avec moi. En cinq jours d’essais, j’ai découvert énormément de choses.”
Vous avez trouvé votre place chez Saintéloc ?
“J’ai la confirmation de ce qu’on m’avait dit. L’écurie est très professionnelle avec des gens d’expérience. Je regardais forcément ces équipes du calibre de Saintéloc, AKKA-ASP ou WRT. Il n’y a pas de secret, on sait pourquoi Saintéloc Racing gagne des courses. Les essais du Paul Ricard ont montré qu’on était dans le vrai.”