Depuis 2014, le destin sportif de Bertrand Baguette est lié au Japon et à Honda en SUPER GT. Trois ans plus tôt, il y a donc 10 ans, le Belge a tutoyé la victoire à Indy 500. Après un passage en Endurance avec une victoire de catégorie LMP2 aux 24 Heures du Mans 2013 suivie d’un titre mondial LMP2 la même année, le Verviétois a quitté l’Europe pour le Japon pour évoluer au sein d’un des championnats les plus relevés de la planète.
Après des débuts compliqués en étant la seule Honda du plateau équipée de gommes Dunlop, et ce malgré un premier podium en 2014 à Fuji, le Belge a rongé son frein chez Nakajima Racing . Il aura fallu attendre 2017 pour le voir s’imposer aux 1000 km de Suzuka, la course la plus importante de la saison. Le temps de la vache maigre de la lanterne rouge au championnat est terminé.
Depuis 2019, Bertrand Baguette roule pour Keihein Real Racing (Astemo Real Racing en 2021) en compagnie de Koudai Tsukakoshi. Sixième du championnat 2019, troisième en 2020, le tandem belgo-japonais vise le titre cette saison. Après deux courses, la Honda NSX-GT #17 pointe à la 2e place avec une victoire à la clé. De quoi entrevoir un bel avenir pour l’un des pilotes les plus sympathiques du paddock. Rentré au pays avant le prochain rendez-vous de Motegi à la mi-juillet, le pilote officiel Honda a répondu aux questions d’Endurance-Info.
Votre début de saison se passe bien, mais on sent que les Toyota sont au-dessus du lot. C’est aussi votre avis ?
“A Okayama, nous avons terminé première non Toyota à la 5e place. Toyota est très fort en ce début de saison. Les GR Supra ont un net avantage en vitesse de pointe, certainement en partie grâce à une traînée inférieure aux Honda et Nissan. On peut s’estimer heureux d’avoir remporté une course.”
Compte tenu de la situation sanitaire, vous avez pu tester comme vous le souhaitiez ?
“Les essais ont forcément été limités. Habituellement, les équipes vont se tester une semaine à Sepang (Malaisie), ce qui est parfait pour rouler dans des conditions chaudes. C’est important pour mieux comprendre les pneumatiques. Au Japon, la campagne d’essais a été conforme à ce que nous avions les années précédentes.”
A combien estimez-vous le manque à gagner en performance ?
“De l’ordre de 0.2 à 0.3s. Le set up de la voiture n’est pas aussi performant qu’en 2020. A Okayama, nous faisons une course parfaite et nous ne terminons qu’à la 5e place. On gagne à Fuji, certes avec pas mal de chance à cause des soucis rencontrés par la Honda #8 et la Toyota #36. A Fuji, on rendait 10 km/h aux Toyota, ce qui nous met pas mal de pression en course. Par chance, nous avons un très bon châssis et une bonne consommation d’essence.”
Vous aurez un success handicap de 52 kg lors du prochain rendez-vous de Motegi contre 70 kg à la Toyota qui mène le championnat. Le meeting risque d’être compliqué ?
“L’essence même du SUPER GT est le handicap poids qui est pris en fonction des résultats. Il faut marquer le plus de points possible sur les six premières courses et être performant sur les deux dernières. La clé du championnat est là. Le poids est divisé par deux lors du pénultième meeting et carrément ôté pour la finale. Avec ou sans poids, on sent clairement la différence dans la voiture. Quand on a plus de 50 kg, le restricteur d’essence change. Avec tout cela, Motegi s’annonce donc compliqué. Ce serait bien d’arriver là-bas (avant-dernier meeting) avec au moins 50 points au championnat.”
Le public est de retour sur les circuits ?
“Oui même si c’est encore limité. Seuls les spectateurs qui ont réservé des places au préalable peuvent faire le déplacement. Il devait y avoir 30 à 40% du nombre de spectateurs habituels à Fuji.”
Comment se passe la vie actuellement au Japon ?
“La situation reste compliquée car les cas positifs au COVID-19 restent importants. Le pays est en retard sur la vaccination. Seules les personnes qui travaillent en première ligne face au virus ont été vaccinées pour le moment. On compte moins de 2% de personnes complètement vaccinées mi-mai.”
On vous verra au départ des Total 24 Heures de Spa ?
“A ce jour, je n’ai rien de confirmé pour les 24 Heures de Spa. Cette course me tient vraiment à cœur et j’espère avoir la possibilité d’y participer une nouvelle fois.”