Andy Priaulx était un homme heureux ce vendredi après-midi. En effet, avec son coéquipier Harry Tincknell, les deux pilotes ont tout simplement signé la pole position de la catégorie GTE-Pro en vue des 6 Heures de Spa-Francorchamps. La Ford GT #67 partira en tête de la meute, mais le Britannique sait que la course sera difficile, surtout s’il pleut !
Cette pole position a l’air particulière pour vous…
« Tout à fait ! J’ai eu pas mal de grands moments tout au long de ma carrière. Vous souhaitez toujours être le plus performant. J’ai vécu une superbe saison cette année en WEC et, ce genre de moment-là, une pole, vient me rappeler pourquoi je continue toujours à faire du sport automobile. Je suis encore capable de mettre des pilotes, qui ont la moitié de mon âge, derrière moi. C’est génial, je suis toujours là, je m’amuse toujours, j’aime toujours la compétition. Cela me pousse aussi à continuer. »
Comment voyez-vous votre course ?
« Je ne suis pas vraiment très optimiste, je dois bien admettre. Notre rythme sous la pluie n’est pas vraiment bon pour le moment. De plus, c’est compliqué avec la BOP. Sur un tour lancé, la voiture est vraiment bien, mais en course, nous n’avons pas assez de puissance sur un relais entier. L’épreuve va donc être compliquée surtout lorsque l’on voit les écarts entre les voitures après cette qualification. Cependant, nous essayerons de gagner cette manche. »
Cette pole est-elle une sorte d’éclaircie dans votre ciel à l’issue d’une saison difficile ?
« Tout à fait. Pourtant, avec Harry, nous avons réalisé une superbe saison en termes de performance. Nous cumulons déjà 10 podiums depuis que nous courons ensemble et cette année, nous sommes vraiment bien. Honnêtement, nous aurions dû gagner à Silverstone, nous avons été en tête ici à Spa l’an dernier avant notre souci et la sortie de piste au niveau du Raidillon, nous menions la course de Sebring avec 20 secondes d’avance lorsque le safety car est entrée en piste. Pour finir, nous avons été vraiment malchanceux aux 24 Heures du Mans. Nous avons été dans le top 3 très longtemps, mais au final nous ne marquons pas de points. Personnellement, je n’ai pas de mal à trouver le sommeil, je peux me regarder dans une glace car je suis content de mes performances. »
Les 24 Heures du Mans seront un de vos gros objectifs das les mois à venir ?
« Ce sera une course vraiment importante. J’ai déjà mené plus de 20 heures et je n’ai pourtant jamais gagné ! J’ai terminé 2e, 3e, et j’aimerais vraiment la remporter pour ne plus qu’elle fasse partie de ma liste. J’ai déjà gagné les 24 Heures du Nürburgring, de grosses courses comme Sebring et bien d’autres encore, mais jamais Le Mans. »
Quel sera votre programme WEC l’année prochaine ?
« Je ne sais pas encore pour être tout à fait honnête ! Je n’ai pas eu d’informations positives, mais je n’en ai pas eu de négatives non plus (suite à l’annonce du retrait de Ford du WEC, ndlr). Je ne suis pas en discussion avec d’autres équipes. Je me trouve à un bon moment dans ma carrière. Je verrais bien ce que Larry (Larry Holt, directeur technique de Multimatic) me dira dans quelques temps, si il veut continuer ou faire quelque chose d’autre. Ils étudient actuellement les différentes options qui s’offrent à eux. C’est triste comme situation car l’équipe est vraiment bonne, avec tellement d’expérience. Je pense qu’il y aura quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Peu de gens savent actuellement, même au niveau de la direction. »
Vous êtes de retour en voiture de tourisme (en WTCR avec Cyan Performance Lynk & Co). Comment se sont passées les premières épreuves ?
“Pas super ! A Marrakech, c’était vraiment positif, j’ai eu une bonne qualification avec le 5e temps. En course, j’étais 3e lorsque j’ai eu un contact avec un concurrent qui m’a privé du podium. C’est dommage ! Honnêtement, je trouve que mes performances sont bonnes même si je me bats pour pouvoir m’adapter à ce style de pilotage, je suis vraiment en phase d’apprentissage. Je suis le rookie qui a le plus d’expérience sur la grille pourtant (triple champion du monde WTCC de 2005 à 2007, ndlr) (rires). Je ne suis pas loin, mais je suis tout nouveau dans cette nouvelle formule du WTCR, mais je sais que je vais devenir plus fort au fil des meetings.”
Est ce difficile de passer d’une GTE à une voiture de tourisme et inversement ?
“Le souci n’est pas au niveau de la transition. Mon problème est que piloter ce genre de voiture de tourisme n’est pas quelque chose de naturel. Je dois penser tout le temps à ce que je dois faire. J’ai besoin que cela devienne un peu plus naturel et alors, j’aurais de bons résultats. Avec la GTE, c’est bien plus inné. Je dois travailler sur l’intensité, sur le fait de ne faire aucune erreur en course car les épreuves sont courtes. De plus, le niveau est vraiment serré, en un peu près sept dixièmes, vous avez le top 15 ! Mon objectif est surtout de terminer mes courses pour pouvoir bénéficier d’encore un peu plus de temps pour me familiariser avec une traction !”
Photo Twitter Andy Priaulx