A 13 ans, Augustin Dulauroy fait partie de la nouvelle génération qui s’intéresse au sport automobile et plus spécialement à l’Endurance. Ce jeune français parti vivre en famille aux Etats-Unis, avec une mère impliquée dans le monde de l’Endurance, a tous les ingrédients pour aimer le sport auto. Le premier article consacré à sa passion de l’Endurance a fait réagir, si bien qu’il est prévu de retrouver Augustin en immersion aux prochaines Total 24 Heures de Spa avec le concours de SRO. En attendant la classique ardennaise, Augustin interviendra sur Endurance-Info dès qu’il le souhaite.
Alors qu’il pourrait s’intéresser uniquement aux jeux sur console, Augustin suit assidument le sport automobile en lisant religieusement Auto Hebdo chaque semaine de l’autre côté de l’Atlantique. On le verra à coup sûr en famille au Paul Ricard lors du Prologue FIA WEC au printemps prochain afin d’approcher une nouvelle fois la Ford GT, sa voiture de course de référence. Cette Ford qui le fascine aussi bien dans sa version actuelle que dans sa version historique.
« Tout a débuté lorsqu’à l’âge de 7 ans, je jouais à CSR Classics. Je regardais les différentes voitures et j’ai découvert la Ford GT40 MkIII de route » nous a déclaré Augustin. « J’ai de suite voulu en savoir plus sur cette voiture qui me fascinait. J’ai alors commencé à chercher des informations dans un vieux livre de mon père. Cela m’a aussi permis de découvrir de nombreuses autres autos. Ce n’est qu’en 2014 que je me suis vraiment intéressé à l’Endurance lorsque ma mère a commencé à travailler sur les circuits. C’est cette même année que j’ai découvert les 24 Heures du Mans et cette passion s’est développée suite au retour de Ford en 2016. »
L’Endurance s’est vite imposée comme sa discipline de prédilection : « l’Endurance, ce n’est pas seulement des voitures qui vont vite, c’est aussi le stress de savoir si la voiture va tenir sur la durée, si le temps sera assez long pour remonter son handicap dans le trafic. Il faut aussi doser sa vitesse pour gagner des secondes sur chaque tour avec la prise en compte de l’essence consommée et de l’usure des pneumatiques. Il n’y a pas que les voitures, mais aussi les pilotes qui poussent sur des courses qui peuvent durer jusqu’à 24 heures. Les courses d’endurance sont bien plus qu’une course d’une heure avec une ligne droite et un drapeau à damier en guise de fin. Je pense que la discipline a de l’avenir et je m’y intéresse encore plus aujourd’hui car c’est un sport automobile à part. Il faut toujours attirer plus de public, avoir des pilotes populaires qui représentent la catégorie comme c’est le cas en F1. Pour ma part, mon plus grand rêve serait de voir Ford venir en LMP1. L’arrivée de nouveaux constructeurs pourrait donner un nouveau souffle à l’Endurance. »
S’intéresser à l’Endurance à l’âge de 13 ans est une bonne chose, mais comme dans la vie quotidienne, il faut entretenir la flamme afin de perpétuer cet intérêt pour un sport qui pour beaucoup n’a plus le vent en poupe : « Aujourd’hui, je ne sais pas si je vais m’intéresser longtemps à l’Endurance mais je sais ce qui peut me pousser à m’y intéresser. Malheureusement, je pense que la créativité des constructeurs et des équipes est de plus en plus limitée par des réglementations de plus en plus restrictives d’année en année. C’est une des raisons qui me poussent vers le Classic. A cette époque, l’aérodynamique n’était pas au centre des discussions des ingénieurs. Enzo Ferrari disait : « l’aérodyamique, c’est pour ceux qui ne savent pas fabriquer de moteurs. » Je ne pense pas qu’il avait totalement raison mais au moins, cela a permis de produire des voitures élégantes car le design n’était pas réduit à trouver la meilleure aéro possible. Les autos étaient différentes les unes des autres. L’aspect extérieur était plus de l’art que quelque chose qui améliorait les performances de l’auto. Les constructeurs ont vite vu l’intérêt de l’aéro et on a vu apparaître des autos étranges avec des ailerons très hauts ou qui ressemblaient à un triangle sur roue comme la Lola T163. Je pense que les organisateurs devraient donner plus de liberté aux constructeurs. »
Aussi bien Roborace que les courses sur simulateur ne semblent pas intéresser notre jeune passionné : « Je ne suis pas fan du concept de Roborace car il y a des tactiques que seuls les hommes peuvent faire et pas les ordinateurs. Pour ce qui est des courses sur simulateur, pourquoi pas pour le fun. Au bout du compte, ce n’est pas un sport. C’est l’outil idéal pour s’entraîner mais ça ne remplace pas la réalité. Un simulateur aura toujours des bugs ou des différences dans la partie moteur. On parle beaucoup de la pile à combustible. Je ne suis pas totalement pour car au final, cela reste des voitures électriques même si on peut y trouver un intérêt. Les constructeurs devraient alors avoir le choix entre différents types de batteries afin de diversifier la grille. Voir des GTP me plairait car ça rappellerait l’époque de la Ford GT40 où cette auto avait été développée pour battre Ferrari au Mans. Elle a été prototype mais aussi voiture de route. Les temps ont bien changé et la Ford GT actuelle est équipée d’un moteur Ecoboost. C’est comme prendre une muscle car de 500 chevaux et mettre un 4 cylindres en ligne de 200 chevaux à l’intérieur. C’est un peu un non-sens. »