Entre Bernhard Mühlner et le sport automobile, l’histoire d’amour dure depuis bien longtemps. La Volkswagen Golf GTI, construite avec son frère Hartmut à la fin des années 70, a écumé les spéciales avant une collaboration avec Opel puis Volvo. Depuis maintenant plus de 20 ans, Mühlner Motorsport fait rouler des Porsche et, depuis peu, des prototypes LMP3. Une ORECA 07 est même arrivée dans les ateliers de l’équipe basée tout près du circuit de Spa-Francorchamps. L’écurie dirigée par Renate-Carola et Bernhard Mühlner a roulé partout dans le monde remportant 160 victoires. Mühlner Motorsport, c’est 45 courses de 24 heures. Il ne manque que les 24 Heures du Mans sur la liste déjà bien longue. 2022 pourrait bien marquer les débuts de Mühlner Motorsport au Mans.
En attendant, l’écurie se fait les dents en LMP3 avec les Duqueine D08 tout en continuant à faire rouler des Porsche sur la Nordschleife. La saison 2021 débutera par les 24 Heures de Daytona avec une Duqueine D08. Avant d’attaquer une année qui s’annonce bien remplie, Bernhard Mühlner est revenu pour Endurance-Info sur 2020 et sur les plans futurs de l’équipe.
La saison 2020 a été positive pour Mühlner Motorsport ?
« Absolument ! Elle a été différente et difficile, mais finalement réussie. Nos activités GT avec Porsche se sont poursuivies et la nouvelle étape de l’équipe, les courses de prototypes en Europe, s’est terminée par un podium lors de la finale Michelin Le Mans Cup à Portimão. »
Votre équipe est habituée à rouler en GT. Pourquoi avoir fait le choix du LMP3 et non du GT3 ?
« Après avoir fait rouler deux Norma M30 pour le compte d’un client dans le cadre de l’IMSA Prototype Challenge en 2019, nous avons décidé de lancer un programme prototype en Europe. La saison 2020 de la Michelin Le Mans Cup était pour nous une année d’apprentissage pour construire quelque chose dans l’environnement ACO. Nous étions l’une des premières équipes engagées en GT3 avec le titre ADAC GT Masters 2008 décroché avec Tim Bergmeister et nous avons connu beaucoup de succès en FIA GT3 de 2008 à 2010. L’écurie a remporté la catégorie GT3 aux 24 Heures de Spa 2007, 2008, 2010 et terminé 2e en 2009. Nous avons également pris la 2e place en Gentlemen en 2011. Actuellement, la catégorie GT3 n’est pas rentable pour nous. Il n’y a aucune possibilité de courir pour gagner et gagner de l’argent, même pour couvrir les frais. De nos jours, vous avez besoin d’un équipage entièrement professionnel mais cela ne paie pas les factures. Le LMP permet de travailler toujours avec les gentlemen. »
En 2021, vous ferez rouler des LMP3 en Europe et aux Etats-Unis ?
« Nous avons envoyé nos deux Duqueine D08 qui ont roulé en Europe dans notre atelier Mühlner Motorsports America en Floride à DeLand, situé à 15 minutes du Daytona International Speedway. Une Duqueine D08 est inscrite à l’année en IMSA Prototype Chellenge. Laurents Hörr et Moritz Kranz disputeront la première manche à Daytona. L’autre châssis prendra part au Roar before 24 et aux 24 Heures de Daytona. On pourrait ensuite la revoir aux 12 Heures de Sebring, Watkins Glen, Petit Le Mans, et peut-être à Mid-Ohio, Mosport et Road America. Les deux voitures peuvent participer au meeting IMSA Prototype Challenge à Sebring et également disputer les 12 Heures une semaine plus tard. Nous avons donc un maximum de flexibilité et ce n’est qu’à l’issue des 12 Heures de Sebring que nous prendrons une décision pour le reste de la saison. Nous avons encore des volants disponibles pour les 24 Heures de Daytona et la saison. »
Et pour la partie européenne ?
« L’European Le Mans Series a le même format pour les LMP2 et LMP3. Tout ce que nous apprendrons en 2021 en LMP3 nous servira pour le LMP2 en 2022. »
L’étape suivante sera donc le passage en LMP2…
« Oui avec comme objectif de débuter en 2022. Nous commencerons les essais durant le deuxième semestre et, si nous nous sentons suffisamment à l’aise, alors peut-être que nous participerons à la finale 2021 de Portimão. »
Les 24 Heures du Mans sont dans le viseur de Mühlner Motorsport ?
« Le Mans est la plus grande course automobile au monde et après avoir participé 45 fois à une course de 24 heures, nous avons terminé la plupart d’entre elles sans aucun problème technique. Nous sommes montés le plus souvent sur le podium des courses de 24 heures. Le Mans figure sur notre liste et c’est un ‘must’ pour nous. »
Avec Le Mans, la boucle sera bouclée ?
« Nous avons roulé à Daytona, Spa, Dubai et sur le Nürburgring. Sur une course d’endurance, les voitures doivent être préparées de la meilleure façon possible pour ne pas connaître le moindre problème technique durant 24 heures. Les pilotes doivent être assez rapides, mais aussi suffisamment intelligents pour faire un travail sans erreur. L’équipe dans le stand doit, elle aussi, travailler vite mais sans commettre de faute. La stratégie est importante. »