A seulement 17 ans, Arthur Mathieu a tout l’avenir devant lui en sport automobile. Quand on connaît l’évolution d’un sport en perpétuel changement, il vaut mieux débuter le plus jeune possible. Après le Caterham Challenge, le benjamin du plateau passe à la vitesse supérieure cette saison en rejoignant les rangs de la Porsche Carrera Cup France sur la toute nouvelle 992 Cup.
Il sera le plus jeune et le moins expérimenté. Un sacré challenge en perspective qui a pris du temps à murir. Tout ne s’est pas fait en un claquement de doigt pour Arthur Mathieu qui portera les couleurs de Spark Motorsport qui, pour l’occasion, reçoit l’appui technique d’Absolute Racing, l’équipe bien connue de Fabien Fior et Ingo Matter. De quoi débuter dans les meilleures conditions sur une Porsche qui doit sa livrée au célèbre artiste plasticien Bernar Venet. Malgré son jeune âge, Arthur Mathieu a construit son projet Porsche Carrera Cup France d’une façon réfléchie et soignée. Magny-Cours marque le lancement des hostilités ce week-end…
Passer de la Caterham à la Porsche est un grand pas en avant ?
« C’est même un pas de géant. Dans un premier temps, je dois prendre mes marques et pas chercher la performance. La montée en puissance va se faire petit à petit. Courir sur une Porsche est un rêve depuis que je suis tout petit. Je pense que tout le monde rêve de rouler en course au volant d’une Porsche 911. Plus jeune, je voulais faire du karting, ce qui n’a pas pu se faire. J’ai rejoint un internat à Aix-en-Provence, soit très près du Paul Ricard. Mes parents m’avaient dit oui pour le sport auto si les résultats scolaires suivaient en conséquence. A 15 ans et demi, j’ai voulu me lancer en sport auto. C’est alors qu’un ami m’a parlé du programme junior mis en place par Porsche pour la Cup. J’ai appelé pour demander les renseignements. Il fallait noter un palmarès, ce que je n’avais pas. J’ai alors cherché un championnat pour rouler. »
C’est comme cela que vous avez débarqué en Caterham ?
« Oui car la condition pour rouler en Caterham est qu’il fallait ne jamais avoir eu la moindre licence, ce qui était mon cas. Dès le premier meeting, à tout juste 16 ans, je suis monté sur le podium avant de gagner des courses. J’ai ensuite été retenu pour les sélections du programme junior Porsche. J’ai tellement adoré piloter cette Cup, mais il me fallait monter un programme pour pouvoir rouler. »
Comment vous êtes-vous débrouillé ?
« A l’école, j’ai beaucoup étudié les œuvres de Bernar Venet qui habite près de chez moi. J’ai pris rendez-vous pour lui expliquer mon projet. Je travaille directement avec lui sur le programme. Je suis le premier de la Cup à emmener une Art Car et à venir dans le championnat avec si peu d’expérience. Je n’ai que quatre mois de pilotage derrière moi. Je connais bien Hugues Ripert, qui gère Spark. Hugues est un ami de la famille. En 2022, je vais travailler en alternance chez Spark dans le cadre de mes études à l’IUT d’Aix-en-Provence. »
Votre souhait est de rester en Porsche sur le long terme ?
« Mon objectif est de prendre mes marques, de disputer plusieurs saisons pour viser la Supercup ou la Porsche Carrera Cup Asia où roule Absolute Racing. Mon rêve était de rouler sur une Porsche et de disputer les 24 Heures du Mans sur 911 RSR. Le premier souhait est exaucé. Absolute Racing va rouler au Mans cette année, alors ça donne envie. J’espère aller le plus loin possible avec Porsche. Depuis tout gamin, je suis bercé par la marque et j’adore l’histoire de Porsche. »
Les premiers essais ont été positifs ?
« C’est la première fois que je roulais avec des pneus slicks que je dois encore mieux exploiter. Toutes les équipes s’entraînent beaucoup. Depuis les essais officiels de Magny-Cours, je n’ai pas touché l’auto. J’ai eu l’occasion de rouler en Porsche 911 Cup le week-end dernier en Ultimate Cup Series. La 992 est un gros pas en avant. Je souhaite me diriger vers l’Endurance, une discipline où la stratégie est importante. »