S’il y a forcément un pilote qui va être épié ce week-end, c’est bien Fernando Alonso. Une semaine après avoir disputé le GP de F1 d’Azerbaïdjan dans les rues de Baku, l’Espagnol va faire ses premiers pas en compétition dans la Toyota TS050 HYBRID #8 en compagnie de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima. Toujours aussi détendu et prêt à engager la conversation, Fernando Alonso a déjà la casquette “24 Heures du Mans” de son célèbre sponsor Kimoa vissée sur la tête. Entretien…
On vous sent heureux d’être là ?
“J’adore la compétition et je ne pouvais pas passer à côté de cette opportunité. Cela fait un bon moment que je voulais disputer les 24 Heures du Mans. Prendre part à la Super Saison FIA WEC me plaît sachant que je vais pouvoir me battre pour le titre et pas seulement pour la victoire au Mans. Je vais déjà prendre un maximum de plaisir ce week-end.”
La préparation a été intense ?
“Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre. L’auto est complexe, les meetings sont nombreux et la préparation est primordiale. Je dois faire le switch F1/LMP1 quelques jours seulement après le dernier meeting F1. Lundi, je devrai me remettre en mode F1 mais je pense que ce sera plus facile dans ce sens. Il faut aussi bien gérer les différents déplacements. Mixer les deux championnats me laisse forcément moins de temps libre mais je connais mon corps. Je fais une heure de sport par jour et je surveille mon alimentation.”
Les deux autos peuvent être comparées ?
“Les différences sont nombreuses. L’approche des virages se fait différemment. En F1, il faut arriver avec un maximum de vitesse. Ici, la gestion est différente du fait de la recharge des batteries. Il arrive que l’on parte en piste avec des pneus neufs et le chrono n’est pas meilleur. De plus, il faut gérer le trafic. J’ai pris part à trois séances d’essais d’endurance avec Toyota avant Spa. J’étais de mieux en mieux à chaque fois que je montais dans l’auto.”
Les 24 Heures de Daytona vous ont aidé à mieux appréhender la discipline ?
“Une LMP2 n’est pas une LMP1 mais rouler à Daytona m’a beaucoup apporté : concentration, trafic, repos entre les relais, changement de pilotes. En arrivant à Daytona, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Daytona est une aide précieuse pour mieux aborder Le Mans.”
Partager une auto n’est pas trop déroutant ?
“Il est vrai qu’il faut une auto qui convienne le mieux aux trois pilotes. Contrairement à la F1, le set up doit convenir à un équipage complet. Nous avons quasiment le même gabarit, ce qui facilite les choses dans l’auto. Avant de rouler, j’ai beaucoup discuté avec Alex (Wurz). L’équipe a une grosse expérience du LMP1 et on sent le travail de groupe. Je donne mon point de vue à l’équipe et j’ai confiance à 100% dans l’équipe. Il n’y a pas le moindre ego. Chez Toyota, on pourrait panacher les équipages sans le moindre problème. Je peux très bien partir à l’hôtel avec un de mes coéquipiers et venir au circuit avec un des pilotes de l’autre voiture.”
Le Mans reste forcément l’objectif principal…
“Le Mans est un gros événement et j’ai conscience de l’enjeu. C’est un privilège pour moi de rouler ici pour Toyota. Le Mans reste l’une des courses majeures dans le monde. Tout est à la limite sachant en plus qu’il faut de la chance pour s’y imposer. C’est d’ailleurs pour cela que c’est la course qui choisit son vainqueur.”
Disputer l’intégralité de la Super Saison est la cerise sur le gâteau ?
“Le FIA WEC est très important. La philosophie de la FIA est de ne pas mettre de date commune avec les 24 Heures du Mans, ce qui est une bonne chose. Les 12 Heures de Sebring sont assez tôt dans l’année, soit logiquement avant le début de saison F1. On verra ce qu’il en sera pour les 6H de Spa 2019.”
Vous allez retrouver Jenson Button à partir des 24 Heures du Mans. Pensez-vous qu’il va être de suite conquis par l’endurance ?
“Avec Jenson, on se connaît depuis plus de 15 ans et nous avons été coéquipiers. Il a été surpris par le SUPER GT et je pense qu’il le sera encore plus avec Le Mans. Il aime le GT, il aimera Le Mans. C’est toujours bien qu’un pilote varie les disciplines.”