BMW a dévoilé l’an dernier sa nouvelle GT3 qui sera en piste en 2022. Mais en attendant les premières compétitons officielles, l’auto poursuit un programme d’essais et de développement intensif. Elle vient d’ailleurs de terminer un test d’endurance de 30 heures à Almeria, en Espagne, la semaine dernière avec Martin Tomczyk, Jens Klingmann et Nick Yelloly à son volant.
Les autres pilotes d’usine, Augusto Farfus et Phillip Eng, ont également fait beaucoup de kilomètres au volant de la BMW à moteur biturbo de six cylindres en ligne, qui a déjà parcouru plus de 12 000 km en essais. Maintenant, une étape supplémentaire pourrait être franchie. Si la M6 GT3 va prendre part à une nouvelle saison dans les différents championnats GT3, la M4 GT3 devrait faire ses débuts en compétition en NLS (Nürburgring Langstrecken Serie) cet été, avec d’autres courses prévues dans d’autres séries, dans l’année. Le but est de rouler, de continuer à développer la voiture dans un contexte compétition cette fois-ci, une sorte de répétition générale avant un déploiement global en 2022.
“C’est une voiture passionnante et vraiment bonne”, a déclaré Mike Krack, responsable de l’ingénierie de BMW Motorsport à Sportscar365. “Nous avons toujours notre voiture de référence – la M6 – cela permet de ne pas tomber dans le piège des fausses comparaisons ou d’être induits en erreur. Il y a encore des problèmes à résoudre, mais c’est pour cela qu’on continue à faire des essais. Avec ce test d’endurance, nous avons découvert des soucis que nous n’avions pas auparavant. Mais nous avons développé beaucoup de voitures dans le passé. C’est normal. Il n’y a pas de panique.”
Le plan actuel serait que la voiture fasse ses débuts lors de la quatrième manche de la saison NLS, lors de l’Adenauer ADAC Rundstrecken-Trophy le 26 juin, c’est à dire la première course après les 24 Heures du Nürburgring. Cela permettrait de disposer d’un maximum de temps pour travailler sur le développement des pneus avant les 24 Heures du Nurburging 2022. La voiture courrait cette année en catégorie SPX réservée aux machines non homologuées.
“Le Nürburgring est une étape importante en raison de la réglementation sur les pneus”, explique Mike Krack. “Si nous voulons avoir des gommes compétitives en 2022, nous devons faire des tests au Nürburgring en 2021. Vous ne pouvez pas simplement louer la Nordschleife pour une semaine. De plus, comme vous roulez beaucoup hors trajectoire, nous devons être solides face aux marbles et autres débris. Il n’y a pas de meilleur test que d’aller courir sur la Nordschleife et l’objectif est de s’y rendre juste après les 24 Heures du Nürburgring.”
D’autres courses “d’essai” sont prévues, notamment une sortie en Fanatec GT World Challenge Europe powered by AWS plus tard dans l’année. “Nous devons faire une course SRO sinon nous ne pouvons pas avoir de BoP pour Bathurst en 2022. Nous avons pour objectif de faire une manche du GT World Challenge, peut-être au Nürburgring, mais nous ne savons pas encore. Avant, nous devions attendre 2023 pour aller à Bathurst, mais si vous voulez faire l’Intercontinental GT Challenge, vous devez être à Bathurst. Et si vous avez une nouvelle voiture, vous devez la montrer dès le premier jour”.
Les livraisons des voitures aux clients pourraient débuter à l’automne cette année. Les membres de BMW donneront la priorité aux autos des écuries participant aux événements du début de l’année, tels que les 24 Heures à Dubaï, les 24 Heures de Daytona, ainsi que les 12 Heures de Bathurst.
“Nos clients habituels en GT4 et GT3 sont très intéressés par la voiture, mais il y a aussi quelques demandes de renseignements de la part d’autres personnes. Nous sommes heureux d’essayer d’amener plus de voitures que ce que nous avons fait avec la M6. Je pense que l’intérêt accru vient du fait qu’il y a de nouvelles règles et c’est l’une des premières voitures construites selon ces dernières. Tout ce qui est nouveau est toujours intéressant pour les clients.“
Mike Krack a déclaré que le timing pour les débuts de la M4 GT3 – arrivant dans l’année de lancement des nouvelles réglementations – était le résultat d’une bonne planification et d’un peu de chance.
“Il y a une certaine part de chance, les règles sont arrivées au moment où le cycle d’homologation de la M6 se terminait (à la fin de cette année). Vous faites une planification stratégique, mais si la FIA décidait d’appliquer les règles en 2023, alors nous aurions un problème. Je mentirais en disant que c’est un chef-d’œuvre stratégique., mais tout s’est mis en place.”
Lorsqu’on lui demande si les nouvelles règles fonctionnent bien pour la M4, il dit que BMW a déjà beaucoup d’expérience dans l’adaptation de sa ligne de voitures de production aux règles GT3 et GTE dans les années passées.
“Chez BMW, nous n’avons pas de très grandes voitures de sport comme base de référence. La quantité de modifications que nous devons apporter aux voitures est substantielle. Cela ne peut se faire qu’en dialogue avec la FIA. Avec nos voitures de base, il a été légèrement plus compliqué d’en faire une voiture GT compétitive, mais nous y sommes habitués. La M8 est une grosse voiture, la M6 était une grosse voiture. De ce point de vue, ça marche”.