Anders Fjordbach a un double programme cette année. Avec l’équipe High Class Racing, il dispute l’ELMS, mais aussi le WEC sur une ORECA 07 en LMP2. Alors que les deux saisons vont bientôt se terminer, nous avons fait le point avec lui après Le Mans où l’équipe est entrée en Hyperpole. Le Danois montre aussi du doigt le fait que l’équipe doive payer une amende pour son absence de la finale WEC.
Comment se passe votre saison ELMS jusqu’à présent avec Dennis Andersen ?
« Il y a eu pas mal de changements, je dirais, en particulier à cause de la Covid-19. Nous avons changé de fournisseur de pneumatiques et il y a eu du “mouvement” à l’intérieur de l’équipe. Nous roulons en ELMS depuis plusieurs années maintenant. La première année, nous avons découvert le championnat. Ensuite, nous avons eu Dallara, puis ORECA et maintenant ORECA avec Michelin. A chaque fois, on devient de plus en plus français (leur ingénieur de course, Franck Larue, est français, ndlr). Nous sommes vraiment ravis de notre package maintenant, nous n’avons jamais été aussi forts qu’en ce moment. Nous avons aussi vu avec notre programme WEC que nous étions parmi les plus rapides comme lors de l’Hyperpole aux 24 Heures du Mans avec Kenta Yamashita. Ici, à Monza, pour la manche ELMS, nous avons terminé dans le top 3 de nos deux premières séances d’essais libres. Les progrès que nous avons faits cet hiver sont importants. C’est bien aussi pour les gars de l’équipe qui travaillent tellement dur, ils voient que la performance est là. »
Etait-ce difficile de gérer l’ELMS et le WEC en même temps ?
« Non, ce fut même parfait je dirais. Il y a juste eu Silverstone qui a été un véritable cauchemar pour nous, particulièrement, parce que nous étions sur deux championnat différents avec deux marques de pneumatiques différentes. Pour le reste, il y a plus de courses, cela nous a permis de passer plus de temps dans la voiture. L’hiver est tellement long en ELMS et c’était une bonne chose de pouvoir rouler à ce moment là en WEC. C’est donc un vrai plus d’avoir pu faire les deux. »
Quel est votre regard sur votre saison WEC (avec Kenta Yamashita et Mark Patterson) ?
« Ce fut un peu bizarre pour être honnête. Nous avons changé de manufacturier pneumatiques à mi-championnat. Nous avons commencé avec Dunlop, puis Goodyear pour trois courses, et enfin Michelin. Cela ajouté, comme je l’ai dit, à du changement au niveau des membres de l’équipe, ce fut un peu les montagnes russes. Nous avons progressé au fur et à mesure, mais il y a beaucoup de choses à apprendre de la part de l’équipe et des pilotes quand vous êtes en WEC. Nous avons vraiment commencé à être plus performants en fin de saison. »
Comment s’est passée votre dernière édition des 24 Heures du Mans ?
« C’était sympa sauf qu’il n’y avait pas le moindre spectateur. C’était vraiment triste d’y aller et de constater qu’il n’y avait pas d’activité, pas de grande roue, pas de fans et, en particulier, pas de Danois. Ce n’est pas cool pour une équipe danoise avec des pilotes danois. Avec notre package, nous avons été performants. Nous avons mené la première séance d’essais libres, accédé à l’Hyperpole se classant finalement avec le 4e temps. Kenta Yamashita a pris un super départ et a occupé la 2e place dans les premières heures de course. Mark (Patterson) a ensuite été phénoménal, enchainant quatre relais d’affilé ! On n’en est pas revenu avec Kenta. Malheureusement, nous avons eu des soucis techniques par la suite, je n’ai pas beaucoup piloté et nous avons dû abandonner. »
Quel est votre regard sur Kenta Yamashita (pilote placé par Toyota)?
« Il est très bon dans la voiture. Je n’ai jamais vu quelqu’un rouler comme lui. En dehors, son attitude et son travail sont top. J’ai beaucoup appris de lui, je suis fier d’avoir été son coéquipier et d’avoir partagé la voiture avec lui. C’est un ami maintenant et je pense qu’il va avoir un grande carrière ! »
Quel sera le futur pour vous ? et 2021 ?
« Ce n’est pas facile à dire. La situation avec la Covid-19 n’est pas facile et, du point de vue financier, c’est difficile. C’est aussi compliqué pour les sponsors. La course de Bahreïn n’était pas possible pour nous et, en même temps, nous recevons une amende pour ne pas y aller. Cela rend les choses compliquées pour nous l’année prochaine. Nous gardons le moral et nous allons essayer de construire un programme pour 2021. »
Vous ne pouvez pas pas nous dire si ce sera l’ELMS ou le WEC ?
«… ou l’IMSA car nous y regardons de près. Je dirais que l’organisation là-bas est peut-être un peu plus accueillante. Vous savez, nous faisons de notre mieux et nous recevons une grosse amende pour ne pas nous rendre à Bahreïn, une course qui n’existait pas lorsque nous avons signé pour disputer ce championnat ! Il place cette course et on doit payer plus de 30 000 euros ! De mon point de vue, ce n’est pas juste, de leur point de vue, ça l’est ! Je ne veux pas commenter davantage cette décision. Je dis juste que l’IMSA est une série attractive pour les équipes privées en général ! »
Et en plus elle est intéressante pour le pilote Bronze…
« Exactement ! »