Asian LMS : Cyrille Taesch-Wahlen répond à vos questions…

Entre des soucis d’acheminent en Chine, les feux de brousse en Australie et le début du Covid-19, l’Asian Le Mans Series n’a pas eu la partie facile sur sa saison 2019/2020. Le championnat asiatique labellisé ACO a tout de même pu se dérouler dans de bonnes conditions même si pour cela le promoteur a dû se retrousser les manches. Tous les regards sont maintenant tournés vers la saison 2020/2021 qui doit débuter le 29 novembre à Suzuka. Cyrille Taesch-Wahlen, directeur général du circuit, a répondu à vos questions sur l’Asian Le Mans Series.

Êtes-vous confiant sur le lancement de la saison comme prévu ? Les signes en Asie sont positifs ?

“Il faut toujours garder de la confiance mais il est important de demeurer très réaliste et pragmatique. La clé réside dans la capacité que nous aurons tous à voyager vers les pays concernés sans quarantaine. Il est à ce jour encore trop tôt pour savoir quelle sera la situation d’ici le dernier trimestre même si il y a une forme de logique à penser que les choses devraient de plus en plus rentrer dans l’ordre en s’approchant de la fin de l’année. Il nous faut donc être optimiste tout en anticipant d’autres scenarii. Nous travaillons donc au lancement de la saison 2020/2021 selon le calendrier annoncé le 6 avril dernier et en parallèle sur différentes alternatives qui doivent garantir le déroulement d’un championnat, même remanié. Nous ferons tout pour proposer aux équipes une plateforme de course en Asie. La situation sanitaire en Asie est en général bien meilleure que dans le reste du monde mais quand les frontières ne sont pas tout simplement fermées des quarantaines sont imposées dans la quasi totalité des pays. Les trois mois qui viennent sont cruciaux. Les championnats chinois doivent reprendre courant juin, au Japon et en Malaisie par exemple il faudra sûrement attendre juillet si tout va bien.”

Est-ce que l’on peut voir un jour des GTE en Asian Le Mans Series ? 

“Si la demande est là, oui mais c’est une hypothèse qui de mon point de vue s’éloigne de plus en plus chaque année. Nous avons toujours défendu l’idée que nous devions les accueillir si il y avait un marché pour le LM GTE en Asie. Il y a deux saisons, alors que nous avions déjà prévu d’intégrer une classe dédiée dès lors qu’il y aurait 4/5 voitures sur la grille, personne n’est venu d’Europe. Par ailleurs il n’y a pour ainsi dire pas de GTE en Asie où le marché du GT est grandement basé sur le GT3 et désormais également GT4 principalement dans les championnats nationaux.”

Les équipes européennes pourraient chercher de nouvelles opportunités de roulage en fin d’année. L’Asian Le Mans Series pourrait donc être de plus en plus demandée…

“En fait, de plus en plus d’équipes (pas qu’en Europe) cherchent à pouvoir rouler le plus possible afin de conserver de l’activité toute l’année. L’Asian Le Mans Series attire de plus en plus car elle est désormais bien implantée dans le paysage et considérée de façon très positive. Le contexte actuel pourrait en effet avoir une incidence supplémentaire du fait de notre positionnement calendaire mais il y a aujourd’hui tellement d’inconnues et ne sachant pas qui pourra voyager et où, que je me garderais bien de spéculer à ce sujet.”


De nouveaux pays sont à l’étude pour le futur ? La situation actuelle pourrait changer la donne quant à la tenue d’un meeting supplémentaire ?

“Nous avons ajouté l’Australie à notre calendrier la saison passée et nous y voulons y retourner. Il y a de plus en plus de circuits en Asie mais peu sont en fait réellement éligibles dans la mesure où nous cherchons à rouler le plus possible sur des pistes de type grade 1. En ce qui concerne les grades 2 il faut des circuits adaptés (longueur et tracé) à nos voitures. Je pense par exemple aux LMP2 qui ont besoin de pouvoir s’exprimer pleinement! Singapour et le Vietnam ont des circuits en villes exclusivement déployés dans le cadre de la F1. Il existe des projets aux Philippines, Taiwan pour le futur mais la plupart du temps les nouveaux circuits sont construits dans des pays où nous nous rendons déjà mais nous restons très attentifs aux nouvelles opportunités.Une de nos ambitions a toujours été de pouvoir passer de 4 à 5 épreuves mais il est vrai que les possibles conséquences de la situation actuelle nous obligent de patienter encore. Quoiqu’il en soit il faut toujours intégrer dans ces réflexions le facteur logistique/temps qui est spécifique aux séries internationales en Asie dont le paddock se déplacent d’un circuit à l’autre par bateau ce qui imposent des contraintes incontournables lorsqu’il s’agit de bâtir un calendrier.”

Comment sont perçues les 24 Heures du Mans en Asie ?

“Très souvent comme la plus grande course au monde! Si le niveau de culture du sport automobile n’est pas équivalent dans tous les pays, Le Mans est ou devient une référence absolue et dont la notoriété augmente fortement dans les pays où l’épreuve étaient il y a quelques années encore bien moins réputées qu’au Japon par exemple.”