Avec 33 autos au départ de la 8e édition, les 12 Heures d’Abu Dhabi ont trouvé leur vitesse de croisière. Au fil du temps, la classique émiratie est devenue une course où il faut être présent. Les GT3 sont toujours les reines de l’épreuve et elles le seront encore le 14 décembre 2019 (date provisoire de la course), contrairement aux LMP3 qui ne sont pas assurées d’être de la partie dans un an. Andrea Ficarelli, promoteur des 12 Heures d’Abu Dhabi et du tout nouveau Gulf Sportscar Championship a fait le point avec nous sur une épreuve qui va connaître quelques changements en 2019.
Vous êtes satisfait du plateau 2018 ?
“Je pense que nous avons atteint cette année notre capacité maximale. On tient à avoir une auto par stand pour éviter les problèmes durant les ravitaillements. Ce qu’on peut dire, c’est que les GT3 sont assurées d’être encore là l’année prochaine.”
Il faut s’attendre à des changements en 2019 ?
“Nous allons limiter le nombre d’autos à 32. Nous ne cherchons pas la quantité mais la qualité.”
Le mix GT/Protos sera reconduit ?
“Nous avons discuté avec les différentes équipes pour savoir ce qu’elles en pensaient. On sait que le mix est difficile. Des équipes GT nous ont confié que leurs pilotes avaient du mal à voir les protos. D’un autre côté, un team comme TF Sport n’est pas dépaysé vu que l’équipe connaît le partage de la piste dans d’autres championnats. En tant que promoteur, je dois prendre une décision sachant que notre business est supporté par les GT3. La meilleure solution serait d’organiser une course séparée pour les LMP3, pas forcément sur le même format. On doit discuter avec l’ACO de tout cela.”
Comment allez-vous choisir les 32 autos ?
“Nous voulons un concept d’une course sur invitation. Une première liste de 28 concurrents sera publiée sous peu. Celle-ci sera faite sur la base des équipes qui ont participé à l’épreuve ces deux dernières années et celles qui ont gagné. Nous comptons garder quatre places pour des projets spéciaux comme, par exemple, de nouvelles autos. Les équipes qui souhaitent venir devront confirmer leur présence avant le 1er avril. Celles qui ne le souhaitent seront logiquement ôtées pour avoir une liste de suppléants. Une première liste d’engagés sera dévoilée fin mai. Tout le monde connaît maintenant le potentiel de cette course, mais on ne veut pas fermer l’épreuve aux nouvelles équipes. De plus, je serais surpris que les 28 relèvent le défi. Nous verrons en fonction de l’intérêt pour voir s’il faut peaufiner les choses.”
Un travail sera aussi fait sur l’événement d’une façon plus générale ?
“Cela ne fait plus aucun doute que le niveau de compétition a monté. On doit maintenant améliorer le ‘life style’ autour de l’épreuve. Nous discutons avec Pirelli pour faire vivre le paddock même si nous avons tous conscience que faire venir du public dans la région en dehors de la Formule 1 est difficile. Cela fera partie de notre prochain objectif.”
Le lancement du Gulf Sportscar Championship est quant à lui plus compliqué…
“Je ne peux pas nier que le départ a été dur, même très dur. C’est quelque chose de nouveau, donc il faut laisser du temps au temps. Les deux premiers événements étaient focalisés sur les équipes locales. Je crois sincèrement que nous sommes dans la bonne direction et, à terme, on espère le même succès que les 12 Heures d’Abu Dhabi. Maintenant, les pilotes qui souhaitent obtenir une licence internationale peuvent rouler avec une licence nationale en marquant le même nombre de points. La saison 2019/2020 devrait débuter plus tard.”
La date des 12 Heures d’Abu Dhabi 2019 est confirmée ?
“La date prévisionnelle de la 9e édition est le 14 décembre. On doit tenir compte de la Formule 1 et de la fête nationale aux Emirats Arabes Unis. Il y a tout de même la possibilité d’organiser la course une semaine plus tôt.”
On sent une certaine concurrence avec Creventic…
“On peut coopérer sans problème avec SRO et l’ACO, mais pas avec Creventic. Notre vision de ce qu’est le sport automobile et de ce qu’il doit être est différente. Nos produits sont différents. Créer des produits pour se mettre en concurrence avec d’autres ne fait pas partie de notre philosophie (à noter que les deux séries sont attendues sur les mêmes circuits à Dubaï et Yas Marina aux mêmes dates, ndlr). C’est compliqué d’accepter 100 autos sur un circuit de 5 km. Si le marché l’accepte, alors pourquoi pas…”
Quid des GT4 et GT Cup en 2019 ?
“Pour être honnête, on s’attendait à avoir plus de GT4 comme on pensait qu’il y en aurait un peu plus à Bahreïn. En 2019, le plan initial est d’avoir des GT3 et GT4. Comme je l’ai dit, nous allons discuter pour les LMP3. En revanche, je ne pense pas que nous aurons des Porsche 991 Cup en 2019. D’une part, avoir moins de six autos par catégorie est compliqué et le mix Porsche/Lamborghini Super Trofeo est difficile à équilibrer. Nous verrons en fonction du nombre.”