Anthony Megevand et Endurance-Info

Sans lui, Endurance-Info n’en serait pas là aujourd’hui. Anthony Megevand a été le plus assidu de nous tous au début de l’aventure. Son énergie débordante a fait que le média s’est développé au fil des années, toujours avec un seul objectif : le respect du paddock. La photo de Une ‘Modern Talking’ reflète toute une époque de rigolade tout en travaillant.

15 ans. Le temps passe et passe et passe, et beaucoup de choses ont changé. Par où commencer et quoi dire qui ne l’a pas encore été ? P… 15 ans ! La majorité d’entre vous connaît surement l’histoire. A l’époque, tout a commencé par une rencontre sur un forum. Une discussion avec Laurent M, que je connaissais alors uniquement sous le pseudo de LM. Et c’est resté : pour les gens, LM, c’est Le mans ; pour moi, c’est Laurent  :-) Puis avec Laurent C. Le début du début, c’est une histoire de DTM, un article alors que le championnat devait venir en Avignon. Laurent, pour Infoscourse, avait été intéressé. Pas de rapport direct avec l’Endurance mais… mais. J’étais alors encore un adolescent. Avec Endurance-Info, j’ai grandi. Et tout a changé. Vous avez changé ma trajectoire. Les deux Laurent, Claude… et vous lecteurs. Car sans lecteur, la vie d’EI n’aurait pas été aussi longue.

15 ans. C’est un bel anniversaire. L’envie de raconter toutes ces anecdotes. Au risque de se répéter. Il y a toutes les premières. La première aux Etats-Unis., forcément. C’était mon rêve. Petit Le Mans 2008, la découverte d’Atlanta. A l’époque, c’était les clichés : musée Coca-Cola, Aquarium, centre commercial… et Varsity (oh no Rainier !). Depuis, sans trop savoir pourquoi Atlanta est devenu ma deuxième maison. Ce n’est pas la plus réputée des villes américaines, mais c’est mon chez moi. Je ne suis plus retourné dans ces coins touristiques. Au contraire, j’y ai désormais mes petites habitudes. Des habitudes de « locaux », des connaissances que je visite chaque année.

Antho Eric

Retour en 2008. Je me souviens de ce burger sur la colline, en face des Esses. Un burger sans grand-chose à l’intérieur, mais j’étais heureux. Les US, Petit Le Mans, mon travail, ma passion… Quelques jours après, c’était la Nascar à Talladega. Une autre première. Je me souviens être à moitié perdu après un tour avec LM dans la fameuse charrette et son tracteur, de l’esquive de la voiture de police dans l’Infield… et être assis sur une poubelle, à manger un autre burger avec LM. Un burger immangeable cette fois. Mais avec un goût particulier de « on a la chance d’être là ».

La chance d’être là. Ou la chance de faire partie de cette aventure en général. Une tranche de vie seulement, mais quelle tranche. Tellement d’articles. Tellement de courses. Tellement de petits moments qui restent en mémoire. Difficile de faire le tri. Alors quoi retenir ? Outre les innombrables souvenirs, je dirais mes « découvertes » et mon « apprentissage ». Parce que j’ai appris à tous les niveaux. Avec EI j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui vous donnent le goût d’apprendre et c’est la plus belle chose. LM avait (et a toujours) cette faculté de toujours chercher des sujets différents, sortir des sentiers battus de l’actualité quotidienne et disons traditionnelle. Les carnets de voyage et les galeries décalées en étaient le parfait exemple. Laurent C m’a apporté… l’exigence de l’orthographe. C’est un détail qui n’en est pas vraiment un. J’étais une telle calamité que je devais faire relire tous mes articles. Il m’a surtout transmis son expérience, son Histoire, et donné l’envie de découvrir la technique en général, l’aéro en particulier. J’ai beaucoup appris. Je continue d’apprendre (avec qui tu sais :-). Un autre point me revient en tête à propos de Laurent C. et il comprendra : le code HTML. Qu’est-ce qu’on en a bouffé, qu’est-ce que tu en as bouffé à cause de moi… Claude avait cette passion simple et brute, ses photos chaque année au moment de l’installation des teams au Mans en sont la preuve. Il avait aussi un certain goût pour la diversité, un côté multi-discipline qui du Grand-Am au Super GT faisait voyager. Tout cela a donné un beau cocktail. Resservi à volonté ou presque.

Burger PLM

A l’époque, j’avais un peu plus de 20 ans et des rêves plein la tête. Aujourd’hui, j’ai bien plus de 30 ans et j’ai des souvenirs à n’en plus compter. Je n’aurais pas osé imaginé tout ça. Ces tous petits riens qui me font sourire. Qui me font dire que j’ai été chanceux d’être là où j’ai été. La liste pourrait être longue, mais il me revient en mémoire et en vrac ces parenthèses de vie. Les concours de lancer de haches autour de la Nordschleife. Les pâtes aux asperges de Frau Wehle au fin fond de l’Allemagne de l’Est avec Eric Gilbert. Le protège pare choc de ma première voiture de location américaine réparée par un team GT après le passage dans le sable de Daytona Beach. Les cafés avec François Trottet. Le live texte avec la radio espagnole et nos paris idiots avec LM pour y placer des mots en mode Bratislaboys. Cicada ou Modern Talking dans les oreilles à nouveau avec Eric et Rainier. Ma seule victoire en kart dans une course de journalistes, et la méga poussette orchestrée avec LM sur un de nos confrères. Des histoires d’oreilles qui pourraient être découpées dans le désert africain. L’interview de Vanina au Castellet à son retour en Endurance…

J’avais deux péchés mignons. Les interviews que je faisais trainer en longueur parce que c’est l’une des plus belle choses de ce métier. Encore des découvertes. D’histoires et d’Histoire, de parcours, de personnalités… Impossible de citer tout monde, mais il y a quelques pilotes que je ne peux pas ne pas citer. Nico Lapierre et Olivier Pla, parce qu’ils gagnent tellement à être connus. Et puis « mes » trois mousquetaires. Xavier « prince tout choco » Pompidou, Manu « le malin » Collard et Romain « grincheux » Dumas. Parce que je les ai rendu fous avec les chroniques. Parfois toutes les semaines, parfois tard le soir. Ils ont toujours été là. Ils m’ont fait confiance alors qu’il n’y avait aucune raison de le faire. Ils ont accepté Endurance Info dès le début, loin de certains pilotes qui ne voulaient que des « grands » médias. Je ne les remercierai jamais assez parce qu’ils ont donné à EI une autre légitimité. Et ils ont changé ma vie.

Avec eux, et d’autres, il n’y a jamais eu de filtre. L’échange était transparent, honnête. Cela donne une idée du EI que j’ai connu. Nous avions une liberté de ton incroyable. Par rapport aux pilotes donc. Mais par rapport aux organisateurs aussi. Et j’en viens à mon deuxième péché mignon. Les billets d’humeur. Il m’est arrivé de relire certains de ces articles écrits il y a quinze ans. Ce n’était même pas du « sans filtre ». C’était à la limite de l’insolence. Aujourd’hui, cela pourrait être perçu comme de la folie. Est-ce que cela veut dire que c’était mieux avant ? Je ne sais pas. Je dirais que c’était différent… 15 ans. Imaginez. C’était un autre monde. Tout était différent et il faut vivre avec son temps. J’avais une liberté de ton. Une liberté de tout. Il y a bien eu quelques clashs, mais ça a parfois donné lieu à des belles rencontres (n’est-ce pas Lale ?!). Quel bonheur d’avoir pu avoir cet espace d’expression. Et pour avoir cet espace, il y a toutes ces choses qui ne se voient pas. La principale, c’est l’énergie… Je suis admiratif de cette énergie déployée depuis quinze ans par l’équipe d’Endurance Info, en particulier par notre cher LM. Merci. Merci pour tout. Merci d’avoir été mon coéquipier pour cette tranche de vie incroyable. Les occasions de b… une taupette sont plus rares mais rien ne remplacera ces quelques années à partager notre « bolide » à nous. Il a bien grandi ce bolide, et il va bien plus vite désormais. Il y en aura d’autres, je n’en doute pas. Même si ils n’auront peut-être pas le même nombre de roues, ou pas le même type de volant.

Atlanta

15 ans. Quand LM a évoqué l’idée d’écrire à nouveau à l’occasion de cet anniversaire, je me suis dit que l’exercice ne serait pas facile. Je confirme. L’histoire d’Endurance Info, l’aventure EI est telle que les mots, aussi nombreux soient-ils, ne suffisent pas. J’aimerais tellement vous dire plus. Vous racontez toute cette histoire. Toutes ces histoires. Ce sera surement pour un autre jour et, paradoxalement, peut être sur un autre support. Qui sait ? L’avenir le dira. D’ici là, je resterai un fidèle d’Endurance-Info. Mais désormais dans la peau du lecteur, toujours curieux des nouvelles « découvertes » que nous réserve la team EI.