Il a 55 ans, il n’est pas pilote et il a débuté les jeux sur Sega Mega Drive. A l’heure où les pilotes professionnels passent leur temps libre sur simulateur, Andre Dünnbier, joueur amateur, vient de disputer les 24 Heures du Nürburgring sur iRacing, juste pour le plaisir. Le cinquantenaire n’est pas dans la moyenne d’âge des gamers mais peu importe. Lui joue pour le fun sans se prendre pour un pilote et sans se la péter. Un moyen comme un autre de décompresser et de passer du bon temps.
Quel est votre métier ? Vos débuts de joueur remontent à quand ?
« Ma femme et moi gérons une entreprise dans la photo en Basse-Bavière depuis 20 ans. Nous avons grandi dans le monde de la photographie numérique. Les jeux vidéo m’ont toujours passionné. Mon premier jeu de course était sur Sega Mega Driver, déjà avec un volant. Cela devait être à la fin des années 80. Ensuite, j’ai roulé sur Xbox avec le premier volant Porsche de Fanatec. C’était très agréable et amusant, mais vous ne pouviez pas affronter d’autres pilotes. »
Les choses ont vite évolué pour vous ?
« Il y a trois ou quatre ans, je suis allé à l’ADAC SimRacing EXPO et je me suis assis dans un vrai simulateur. A l’époque, je n’avais aucune idée de tout cela. Je me suis enregistré sur iRacing, mais j’ai tout désactivé car je ne comprenais rien à toutes les configurations. L’EXPO m’a donné un avant-goût, alors j’ai contacté des personnes partageant les mêmes idées et j’ai rejoint ma première équipe. Evidemment, j’étais le plus âgé de l’équipe. Cependant, c’était toujours très amusant. Mes jeunes collègues m’ont aidé avec les configurations sophistiquées des voitures et nous avons progressivement commencé à utiliser des technologies de communication telles que Teamspeak et Discord. »
Votre entourage vous a pris au sérieux ?
« Au début, les gens rigolent de vous en disant ‘il est parti jouer à ses jeux video’. La plupart des gens ne connaissent que PlayStation, Xbox, Nintendo et quelques autres. Quand je leur montre des photos de tout mon équipement, ils sont généralement étonnés et se rendent compte que la course virtuelle est quelque chose de bien plus sérieux. Pour des raisons professionnelles et familiales, mon temps est limité, donc je ne participe pas souvent aux courses officielles. J’apprécie surtout les courses d’endurance. Nous achetons toujours les configurations nécessaires pour ce type de course car cela prendrait trop de temps de bricoler la bonne configuration. »
Votre fils est aussi mordu que vous ?
« Le Esport, oui, le racing non. Il préfère assister à des événements tels que League of Legends et Dota avec ses amis. Il a même envisagé de devenir commentateur Esport. »
C’est pour vous un passe-temps ?
« C’est génial lorsque vous rentrez du travail, vous vous asseyez dans votre simulateur, vous mettez vos lunettes et votre casque. D’autres font de la moto ou du vélo, mais pour moi, la course virtuelle est un très bon moyen de se détendre. »
Quel est votre équipement ?
« Je suis assez bien équipé avec des pédales Heusinkveld, un volant Ascher Racing avec Direct Drive et Simcube. J’utilise également un casque de réalité virtuelle. Parfois, mes amis m’appellent et me disent ‘je veux aussi courir. Où puis-je me procurer un tel volant ?’ Malheureusement, je dois toujours expliquer qu’il y a un peu plus que juste un volant. »
Vos 24 Heures du Nürburgring se sont bien passées ?
« J’allais rouler en compagnie d’un de mes camarades, un étudiant de Murnau. Malheureusement, il a crashé rapidement la voiture (rires). Pour moi, l’essentiel est de m’amuser. Je ne suis ni Maximilian Benecke (vainqueur du Porsche Sim Racing Trophy, ndlr) ni Laurin Heinrich (membre de l’équipe BS+Competition, ndlr). J’ai toujours un classement sur iRacing entre 2000 et 2500. »
Vous comptez progresser dans le classement ?
« Peut-être que je n’ai pas le talent pour cela. Sérieusement, j’ai toujours essayé d’être mieux que 3000 car cela vous laisse à l’écart des joueurs trop confiants car vous avez des gens qui essaient de passer l’Eau Rouge à quatre de front. Ils ne pensent pas à ce qu’ils font. C’est clairement frustrant »
Vous avez également pris part aux 24 Heures du Mans sur iRacing ?
« Oui avec quelques amis. Malheureusement, ils ont dû aller voir un match de football le dimanche matin, ce qui m’a obligé à boucler un relais de 6 heures. Quand vous sortez du siège, vous êtes épuisé. »
Participer à de vraies courses vous tente ?
« Je suis allé au Nürburgring et à Oschersleben en tant que spectateur. Cependant, pour piloter, vous avez besoin de beaucoup d’argent. Je suis accroc à la télévision où je regarde le départ et l’arrivée de la F1. Je suis plus intéressé par les courses de GT et les autres séries de monoplace. »