Titré avant la finale de Barcelone, Anthony Pons se rend en Espagne avec la même envie de briller en Blancpain GT Sports Club. Le pilote de la Mercedes-AMG GT3/Team AKKA-ASP n’a pas eu la partie facile dans un championnat qui n’a de club que le nom. Les bagarres en piste sont acharnées, le plateau relevé et il ne faut rien laisser au hasard pour jouer les premiers rôles. Un engagement en Blancpain GT Sports Club correspond parfaitement aux pilotes qui ont un emploi du temps professionnel chargé et qui sont demandeurs d’un temps de piste conséquent. De nos jours, le gentleman driver veut en avoir pour son argent et Anthony Pons est ravi d’avoir fait le choix du Blancpain GT Sports Club, d’abord avec une Ferrari 458 GTE, puis une Mercedes-AMG GT3, avant pourquoi pas de relever de nouveaux défis.
La Blancpain GT Sports Club reste de la compétition ?
“Il ne faut surtout pas croire que le championnat est facile. Les meetings n’ont pas été de tout repos. J’ai dû faire face à de coriaces adversaires, notamment Daniele Perfetti. A Silverstone, Jon Minshaw a brillé et Piergiuseppe Perazzini a été très fort à Spa où la Ferrari marchait très fort. Cette saison n’a pas été un long fleuve tranquille. La clé du succès était la constance. En début de saison, tout le monde avait sa chance.”
La Mercedes-AMG GT3 a été facile à appréhender ?
“J’ai passé un cap à son volant à Spa. Il m’a fallu du temps pour en comprendre le fonctionnement. Je suis passé au frein pied gauche sur les conseils de Jérôme (Policand). L’auto est très sécuritaire, agile, et à l’aise dans toutes les conditions. Je suis impressionné par son comportement. Contrairement à la GTE où il fallait faire beaucoup de réglages, là il suffit de mettre du carburant et des pneus. De plus, on roule seul, ce qui fait qu’il n’y a pas un pilote professionnel pour affiner le comportement. La Mercedes est d’une fiabilité étonnante. Il faut aussi dire que le Team AKKA-ASP prépare ses autos aux petits soins.”
Il est donc possible de s’épanouir en Blancpain GT Sports Club ?
“Le temps de roulage en essais est important car on ne partage pas la voiture. Le format d’une course de 25 minutes et une de 40 est parfait. L’organisation est vraiment au top, l’ambiance également. Chacun défend ses intérêts en piste car nous ne roulons pas en club. On ne met pas le clignotant pour se laisser passer. L’esprit du championnat est aussi d’avoir des niveaux assez variés. Il suffit d’avoir trois ou quatre autos performantes pour prendre beaucoup de plaisir. Je me suis craché dans les gants sur chaque course et il en est de même à Barcelone.”
Quels sont les plans pour 2018 ?
“Il est possible que je remette mon titre en jeu car le championnat répond parfaitement aux attentes d’un chef d’entreprise. Il y a en plus la rigueur et l’ouverture d’esprit qui vont avec. Le nom ‘club’ peut repousser quelques pilotes mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Il n’y a aucun problème à être sous une tente. Les pilotes qui jouent devant ont leur place en Blancpain Endurance Cup. Cette année, j’ai fait de la compétition automobile en regardant nettement moins dans mes rétroviseurs. En Blancpain GT Series, il faut faire de la gestion de relais de part le niveau de compétitivité. Je regarde aussi du côté du Championnat de France FFSA GT.”
Il n’y a pas d’envie de revenir en GTE ?
“Avec la Mercedes, je passe Blanchimont à fond à Spa, alors qu’avec la RSR, j’avais le pied sur le frein. Les GT3 sont devenues de vraies machines de course. Il y a seulement quelques secondes d’écart entre les deux catégories, l’une demandant plus que l’autre sur l’investissement financier. Je possède encore une Porsche 996 RSR et une Ferrari 458 GTE. L’une des deux pourrait rouler de temps à autre dans une série historique. Il faut juste voir le format, le coût de fonctionnement et la remise aux normes de l’auto.”