Andrea Piccini est connu pour ses participations aux 24 Heures du Mans, mais aussi aux 24 Heures de Spa qu’il a déjà remportées ! En tout, il a disputé 14 éditions des 24 Heures de Spa. Dès que l’on cite cette course, le pilote italien résume bien son parcours avec la classique belge. « J’ai décroché ma première pole position en 2002 avec la Ferrari 550 Maranello. J’ai été proche de les gagner à plusieurs reprises et c’est finalement arrivé ! »
Deux faits marquant jalonnent la carrière d’André Piccini aux 24 Heures de Spa. Commençons par celle de 2006 avec l’Aston Martin DBR9 de Phoenix Racing (avec Jean-Denis Deletraz, Marcel Fässler et Stéphane Lémeret) où il termine 2e: « C’est peut être la plus belle course que j’ai pu disputer ! Certes, Phoenix Racing est devenue une grosse équipe, mais, à l’époque, c’était une petite écurie privée. Nous nous battions contre les Maserati usine. La voiture était vraiment très rapide. En qualifications, j’ai certainement fait mon meilleur tour de toute ma carrière à Spa, j’ai battu le record de la piste ! J’ai fait la pole position et de nuit ! J’ai pris le départ en étant prudent durant la première heure et ensuite nous avons toujours mené. Malheureusement, nous avons perdu la course à 30 minutes de la fin. Vraiment, ce fut dommage. J’ai découvert quatre ans plus tard pourquoi nous avions perdu lors de cette édition 2006. En 2010, j’étais à Spa en LMP2 (Lola B09/80 avec son frère, Giacomo, ndlr) avec Pirelli, les autres autos étaient chaussées de Michelin comme nous l’étions avec Aston Martin. Il a alors commencé à bruiner comme en 2006. J’étais alors 22 secondes plus vite que n’importe quelle LMP2. Les Pirelli étaient juste magiques dans ces conditions. Je pouvais passer Blanchimont en slicks à fond dans ces conditions. J’arrivais même à dépasser les Audi LMP1 qui étaient en Michelin. C’est à ce moment là que j’ai compris comment Eric Van de Poele avait réussi à me dépasser avec sa Maserati MC12 en Pirelli. Il allait entre 4 et 5 secondes plus vite que moi… 2006 fut une belle course cependant ! »
Le second événement est très certainement sa victoire aux 24 Heures de Spa 2012 avec l’Audi R8 LMS #16 Phoenix Racing avec Franck Stipler et René Rast. « Je suis devenu pilote usine Audi en 2010. Malheureusement, j’ai fini ma course à hôpital car l’un de mes pneus a explosé au niveau de l’Eau Rouge et j’ai fini dans le mur. L’année suivante, notre voiture était parfaite, nous « volions » avec Marcel Fässler et Mike Rockenfeller. Cependant, la boîte de vitesses s’est cassée, nous sommes repartis après réparations et avons récupéré quelque chose comme trois tours sur le leader en dix heures. 2012 a certainement été ma pire année à Spa au niveau performance ! J’avais de super coéquipiers avec moi. Ce fut une vraie victoire d’équipe, mais ce ne fut pas les 24 Heures de Spa où j’ai été le plus rapide… Par contre, c’est certainement la plus belle ligne de mon palmarès, un grand accomplissement pour moi. »
Tout au long de sa carrière, Andrea Piccini a piloté bon nombre de voitures aux 24 Heures de Spa, il l’avoue lui-même : « Je suis l’un des pilotes qui a conduit le plus grand nombre de voitures différentes à Spa ! » Quand on fait la liste des ces dernières, il y a de quoi avoir le tournis il est vrai : Saleen S7R, Ferrari 550 Maranello, Lister Storm, Corvette C6.R, Porsche, Maserati MC12, Aston Martin DBR9. En GT3, il a été pilote officiel BMW et Audi. « J’ai piloté tellement de belles voitures. La chose amusante est que la Ferrari que j’ai eue en 2002 et l’Aston Martin DBR9 de 2006 étaient vraiment similaires car Prodrive avait construit les deux ! L’une était en quelque sorte l’évolution de l’autre ! Les moteurs avaient un peu le même son. Ce V12, incroyable ! Cependant, je pense que la voiture que j’ai le plus préféré est l’Aston Martin DBR9 car c’est avec elle que j’ai gagné le plus ! Je l’ai pilotée en 2006 à Spa, en 2008 au Mans, puis en Championnat du Monde GT1 avec Hexis Racing. Avec eux, ce fut aussi une belle expérience car j’ai remporté le championnat Equipes, mais manqué le titre Pilote pour quelque chose comme quatre points. J’aurais aussi pu citer la Maserati MC12 qui était une voiture tout simplement fantastique, mais j’avoue que je préfère les voitures à moteur avant et que vous avez toujours un attachement plus particulier avec les autos qui vous ont permis de gagner ! »
Cette année, la liste des engagés comporte 72 voitures représentants 11 constructeurs. Il s’agit de l’un des plus beaux plateaux de l’histoire de la course. « Les 24 Heures de Spa restent un plus grand défi que les 24 Heures du Mans, je pense, car il n’y a qu’une seule catégorie, le GT3, même si il y a différentes classes à l’intérieur. Il y a plus de voitures, le circuit est plus court en Belgique, vous êtes toujours dans le trafic, il y a toujours des phares devant vous ou derrière. C’est une course qui demande beaucoup, c’est plus difficile physiquement et mentalement que Le Mans. Là bas, il y a plus de lignes droites, vous pouvez plus facilement vous détendre, les autos ont l’air conditionné, mais toutes les GT3 comme la Lamborghini par exemple ne l’ont pas. Spa est la course la plus difficile au niveau GT et certainement la plus dure à gagner. »
Cette année, pas de 15e édition mais l’Italien sera bel et bien en Belgique, mais pour une autre tâche. « Je serai aux 24 Heures de Spa, non pas comme pilote, mais comme manager de Michelle Beretta depuis six ans qui roule en Silver Cup (Lamborghini Huracan GT3/Orange 1 FFF Racing Team avec Taylor Proto, Diego Menchaca, Giacomo Altoè). Il sera le leader de l’équipage et ils peuvent viser le podium de cette catégorie ! »