Ben Barnicoat a été un pilote très actif en ce début d’année 2020 avec une 2e place aux 12 Heures de Bathurst, première manche de l’Intercontinental GT Challenge, avec McLaren et un titre de vice-champion en Asian Le Mans Series avec Thunderhead Carlin Racing (Dallara). Endurance-Info a rencontré le jeune talent britannique de 23 ans pour mieux le connaitre…
Vous avez commencé en monoplace, puis bifurqué vers le Blancpain GT Series avec Strakka Racing sur une des McLaren 650S GT3 de l’équipe. Pourquoi ce choix ?
« J’ai été chanceux dans ma jeune carrière pour avoir été soutenu par Racing Steps Foundation qui est une association britannique. Elle est partenaire de pilotes britanniques qui ont des bonnes capacités de pilotage, mais qui n’ont pas les fonds nécessaires pour faire carrière. J’ai eu la chance d’avoir été détecté par ces gens à l’âge de 13 ans. Ils ont payé pour moi pour que je fasse du karting au niveau international. Je m’y suis bien comporté (il a été champion CIK FIA Championnat d’Europe en 2012, ndlr) et j’ai alors continué vers la monoplace suivant la trace de gens comme Oliver Rowland, James Calado ou encore Oliver Turvey qui ont, eux aussi, été aidés par cette fondation.
J’ai fait deux ans de Formule Renault gagnant le Championnat d’Europe du Nord (Northern European Championship, NEC, voir photo, ndlr) en Formule Renault 2.0 en 2014. Je suis passé, toujours en Formule Renault, en Championnat d’Europe remportant trois courses en 2015 (avec Fortec Motorsports). L’année suivante, j’ai disputé le Championnat d’Europe de Formule 3 (deux victoires), mais en même temps, toujours en 2016, la fondation a arrêté son programme. Le fondateur, Graham Sharp, avait dépensé tellement d’argent pour aider ces jeunes pilotes qu’il a décidé de stopper. C’est dommage, j’aurais aimé poursuivre en monoplace, mais je souhaite vraiment le remercier, il m’a offert la chance de ma vie, une superbe opportunité.
J’ai alors eu une deuxième chance : celle de devenir un pilote McLaren GT Academy. Un peu auparavant, j’avais remporté le Autosport Awards British Club, catégorie Pilote de l’Année. L’une des récompenses était de piloter une McLaren GT lors d’essais. J’avais alors testé une GT3 et Andrew Kirkaldy, alors patron de Mclaren GT, m’avait dit que si j’étais intéressé par le GT, je devais lui en faire part et qu’il me donnerait ma chance. En 2016, Stuart Leonard, dont le beau-père, Graham Sharp (la personne qui le soutenait à travers Racing Steps Foundation, ndlr) cherchait un pilote pour la finale Blancpain Endurance Series avec une Audi R8 LMS GT3 (WRT). J’ai alors fait cette course et, quand Andrew Kirkaldy a vu cela, il m’a appelé pour me proposer de faire du GT. Tout s’est ensuite enchaîné : je suis allé chez Strakka Racing puis Garage 59 toujours avec la McLaren 650S GT3 puis maintenant la 720S GT3 pour Team 59 Racing où nous avons fait une très belle course aux 12 Heures de Bathurst en février dernier… »
En parallèle de vos activités GT, vous avez roulé en ELMS l’an dernier pour le compte de Carlin avec la Dallara P217 #45. Comment ça s’est passé ?
« L’opportunité de faire l’ELMS avec Carlin s’est présentée tard. J’étais sensé avoir un gros programme avec McLaren, mais ce ne fut pas le cas en 2019. Je me dirigeais donc vers une saison sans trop de courses à mon programme. De plus, mon statut de pilote usine McLaren ne me permet pas de rouler pour d’autres constructeurs. La solution LMP était la seule qui me permettait de ne ps me retrouver en face d’une McLaren en GT. En 2015, quand j’ai remporté mon titre en Formule Renault 2.0, j’ai eu droit à un test en World Series 3.5 et je l’avais fait chez Carlin. Comme cela s’était bien passé, quand j’ai su qu’il cherchait un pilote pour 2019 en ELMS, j’ai appelé Trevor (Carlin, le patron, ndlr) et nous sommes tombés d’accord.
Carlin est une super équipe, mais la saison a été difficile. La Dallara P217 n’est pas la meilleure des LMP2, tout le monde sait que c’est l’ORECA 07 qui domine la catégorie. Nous avons travaillé très dur, nous avons énormément progressé au niveau de notre rythme. Mais nous avons été frappés par la malchance cette saison à Silverstone avec un gros souci de freins et l’accident de Jack Manchester à Portimão lors du premier tour. Une chose est certaine : nous avons beaucoup appris en 2019, il ne faut pas oublier que c’étaient les premiers pas de Carlin en Endurance, mais aussi la première expérience proto pour Jack Manchester et moi. Nous avons bénéficié, heureusement, de toute l’expérience d’Harry Tincknell. Certes, nous ne l’avons pas transformé en ORECA, mais la Dallara P217 est désormais plus proche de cette référence. »
Et depuis, vous avez été confirmé chez Thunderhead Carlin Racing en ELMS 2020 toujours sur la Dallara P217 #45…
« Je suis content de poursuivre en ELMS avec Jack Manchester ainsi que Carlin. Ravi qu’un accord ait pu être trouvé entre l’équipe, McLaren et moi-même. »
A suivre…