Antonio Garcia est un pilote qui se fait rare. Très discret, au sens propre comme au sens figuré, l’un des pilotes phares de l’équipe Corvette Racing n’en reste pas moins très rapide. Le week-end dernier, l’Espagnol était aux 6 Heures de Spa Francorchamps pour faire faire les premiers tours de roues à la Corvette C8.R. Il était associé à Oliver Gavin, le nouveau retraité de l’Endurance.
Revenons d’abord sur les 24 Heures de Daytona 2021. Une nouvelle victoire pour vous en GTLM, mais ce fut un peu spécial car vous n’avez pas pu célébrer avec vos coéquipiers, étant déclaré positif à la Covid.
« Ce fut un peu bizarre la façon dont cela s’est passé. Il était clair que j’avais eu la Covid-19 en décembre, je savais que cela aurait des conséquences sur ma course. La façon dont tout cela s’est déroulé a été malheureux, mais si c’est la façon dont cela doit se faire pour remporter la course, je suis ok avec cela. Je ne changerais rien de ce qui s’est passé ce week-end là si c’était à refaire. Une victoire reste une victoire, ce fut une belle course, avec Nicky (Catsburg) et Jordan (Taylor), nous avons fait une belle épreuve. Après ce n’est pas un bon souvenir cette fin de course où je suis déclaré Covid, ce fut même horrible, mais au final, cela reste un beau succès ».
Par contre, ce fut bien plus difficile aux 12 Heures de Sebring où vous avez été accroché à 30 minutes de la fin…
« Oui, j’ai été vraiment malchanceux ! Nous avions pourtant fait un beau week-end, avec une pole position, les deux Corvette sur la première ligne à l’issue des qualifs. En course, nous avons mené pendant une grosse partie, nous étions vraiment compétitifs. Dans mon tout dernier relais, c’est vrai que la BMW M8 GTE #25 était vraiment forte, mais j’arrivais à la contenir, j’étais vraiment content de mon rythme et j’étais en mesure de la contrôler. Mais à dix minutes de la fin, il m’accroche, je suis sûr que c’est une erreur, d’ailleurs il est venu s’excuser à notre retour au stand. Ce n’est pas un bon résultat, c’est certain pour nous. C’est très dur et triste d’avoir mené 11 heures, de pouvoir presque toucher la victoire et que cela se finisse comme cela ! Mais, c’est la course. »
Vous arrivez sur les courses sprint. N’est-ce pas trop compliqué de rouler seul ?
« BMW n’est plus là certes, mais nous avons toujours la Porsche 911 RSR-19 de WeatherTech Racing qui est vraiment compétitive. La prochaine course sera à Watkins Glen où BMW sera encore là. Nous essayerons d’avoir notre revanche là bas. Il est vrai que ce n’est pas la saison idéale au niveau des forces en présence en GTLM. Nous essayons de faire notre travail au mieux et de nous concentrer sur cela. Notre objectif est de gagner des courses, de nous préparer au mieux pour pouvoir aller en France en août afin d’essayer de remporter à nouveau Le Mans.»
Plus de GTLM en 2022, mais du GTD Pro. Êtes-vous en train de préparer une version GT3 de la Corvette C8.R ?
« Je ne sais pas encore. C’est de la responsabilité du management et de l’ingénierie de Pratt et Miller. Qu’il y a un “update” ou pas de la voiture actuelle, c’est n’est pas à moi de répondre. Je ne souhaite pas trop commenter tout cela, je ne peux pas en dire vraiment plus ! Quoiqu’il sera décidé, je serai là pour faire les tests et les courses. »
Vous avez fait vos premiers pas avec la Corvette C8.R le week-end dernier à Spa. On vous imagine ravi de rouler enfin à nouveau en Europe…
« Oui, c’est vraiment cool d’être de retour en Europe et, en plus, à Spa, l’une de mes pistes préférées sur le Vieux Continent. Donc oui, ravi d’être à nouveau là, de me confronter aux règlements de l’ACO, de voir comment la C8.R s’y comporte et de se préparer pour Le Mans. Ferrari et Porsche sont de très sérieux concurrents, ils sont très forts et ont une sacrée expérience de ce championnat. Ce n’est pas facile pour nous d’arriver comme cela et, en plus, avec une nouvelle voiture, mais c’est une très bonne chose de l’avoir fait.»
Comment se font faits les premiers tours de roues ? Ne pensez vous pas être pour le moment un peu loin des autres GTE, à 1.8 seconde de la pole vendredi dernier.
« Certes, nous sommes à 1.8 seconde de la Porsche 911 RSR #92, mais la 2e auto était déjà reléguée à 1.2 secondes. Donc je ne sais pas si nous sommes si loin que cela (rire). Honnêtement, nous n’étions pas vraiment contents de nos qualifications. Nous aurions aimé être plus proches, c’est certain, mais c’est comme cela. C’est l’une des premières fois que nous roulons dans des conditions aussi froides. Nous utilisons des armoires chauffantes pour les pneus, chose que nous n’avons pas en IMSA. En plus, sur des tracés classiques, nous n’avons pas l’habitude de faire des doubles relais avec les pneus. C’est aussi un élément nouveau, nous devons en prendre soin afin de pouvoir doubler les relais et voir quelle est la meilleure stratégie. »
A suivre…